NETTOYAGE ET DÉBLOCAGE DES TUYAUX D’ÉVACUATION

L’entretien régulier (mensuel et hebdomadaire au besoin) des renvois d’eau peut se faire en utilisant une recette simple.  Mettre 250 ml (1 tasse) de sel et 125 ml (½ de tasse) de vinaigre blanc dans un contenant.  Ajouter 250 ml (1 tasse) de soda à pâte (appelé aussi bicarbonate de soude ou « petite vache »).  Mélanger et verser dans le drain.  Laisser agir quelques minutes.  Verser 500 ml (2 tasses) d’eau bouillante, puis faire couler l’eau froide.

La même méthode peut servir au déblocage des tuyaux.  Mais il peut arriver que le renvoi d’eau soit si obstrué qu’il résiste à la méthode douce qui précède.  Prendre alors la précaution de mettre des lunettes de sécurité et de porter des gants pour se protéger des produits chimiques qui auraient pu être versés dans le renvoi d’eau.  On peut ensuite tenter de tirer l’obstacle vers soi à l’aide d’un débouchoir à ventouse (à base de caoutchouc et à manche de bois).  S’il s’agit d’un évier ou d’une baignoire, boucher d’abord le trop-plein avec une guenille humide, sinon l’air rendra le débouchoir inopérant.

Une toilette n’a pas de trop-plein, ce qui veut dire que le débouchoir à ventouse pourra être efficace si l’obstacle se trouve avant un tuyau de ventilation.  Mais souvent, il faudra utiliser un débouchoir spécialement conçu pour les toilettes : il s’agit d’une tige métallique souple dont une partie est recouverte d’une gaine afin de protéger la porcelaine.  On enfonce cet instrument dans le fond du bol, on imprime à la tige un mouvement de va-et-vient et on tourne la manivelle fixée à l’extrémité de la tige.  Une fois le débouchoir retiré, on actionne la chasse d’eau.

Parfois, ces méthodes simples ne suffisent pas.  Ce qui s’impose alors, ce sont les câbles de nettoyage de 50, 75 ou 100 pieds (15, 25 ou 30 m).  Vérifier d’abord que le câble passe le siphon, c’est-à-dire la partie en U du tuyau d’évacuation.  Si son passage est entièrement bloqué, c’est peut-être que l’eau du siphon a gelé sous l’action du froid.  Il faut alors se résigner à retirer le siphon, en le sciant au besoin.  Le remettre en place une fois dégelé, de préférence à l’aide de joints mécaniques (en caoutchouc synthétique, avec colliers de serrage aux extrémités) pour pouvoir retirer le siphon facilement une prochaine fois.

Si le gel n’est pas en cause, on introduit le câble dans le tuyau, on lui imprime un mouvement de va-et-vient, on tourne la manivelle et, avec un peu de chance, on arrive à détruire l’obstacle, souvent fait d’une accumulation de graisse.

Si ces tentatives échouent, il faut faire appel à une entreprise spécialisée (souvent appelée Drain ceci ou Drain cela) dont l’équipement permet une observation visuelle par caméra (avec enregistrement sur une vidéocassette), des appareils à jet d’eau, de même que des outils électriques pour couper les racines d’arbres qui se seraient infiltrées par les joints du tuyau d’égout.

ÉVACUATION DE L’EAU D’UN SOUS-SOL

Dans certains cas, de l’eau s’accumule dans le sous-sol, notamment parce que le drain français, s’il existe, n’arrive pas à l’éliminer.  Il faut alors installer une pompe immergée qui retournera cette eau dans le tuyau d’égout principal.

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Une pompe immergée devrait avoir un débit d’environ 3 litres par seconde (soit environ 11 000 litres par heure), si elle a un tuyau d’évacuation de 2 pouces.  Si l’on veut utiliser une pompe dont le tuyau d’évacuation est de 1 ½ pouce au lieu de 2 pouces,  on pourrait penser à une pompe immergée capable d’un débit d’environ 20 000 litres par heure.

