REVÊTEMENT DE MÉTAL SUR UN TOIT EN PENTE (PRISE 2)

Dans un article précédent, il a été question d’un projet visant à recouvrir de panneaux de métal pré-peint le toit en forte pente d’une petite maison, de même que le toit à faible pente de son annexe.

Voici deux photos représentant l’état initial du toit de cette maison, la première montrant le côté nord et la deuxième représentant le côté sud (de même que le toit presque plat de l’annexe):

Les travaux ont été confiés à des professionnels et réalisés en août 2018.

Il a d’abord fallu dénuder toutes les sections du toit, comme on le voit par exemple sur cette section:

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Puis, l’équipe a recouvert le toit d’une membrane autocollante:

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Enfin, les panneaux de métal ont été mis en place partout.

On obtient enfin le résultat suivant, d’abord pour le côté nord:

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puis pour le côté sud:

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Deux questions restent à régler:

1) Faut-il installer des gouttières au bas du toit?

2) Faut-il installer des arrêts-neige pour limiter les possibilités d’avalanches, surtout du côté de la ruelle (c’est-à-dire du côté sud)?

Pour la première question, nous comptons laisser passer une saison avant de prendre une décision.  Pour la deuxième, l’hiver, bientôt à nos portes, permettra de voir quels problèmes se posent, concrètement, suite à la mise en place de ce nouveau toit de métal.

Une personne expérimentée (L. S., le 14 novembre 2018) témoigne qu’avec un toit en forte pente comme celui-ci,  « les gouttières ne résisteront pas si elle sont sur la ligne de pente de la tôle ».  Quant aux arrêts-neige, ils sont nécessaires « s’il y a circulation ou stationnement sur une distance de 5 à 8 mètres de la fin du toit.  Lorsque la neige décroche du toit, il y a peu de choses qui peuvent l’arrêter et c’est très pesant de la neige. »  Voilà de quoi stimuler la réflexion, et surtout l’accélérer!

Mise à jour du 20 janvier 2021:

Après mûre réflexion, nous avons décidé de ne pas installer de gouttières au bas de ce toit. D’une part, les responsables municipaux considéraient qu’une gouttière du côté sud empiéterait sur la ruelle et donc exigerait le paiement d’une taxe. D’autre part, il n’est pas sûr que les gouttières auraient résisté longtemps au poids de la neige, même si on avait pris la précaution de les mettre au bas de la ligne de pente du toit.

Quant aux arrêts-neige, ils ont été mis en place sur chacun des panneaux des deux pans du toit en forte pente. À ce jour, ils ont bien fait leur travail du côté nord de la maison, moins exposé au soleil, comme on peut le voir ici:

Neige retenue par les arrêts-neige après une bordée de 10 pouces de neige molle et humide
Neige retenue par les arrêts-neige après une bordée de 10 pouces de neige molle et humide (détail)

Hélas, on ne peut pas en dire autant de leur performance du côté sud: deux jours après une bordée de six pouces de neige molle et humide, à 2 degrés Celsius, la neige était pour l’essentiel au sol. Comment expliquer cet échec apparent de gros arrêts-neige en forme de fleur de lys, réputés plutôt efficaces?

Le fait que cette section du toit soit exposée au soleil a pu jouer un rôle, en créant une mince couche d’eau entre la neige et le toit. Mais il ne faut pas oublier que ce toit est à très forte pente (16:12, soit plus de 45 degrés), ce qui a pu accélérer le mouvement vers le bas et vaincre la résistance des arrêts-neige. En tout état de cause, il faudrait peut-être étudier la possibilité de renforcer encore la barrière anti-neige du côté sud du toit. Cela pourrait signifier que deux rangées supplémentaires d’arrêts-neige devraient être installées, en quinconce de préférence. Voir ici quelques indications sur la façon de procéder. (Pour un exposé un peu plus détaillé, voir cet autre article.)

TOIT DE MÉTAL SUR UN APPENTIS

Voici un exemple d’un toit en appentis adossé à une maison:

appentis au toit

(Photo 1: Annexe d’une forge-menuiserie construite en 1882, située dans la région de Charlevoix, restaurée en 1989 et ouverte au public depuis 1990.)

La même idée a été reprise pour cette maison, dont l’annexe avec toit en appentis abrite une salle de bain et une buanderie:

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(Photo 2: annexe d’une petite maison à toit en pente, située sur l’île de Montréal.)

Cette partie du toit est à très faible pente, soit 3:24 (1,5: 12), c’est-à-dire à peine un pouce et demi d’élévation pour une distance horizontale de 12 pouces. L’espace entre ce petit toit et le bas de la fenêtre qui la surplombe est très restreint.  Et la surface du toit doit être débarrassée de la neige l’hiver et doit donc pouvoir résister à la circulation alors nécessaire.

Voici une solution facilement accessible à des amateurs qui renoncent à recourir à un professionnel et désireraient couvrir eux-mêmes de métal cette annexe de 24 pieds et 7 pouces par 11 pieds et un pouce (ou une autre annexe semblable):

Laisser en place le revêtement actuel, constitué d’une membrane auto-collante recouverte de bardeaux d’asphalte solidement collés ensemble par un ajout d’asphalte fibreux autour de leurs pattes.  (Pour des détails sur la façon dont on a procédé, voir:  https://wordpress.com/page/comprendreconstruire.wordpress.com/227).

Mettre deux couches de papier colophane rouge pour réduire le frottement entre le revêtement actuel et le métal qui sera ajouté. Ce «papier rose» a l’aspect suivant:

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(Photo 3: un rouleau de papier colophane rouge.)

Acheter 21 feuilles de tôle galvanisée de 3 pieds de largeur par 8 pieds de longueur, gauge 26; fournisseur possible: Murphco Métal en feuilles à Montréal (Verdun), tél.: 514-937-3275, où le service a été excellent en octobre 2016.  On peut trouver d’autres fournisseurs, tout platement, dans les pages jaunes papier, section «Tôlerie».  On pourrait utiliser aussi 14 feuilles 4′ x 8′, de gauge 26, bien qu’elles seraient moins facilement manipulables.  Autre possibilité: des rouleaux de tôle galvanisée de 25 pieds de longueur, si on arrive à en trouver.  (Si on souhaite éviter d’avoir à affronter le problème de faire tenir de la peinture sur un toit métallique, penser dès le début à utiliser des feuilles de métal pré-peint plutôt que de la tôle galvanisée.  Justement, le distributeur Murphco Métal en feuilles tient aussi ce produit.)

Couper 3 feuilles de 3′ x 8′ en deux.  Disposer les feuilles de tôle sur le toit à faible pente, en assurant un chevauchement d’un pied du bas vers le haut et d’environ un pied de gauche à droite (en disposant les côtés coupés vers l’intérieur, afin d’éviter que l’eau fasse rouiller trop vite ces sections devenues plus fragiles).  Au pourtour, à 1½ pouce, plier la tôle à 90 degrés sur un 2″ x 4″ , de façon à recouvrir le larmier déjà en place.

Voici un aperçu de la disposition des feuilles de 3 pieds par 8 pieds pour les deux premiers rangs, les 4 autres rangs étant une simple répétition des deux premiers:

toitjctitepenteabis2-oct(Schéma 1: Disposition des premiers rangs de feuilles de métal au-dessus du papier colophane.)

Coller ensemble les feuilles de tôle, à leur chevauchement, par un joint de silicone. Installer des vis à toiture munies d’une rondelle de caoutchouc à intervalles réguliers et en particulier aux joints de silicone (le silicone a l’avantage de rester flexible, mais il faut lui aider à jouer son rôle de colle).  Les vis aideront à tenir en place la tôle galvanisée et serviront aussi à la rendre un peu moins glissante.

Il faudra évidemment tenir compte de la cheminée, des deux ventilateurs de toiture et de la prise d’air de la plomberie et prendre toutes les précautions pour éviter les infiltrations d’eau.

Si le silicone peut servir d’adhésif pour fixer une feuille de métal sur une autre, il vaudrait mieux utiliser un scellant de haute performance pour imperméabiliser le tour des sorties (tuyau de ventilation de la plomberie, cheminées, ventilateurs de toiture).  Suggestion:  le scellant au polyuréthane  Dymonic FC, de la compagnie Tremco.  On peut trouver ce produit chez le distributeur Divesco, près de l’angle Langelier et Grandes Prairies, à Montréal (St-Léonard).  Il a l’aspect suivant:
dymonic fc bis(Photo 4: Scellant au polyuréthane Dymonic FC de la compagnie Tremco.)

Si on compte utiliser un solin d’aluminium déjà en place, il faudrait penser à glisser une bande isolante entre la tôle et le solin, pour éviter la corrosion provoquée par le contact de deux métaux différents. Une bande du produit suivant pourrait être utilisé à cette fin:

fenêtre membrane résisto

(Photo 5: rouleau de membrane autocollante de marque Résisto, 12 pouces de largeur.)

On étend habituellement (NOTE 1) sur la tôle galvanisée une couche de peinture de fond à métal spécialisée à base d’eau.  La couche de finition, elle, devrait être idéalement à base d’époxy ou d’uréthane, mais la peinture à métal à base d’huile fait aussi l’affaire; elle doit en principe être de couleur blanche, pour tenir compte des règles municipales, qu’il y aurait lieu de vérifier.