L’une ou l’autre pompe devrait pouvoir évacuer, occasionnellement, les eaux pluviales qui s’accumuleraient dans le sous-sol.  Comme indiqué dans le document «Plomberie», des problèmes de reflux d’égout peuvent empêcher l’évacuation normale des eaux pluviales.  Supposons que le sous-sol dispose d’un embranchement du tuyau d’égout qui sert normalement à évacuer vers le collecteur municipal l’eau qui s’accumule au sous-sol :

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Les eaux pluviales qui feraient le mouvement inverse, c’est-à-dire qui pénètreraient dans le sous-sol par le drain de plancher, devraient se retrouver par gravité dans le bassin de rétention de la pompe, si on a pris la précaution de l’installer à proximité du drain de plancher.  Il suffirait alors d’évacuer l’eau vers l’arrière de la maison, en fermant une « valve » sur le tuyau qui conduit normalement l’eau vers le tuyau d’égout et en ouvrant une « valve » qui, temporairement, la dirige vers l’arrière de la maison.  Vérifier avec les services municipaux si une telle installation est compatible avec la réglementation en vigueur.

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ÉVACUATION D’UNE ACCUMULATION D’EAU SUR UN TOIT PLAT

Un toit plat évacue souvent les eaux pluviales par le biais d’un drain de toiture (ou avaloir de toit) placé vers le centre du toit, dans sa partie la plus basse.

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Mais il arrive que l’évacuation normale de l’eau soit empêchée, par exemple par les feuilles qui tombent des arbres à l’automne et que le vent colle contre la crépine.  En ce cas, l’eau risque de monter et d’inonder la maison en passant par le haut des solins bitumés de la toiture.  (Noter que cela vaut pour les toitures traditionnelles multi-couches; d’autres types de toiture font souvent remonter la membrane jusqu’au-dessus des murets.)

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Il est alors souhaitable de prévoir que l’eau qui s’accumule sur le toit puisse être évacuée par un trop-plein (appelé « scupper drain » en anglais), selon le principe du trop-plein d’une baignoire.  Il s’agit de percer une ouverture rectangulaire dans le parapet qui entoure le toit (de préférence à l’arrière de la maison) et d’équiper cette ouverture de façon à guider l’eau vers le bas.  Des conduits de tôle galvanisée à air chaud conviennent pour cette fin.

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Avant de procéder à une telle installation, il faut évidemment consulter les services municipaux pour vérifier si elle est compatible avec les règles locales.

COUP DE BÉLIER

Il arrive que la plomberie « cogne » lorsqu’on ferme brusquement un robinet.  L’eau qui coule est alors brutalement bloquée;  elle revient en arrière en faisant du bruit et risque, à terme, de détériorer la tuyauterie : c’est ce qu’on appelle le coup de bélier.  Pour contrer ce phénomène, on pouvait installer, naguère, un bout de tuyau fermé d’environ 30 cm (6 po) à proximité du robinet d’arrêt concerné.  L’air emprisonné dans ce bout de tuyau était censé absorber les hausses de pression et éliminer le bruit :

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Mais l’eau avait tendance à remplacer l’air dans ce type d’installation.  C’est pourquoi on recommande maintenant (depuis 2008) d’installer plutôt des  antibéliers pneumatiques préfabriqués.  Pour les logements, on recommande l’amortisseur de type AA, qui est le plus petit.  Chaque arrivée d’eau, chaude ou froide, devrait en être munie, car les nouveaux robinets qui ferment au quart de tour, avec cartouche en céramique, ont tendance à faire augmenter le phénomène des coups de bélier.

ROBINET D’ARROSAGE EXTÉRIEUR

Un robinet d’arrosage extérieur peut être acheté tout d’un bloc.  Il s’agit simplement d’un bout de tuyau de longueur variable, dont l’extrémité est munie d’un robinet d’arrêt.  Sa particularité est que le siège du robinet d’arrêt est loin de l’extérieur.  Ainsi, lorsqu’on ferme la «valve», le surplus d’eau s’écoule vers l’extérieur, si bien sûr on a pris la précaution d’incliner le tout vers l’extérieur.  En principe, l’eau ne gèle donc pas dans ce type de robinet.

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On peut, si on le désire, utiliser aux mêmes fins un simple tuyau de cuivre, mais en pente légère vers l’intérieur cette fois-ci.  A l’extérieur, une « valve » standard permet d’ouvrir et de fermer l’eau.  À l’intérieur, on installe une autre « valve », munie d’un petit purgeur intégré.  À l’approche du froid, on ferme la « valve » intérieure (1), on ouvre la « valve » extérieure (2), puis on dévisse le purgeur (3) afin de recueillir l’eau qui autrement gèlerait et ferait éclater le tuyau.

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Si on préfère les produits artisanaux, on privilégiera la deuxième option. Sinon, c’est la première qu’il faudra favoriser.