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Note 1:

Mettre de la peinture sur de la tôle galvanisée est plus complexe qu’on peut le penser.  Sur cette question, voir, sur le présent site:

https://wordpress.com/post/comprendreconstruire.wordpress.com/1747

UN TOIT DE MÉTAL À PRIX RÉDUIT

Dans un article antérieur, il a été question de ce qu’il faut faire lorsque vient le moment de changer le revêtement d’un toit en pente.  La conclusion avait été que, tout bien examiné, c’est le revêtement d’acier qui convient le mieux.  Et de fait, ce projet a été réalisé, comme l’indique brièvement un autre article.  Mais que faire quand on dispose pour le faire non pas de 20 000 $, mais bien plutôt de 2 000 $?  Eh bien, la chose est possible, pour peu qu’on veuille effectuer les travaux soi-même et qu’on accepte quelques approximations dans le fini.

De la tôle galvanisée sur le toit d’une remise d’arrière-court

Considérons un instant le revêtement métallique actuel d’une simple remise de jardin:

 

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(Photo 1: Une remise d’arrière-cour, dans le quartier Villeray à Montréal)

Cette remise de construction artisanale avait été d’abord recouverte de bardeaux d’asphalte, d’une marque qui avait fait ses preuves ailleurs.  Hélas, le revêtement marquait des signes d’usure, affecté autant par l’ensoleillement estival, marqué par un micro-climat trop chaud, et l’abondance de neige reçue l’hiver, à cause du nettoyage régulier en hiver de l’escalier qui le surplombe.  Résultat: des fissures défiguraient un des versants et il avait fallu les combler avec un joint de silicone.

Pour prolonger la vie de ce petit toit, on a décidé de le protéger à l’aide de feuilles d’acier galvanisé, de calibre (ou gauge) 26, assez résistant pour durer et pas trop difficile à manipuler.

Voici comment on a procédé.

Réalisé selon la technique habituelle, le faîte avait l’allure suivante:

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(Photo 2: Un faîte réalisé avec des sections de bardeaux d’asphalte)

Il a fallu d’abord dénuder ce faîte en retirant les sections de bardeaux d’asphalte qui le composaient: elles présentaient trop de bosses et de vallons pour nos fins.  Le faîte a ensuite été recouvert avec le produit suivant:

fenêtre membrane résisto

(Photo 3: Membrane auto-collante de marque Résisto en rouleau de 12 pouces)

Il s’est agi d’étendre la membrane Résisto sur le faîte, dans le sens de la longueur, en retirant progressivement le papier brun qui la protège et en lissant avec soin la membrane afin qu’elle adhère bien et soit parfaitement lisse.

Il a fallu ensuite recouvrir la totalité de la surface avec du papier colophane rouge, afin qu’il forme écran entre les bardeaux d’asphalte et le métal, et donc limite le frottement entre les deux surfaces (le métal, comme on sait, se dilate à la chaleur et se contracte au froid:

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(Photo 4: Papier colophane rouge, disponible dans les grandes surfaces, qu’on utilise pour limiter le frottement entre l’ancien revêtement en bardeaux d’asphalte et le nouveau revêtement d’acier)

Enfin, l’étape finale (qu’on peut voir sur la Photo 1) a consisté à recouvrir les deux versants du toit avec des feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds, obtenues à un prix acceptable chez le fournisseur Murphco Métal en feuilles, de Verdun. Les feuilles de métal ont été disposées à l’horizontale, après avoir été préalablement martelées de façon à former l’équivalent de larmiers.

Pour former ces simili-larmiers, on a procédé de la façon suivante: on a glissé la feuille de métal entre deux longueurs de 2 x 4 en laissant dépasser 1½ pouce de métal; on a immobilisé solidement le tout avec des serre-joints; et on a recourbé le métal ainsi retenu à l’aide d’un maillet de caoutchouc:

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(Photo 5:  Une section de 3 pieds de tôle galvanisée est retenue par des 2 x 4, eux-mêmes maintenus en place par deux serre-joint; le maillet sert à replier (à 90 degrés ou autrement) ce qui dépasse des 2 x 4; pour replier les côtés de 8 pieds, il faut utiliser des sections de 2 x 4 de 8 pieds.)

On a d’abord martelé une première feuille de métal sur deux de ses quatre côtés, soit un côté de 3 pieds et un côté de 8 pieds.  On l’a mise en place au bas du versant droit du petit toit.  On a ensuite martelé un côté de 8 pieds d’une autre feuille de métal de façon à former un simili-larmier de 1½ pouce.  On a fait chevaucher cette deuxième feuille sur la première (environ un pied), après l’avoir munie d’un joint de silicone destiné à coller la deuxième feuille sur le première.  Une troisième feuille a été traitée de la même manière que la première de façon à s’ajuster sur l’extrémité de la section droite du toit et à chevaucher la deuxième feuille.  Chacune de ces trois feuilles a été retenue en place à l’aide de quelques vis à toiture (munies d’une rondelle de caoutchouc pour fin d’étanchéité).  La même procédure a servi pour le versant gauche du toit.

Il restait à recouvrir le faîte, ce qu’on a réalisé en martelant les extrémités du métal pour réaliser les simili-larmiers mais aussi en le repliant au milieu de façon à ce qu’il s’aplatisse contre le support de bois (recouvert du produit Résisto) et chevauche les feuilles de métal déjà en place sur les deux versants.  Chaque chevauchement doit être d’environ un pied et être muni d’un joint de silicone, autant pour l’adhésion que pour l’étanchéité.

Il a fallu attendre un an et plus pour procéder à la peinture:  un apprêt à métal à base d’eau recouvert d’une peinture à métal à base d’huile.  Pour plus de détails sur la façon de procéder, voir le court article intitulé Merde, elle s’écaille! Comme noté à la fin de ce même article, il peut arriver que même la peinture disposée sur la tôle galvanisée selon les règles de l’art ne tienne finalement pas sur toute la surface.  C’est pourquoi il faut envisager la possibilité de substituer de l’acier pré-peint à l’acier galvanisé le plus communément utilisé.  Dans la région de Montréal, on peut penser, comme indiqué plus haut, à un bon distributeur comme Murphco Métal en feuilles.

 

De la tôle galvanisée (ou de l’acier pré-peint) sur le toit d’une maison

Ce qui précède pourrait être appliqué à un véritable toit en pente, si on devait renoncer, pour une raison ou pour une autre, à retenir les services d’un professionnel.  Voici comment on pourrait procéder, par exemple, pour installer un revêtement métallique artisanal sur le toit d’une petite maison comme celle-ci, avec ses nombreuses «sorties», (deux cheminées, un tuyau d’aération de plomberie et plusieurs ventilateurs de toit):

 

(Photo 6, vue à partir du nord-est)  (Photo 7: vue à partir du sud-est)

Comme ce toit est de conception un peu complexe, nous allons le «modéliser» afin de simplifier l’exposé: nous allons considérer qu’il est formé de deux versants identiques mesurant 21 pieds à l’horizontale par 18 pieds à la verticale.

Mais avant de commencer le vrai travail, il faut effectuer quelques opérations préalables.

Opérations préalables au «vrai travail»

La première opération préalable consiste à prendre un 2 x 4 de 8 pieds de longueur et à le découper à angle sur un des côtés de 8 pieds.  Deux outils sont nécessaires ici, soit un rapporteur d’angle et une scie ronde:

 

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(Photo 8: un rapporteur d’angle ouvert à 120 degrés à peu près et une scie ronde dont la lame est aussi placée à 120 degrés (et non à l’angle droit habituel de 90 degrés)

L’idée est de préparer une pièce d’outillage qui servira à marteler le bas de certaines feuilles de tôle de façon à ce qu’elles soient repliées sur 1½ pouce à l’angle précis du bas du toit.  On obtient cet angle avec le rapporteur d’angle de la Photo 8, puis on ajuste la lame de la scie ronde au même angle.  On scie ensuite un des côtés du 2 x4, dans le sens de la longueur, qui n’aura donc plus un angle droit de 90 degrés mais un angle d’environ 120 degrés.

La deuxième opération préalable consiste à réaliser, c’est-à-dire à construire, des échelles de bois adaptées à la situation, afin qu’elles soient à la fois solides et facilement maniables.  Il en faut trois: une grande de 16 pieds, munie de crochets en métal, qui reposera sur le toit (c’est l’échelle de travail, l’échelle 1); une deuxième de 8 pieds destinée à maintenir le première solidement en place et à permettre de s’y attacher soi-même (c’est l’échelle de sécurité, l’échelle 2); une troisième, enfin, de 8 pieds, à mettre au sol afin d’accéder à l’échelle de 16 pieds et donc de travailler sur le toit (c’est l’échelle d’accès, l’échelle 3).

Voici un aperçu de l’échelle 1 (l’échelle de travail) :

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(Photo 9: une échelle en bois léger, munie de deux crochets à toiture à une extrémité)

Il s’agit de mettre deux pièces de 2 x 3 de 16 pieds de longueur (la longueur maximale qu’on peut trouver, en général, sur le marché) à un pied de distance. À l’aide de vis à patio de 2 pouces (4 par marches), on fixe sur ces deux montants des sections de 1 x 3 d’un pied de longueur à un pied de distance l’un de l’autre.  On fixe à l’extrémité de l’échelle deux solides crochets de métal.  Si on n’en trouve pas dans les grandes surfaces, on peut aussi utiliser des L de métal, les plus grands possibles.

L’échelle 2 (l’échelle de sécurité) se construit comme la première, mais peut ne mesurer que 8 pieds.  Elle s’installe sur le versant opposé à celui où on travaille et vise deux objectifs: retenir l’échelle de travail au cas où ses crochets feraient défaut; permettre au couvreur (amateur!) de s’attacher avec un câble et ainsi se prémunir contre d’éventuelles chutes.

Quant à l’échelle 3 (l’échelle d’accès) est semblable à l’échelle de sécurité, mais n’a pas besoin de crochets.  Elle permet d’atteindre l’échelle de travail à partir du sol.

(Noter qu’on peut, si l’espace le permet, remplacer les trois échelles dont on vient de parler par une seule échelle de 32 pieds en aluminium, évidemment plus lourde et plus difficile à manipuler.)

La troisième opération préalable consiste à retirer les sections de bardeaux d’asphalte qui recouvrent le faîte du toit.  Pour procéder à cette opération, on met en place l’échelle de travail sur un versant (ce sera ici, de préférence, le versant nord), près d’une des extrémités du faîte.  On met ensuite en place l’échelle de sécurité sur l’autre versant et on attache les deux échelles avec un bout de câble en fibres synthétiques.  Puis, muni d’un marteau à oreilles, on escalade avec précaution l’échelle d’accès, puis l’échelle de travail.  On s’installe ensuite à califourchon sur le faîte et on retire les sections de bardeaux d’asphalte qui le recouvrent.

On redescend ensuite pour prendre un  rouleau de membrane autocollante de 12 pouces Résisto (ou une autre marque si on préfère) et on remonte en emportant aussi une paire de ciseaux à métal (pour couper la membrane). On découvre une petite longueur de membrane en enlevant le papier qui la protège et on l’installe sur les deux versants du faîte, en lieu et place des sections de bardeaux d’asphalte qu’on vient de retirer.  Puis, on lisse la membrane avec précaution.  On continue de la même manière, toujours à califourchon, de façon à couvrir toute la longueur du faîte.  Arrivé au bout, on découpe la membrane et on redescend, toujours lentement et avec précaution.  C’est la quatrième opération préalable, étroitement liée à la troisième.

Le vrai travail (vue d’ensemble)

Passons maintenant au vrai travail, et d’abord donnons une vue d’ensemble de ce vrai travail.  En gros, il s’agit de disposer des feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds à la verticale, en les faisant chevaucher sur un pied et en respectant autant que possible le principe de l’escalier.  Quant on rencontre un obstacle (cheminée, colonne de ventilation, ventilateur de toiture), on fait l’entaille qui convient dans une feuille de tôle et on la glisse en place après avoir disposé du silicone sous les côtés de l’entaille.

Si le silicone peut servir d’adhésif pour fixer une feuille de métal sur une autre, il vaudrait mieux utiliser un scellant de haute performance pour imperméabiliser le tour des sorties (tuyau de ventilation de la plomberie, cheminées, ventilateurs de toiture).  Suggestion:  le scellant au polyuréthane  Dymonic FC, de la compagnie Tremco.  On peut trouver ce produit chez le distributeur Divesco, près de l’angle Langelier et Grandes Prairies, à Montréal (St-Léonard).  Il a l’aspect suivant:

dymonic fc bis(Photo 10: Scellant au polyuréthane Dymonic FC de la compagnie Tremco.)

À l’étape suivante, une nouvelle feuille de tôle également entaillée, viendra se coller (silicone aidant) sur la feuille précédente.  Aux extrémités et à la base, les feuilles de tôle sont repliées sur 1½ pouce afin de recouvrir les larmiers déjà en place.  Sous les feuilles de tôle, on a installé préalablement un papier colophane rouge, avec un chevauchement d’un pied.  Le faîte de métal est constitué en rabattant les feuilles de tôle d’un versant sur l’autre (ici, du versant sud sur le versant nord, parce qu’il y a plus de «sorties» sur le versant nord que sur le versant sud et que ce versant nord représente assez de travail pour laisser le recouvrement du faîte à l’autre versant).  Comme indiqué plus haut, nous allons considérer temporairement, pour les fins de l’exposé, que nous avons à faire à  deux versants identiques mesurant 21 pieds à l’horizontale par 18 pieds à la verticale, et nous allons commencer d’abord par le versant nord.

Le vrai travail (sur le versant nord)

Installons les échelles sur le versant nord, si ce n’est pas déjà fait.  On installe l’échelle 3 au sol et on glisse l’échelle 1 à l’extrémité ouest du versant nord (si on est droitier); l’échelle 2 va sur l’autre versant, vis-à-vis l’échelle 1 et elle est fixée à celle-ci.  Puis on met en place, à la verticale, une première lisière de 3 pieds de papier colophane rouge; on la fixe avec une grosse brocheuse-agrafeuse de ce type-ci:

brocheuse (agrafeuse)

(Photo 11: une brocheuse-agrafeuse assez puissante pour fixer du papier colophane sur un toit de bardeaux d’asphalte.)

Une deuxième lisière de papier colophane rouge est installée en bordure de la première, avec un chevauchement d’un pied.

Moment solennel: on prépare et met en place une première feuille de tôle.  Il faut replier un côté de 3 pieds à 90 degrés sur 1½ pouce selon la procédure illustrée à la Photo 5.  Même opération pour le côté de 8 pieds situé à droite du côté sur lequel on vient de travailler, mais en utilisant le 2 x 4 découpé en biseau à la première opération préalable.  Avec précaution, on grimpe sur l’échelle 3 avec la feuille de tôle et on la plaque sur le bas du toit, de façon à ce qu’elle colle le larmier sur le côté, mais qu’elle s’écarte du mur sur environ deux pouces.

Une digression (apparente) sur les gouttières

Cette procédure demande explication.  Il est possible qu’on décide ultérieurement de munir le toit de gouttières afin d’éloigner l’eau de pluie des fondations et d’en récupérer une partie pour l’arrosage extérieur.  Or les gouttières peuvent être endommagées ou même emportées lorsque la neige dévale brusquement d’une toit de métal à forte pente.  Et il apparaît que les barrières à neige ne règlent pas tout.  Il faut que les gouttières d’un toit métallique soient recouvertes en partie par le toit métallique, soient assez basses pour que la neige glisse au-dessus des gouttières sans les toucher et soient légèrement penchées vers le côté opposé au fascia où elles sont fixées.

Voici un schéma qui donne une idée de la chose:

2Jon Eakes-Snow and Ice are ripping the rain gutter off of my metal roof

Schéma 1, emprunté à Jon Eakes, un chroniqueur vétéran en construction-rénovation)

Chose intéressante, un jugement de la Cour des petites créances du 22 novembre 2010 (paragraphes 34-36) fait état d’un rapport d’expert qui confirme la position de Jon Eakes à l’effet que les gouttières d’un toit de métal à forte pente doivent être plus basses que le débord du toit.

Autre schéma moins esthétique, mais plus détaillé et surtout plus adapté au contexte qui nous intéresse ici:larmier-gouttic3a8re-jpeg.jpg

Schéma 2: simili-larmier à l’extrémité d’une feuille de tôle avec gouttière au-dessous; noter que la gouttière est plus basse que les gouttières habituelles; elle devrait aussi être légèrement penchée vers la droite, ce qui n’est pas indiqué ici.

Par ailleurs, un entrepreneur nous confirme généreusement (ce 6 avril 2018), que les gouttières au bas d’un toit métallique en forte pente doivent préférablement être légèrement inclinées vers l’extérieur.  Il s’agit de M. Ralph Villeneuve, propriétaire de l’entreprise Docteur Gouttières, de Ville St-Laurent (tél.: 514-792-6516).

Voici un exemple de gouttière ainsi inclinée vers l’extérieur:

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(Photo 12: une gouttière penchée vers l’extérieur, pour laisser glisser la neige au-dessus.)

(Mise à jour du 9 mars 2019 sur la gouttière du toit métallique de la photo 12:  la ligne de chute de la neige supposée ici a été vérifiée lors d’un re-doux qui a suivi une abondante chute de neige, en janvier 2019.  Il s’est avéré qu’une grande quantité de neige mouillée s’était accumulée sur la gouttière, ajoutant un poids considérable à l’installation elle-même, ce qui pourrait provoquer à terme sa détérioration.  Il semble donc qu’une expérimentation limitée, pour chaque toit, serait peut-être nécessaire, avant d’aller de l’avant avec l’installation de gouttières au bas d’un toit de métal.)

 

Mais revenons à notre versant nord.  On a donc plaqué la première feuille de tôle sur le bas du toit, de façon à ce qu’elle colle le larmier sur le côté (ouest), mais qu’elle s’écarte du mur sur environ deux pouces.  Puis on la maintient la feuille en place à l’aide de deux vis à toiture (munies d’une rondelle de caoutchouc pour l’étanchéité).

Deuxième feuille de tôle: après avoir plié à angle droit l’extrémité d’un côté de 8 pieds, on installe la deuxième feuille au-dessus de la première, avec un chevauchement d’un pied (et un joint de silicone au-dessous).  On la maintient en place à l’aide de deux vis à toiture.  La longueur totale des deux feuilles est de 15 pieds (en tenant compte d’un chevauchement d’un pied).  Cela signifie qu’un espace de 3 pieds sera à couvrir à partir de l’autre versant.

On revient ensuite à la base du versant nord. On plie à environ 120 degrés l’extrémité d’un côté de 3 pieds d’une troisième feuille de tôle, on l’installe de façon à ce qu’elle chevauche sur un pied, à sa droite,  la toute première feuille et on la maintient en place à l’aide de deux vis à toiture après avoir mis un joint de silicone.

La quatrième feuille n’a pas besoin d’être repliée.  On la plaque à la fois sur la troisième, au-dessous,  et sur la deuxième, à sa droite.  Le chevauchement est d’un pied à la verticale (quatrième feuille sur troisième) et de deux pieds à l’horizontale (quatrième feuille sur deuxième).  Ce dernier chevauchement est plus grand afin d’amorcer le principe de l’escalier, qui vise à minimiser les possibilités d’infiltrations d’eau.

Il va de soi qu’on aura installé préalablement le papier colophane nécessaire et qu’on n’aura pas oublié de mettre un joint de silicone à environ un pouce, au-dessous de toute feuille de métal qui en chevauche une autre.  Avant d’aller plus loin, on met des vis à toiture au-dessus de tous les joints de silicone (environ aux 12 pouces) et le long de la base et des bords (aux 12 pouces aussi).

Voici un schéma représentant la disposition des quatre premières feuilles de tôle (on a ignoré ici le pliage de certaines extrémités et les proportions ont été modifiées pour fin de clarté):

 

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(Schéma 3 montrant comment sont disposées les quatre premières feuilles de tôle du versant nord, à l’extrémité droite, soit à l’ouest; pliage des extrémités et proportions ont été ignorées.)

On procède de la même manière pour la suite, en maintenant un chevauchement d’un pied partout, en déplaçant les échelles selon les besoins et en n’oubliant pas de s’attacher pour mettre le silicone et pour installer les vis à toiture.  Lorsque survient un obstacle, et ce sera d’abord les ventilateurs de toiture, on prend soigneusement les mesures, on fait la découpe au sol avec les ciseaux à tôle et on glisse la feuille de tôle en place, joint de silicone au-dessous (aux endroits où deux feuilles se chevauchent) et joint de silicone au-dessus (pour assurer l’étanchéité).

Lorsqu’on arrive à l’extrémité est du versant nord du toit, la découpe implique une cheminée ronde et une cheminée carrée.  Ne pas oublier que la cheminée ronde ne peut recevoir que du silicone haute température (habituellement de couleur rouge).

Les rebords, à la toute fin du recouvrement de ce versant, au bas à gauche, sont évidemment l’inverse du début: pliage sur un côté de 3 pieds et pliage sur le côté de 8 pieds situé à sa gauche.  Une fois le versant nord terminé, on vérifie que les joints de silicone sont bien maintenus en place par des vis à toiture à tous les pieds et que le bas, de même que les extrémités le sont aussi.

Le vrai travail (sur le versant sud)

Pour la prochaine étape, il faut transférer l’échelle 1 sur la section est du versant sud (encore une fois, si on est droitier). Ici, on commence d’abord par installer des feuilles de tôle à l’horizontale (au-dessus du papier colophane), l’idée étant qu’il faut non seulement couvrir les 18 pieds verticaux de ce versant, mais aussi prévoir un débord sur l’autre versant, qu’on a laissé à découvert sur quelques pieds.  Or on n’aurait pas assez de trois feuilles posées à la verticale pour couvrir tout le versant sud et 4 pieds du versant nord (soit 3 pieds «bruts» et un pied de chevauchement).

On procède ensuite comme pour le versant nord: papier colophane,  pliage des extrémités des feuilles de tôle pour qu’elles se plaquent sur les larmiers déjà en place à la verticale et s’en écartent de deux pouces à l’horizontale (à angle d’environ 120 degrés par rapport au mur), chevauchement des feuilles de tôle sur un pied, sauf, au deuxième rang vertical qui doit avoir un chevauchement de deux pieds (il faut en effet réaliser une disposition en escalier, comme sur l’autre versant).  Dans le sens de la longueur, on a donc, en tenant compte des chevauchements d’un pied: feuille 0 (du Schéma 3 qui suit): 2 pieds; feuille 1: 7 pieds; feuille 2: 7 pieds, soit un total de 16 pieds.  La feuille 5 couvrira donc 2 pieds sur le versant sud et nous aurons 6 pieds à rabattre sur l’autre versant (ce qu’il conviendrait de réduire à 5 pieds en augmentant à deux pieds le chevauchement entre les feuilles 2 et 5).

Voici comment seraient disposées les six premières feuilles du versant sud:

versant-sud-schc3a9ma-jpeg.jpg

(Schéma 4 montrant comment sont disposées les six premières feuilles de tôle du versant sud, à l’extrémité droite, soit à l’est; pliage des extrémités et proportions ont été ignorées.)

Sur ce versant, les feuilles du troisième rang vertical dépasse le niveau du faîte (il s’agit, sur le Schéma 4, de la feuille 5 et des autres qui auront la même position).  Au fur et à mesure, on rabat à l’aide du maillet cette feuille sur l’autre versant, toujours en mettant un joint de silicone en dessous, à un pouce du bord.  Encore ici, on commence par maintenir en place la feuille rabattue à l’aide de deux vis à toiture.  Après avoir rabattu quelques feuilles sur le faîte, on complète l’installation des vis à toiture et on met un joint de silicone à tous les joints.

Le reste se fait sans histoire, sinon qu’il faut faire les découpes autour des ventilateurs de toiture et, nécessairement, «gosser» un peu.

Quittons un moment le toit «modélisé» et revenons au monde réel, soit ici, la section plus basse à l’extrémité droite (à l’ouest) du versant nord  (voir la Photo 6) et la partie du versant sud qui ne se rend pas à la hauteur du faîte principal (voir la Photo 7).  Le premier élément ne pose pas de problème: il suffit, pour l’essentiel, de reprendre le Schéma 3, en évitant tout dépassement du faîte, donc en augmentant le chevauchement, à la verticale, entre les feuilles de premier rang et les feuille de deuxième rang.

Mais le deuxième demande plus d’attention, car il faut ménager une transition entre deux sections du versant sud qui n’ont pas la même hauteur, l’une ayant 18 pieds (18½ en réalité) et l’autre 14 pieds (14½  en réalité).  Pour passer de l’une à l’autre, nous allons, lorsque nous parviendrons à l’extrémité ouest de la partie plus élevée du versant sud, jouer avec la feuille de troisième rang: celle-ci devra subir une coupe juste vis-à-vis le sommet de la partie plus basse du versant sud (à environ trois pieds de sa base); l’extrémité de sa partie plus haute, d’à peu près cinq pieds, devra être pliée à angle droit pour se coller sur le larmier déjà en place.

Schématiquement, on aurait donc:

versant-sud-jonction-schc3a9ma-jpeg.jpg(Schéma 5: à la jonction entre la partie haute du versant sud et sa partie basse, on coupe la feuille de troisième rang A à 1½ pouce de profondeur vis-à-vis le faîte partie basse et on plie la partie supérieure à angle droit (marquée par un trait gras sur le schéma) pour qu’elle s’ajuste sur le larmier déjà en place.  Il est probable qu’une feuille B, ici en pointillés, devra être glissée sous la feuille A pour faire l’ajustement entre les deux parties du versant sud.)

Pour le reste, on reprend le Schéma 4, en supprimant la feuille 5; on aura un débord de 2 pieds, amplement suffisant pour rabattre sur la partie plus basse du versant nord.

Pour faire ce travail, on peut estimer qu’il faut environ 80 feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds.  (Comme indiqué ailleurs, il vaudrait mieux, si possible, opter plutôt pour des feuilles d’acier pré-peint.)  C’est ce qu’il faut stocker avant de commencer, quitte à prendre arrangement avec le fournisseur pour le cas où il y aurait un surplus.

Il restera à attendre que les intempéries aient nettoyé l’acier galvanisé des produits de conservation à base de chrome qui le recouvrent.  Cela pourrait prendre jusqu’à deux ans, et de toutes façons, malgré toutes les précautions qu’on pourrait prendre, il serait difficile d’arriver pas à battre la durabilité de l’acier pré-peint

Méfions-nous des avalanches

Avant de ranger les échelles, qu’il faudra peut-être démonter, mentionnons que tout toit en forte pente doit porter ce qu’on appelle arrêts-neige, qu’on appelle aussi des contrôleurs à neige, des «crapauds», etc. (en anglais, on parle de snow guards, parfois de snow dams). Autrement, la neige peut dévaler brusquement et ensevelir quelqu’un (ou endommager une auto).  Il est possible, cependant, qu’il soit nécessaire de les commander, soit par le biais d’une grande surface ou sur Internet. Voici un exemple de fournisseur d’arrêts à neige.  À noter que ce qu’on appelle les barrières à neige ne sont pas toujours très efficaces, comme cela apparaît clairement, en hiver, dans le cas de l’immeuble Home Dépôt de la rue Sauvé, près du boulevard l’Acadie, à Montréal.

En résumé, le revêtement métallique d’un toit n’est pas seulement accessible aux gens qui disposent de 20, 30 ou même 40 mille dollars pour le faire.  On peut jouir de la même protection, à la fois contre les intempéries et contre les risques d’incendie provenant des autres toits à base d’asphalte, pour peu qu’on accepte de faire le travail soi-même.  Mais il faut évidemment accepter que le fini ne soit pas celui que des professionnels compétents arrivent à réaliser, comme par exemple avec le toit de cette maison (photographiée de l’arrière):

 

img_0501.jpg

(Photo 13: un toit de métal à joints pincés sur une maison du boulevard Gouin à Montréal.)

Mise à jour du 26 janvier 2021:

Les toits métalliques doivent habituellement être munis d’arrêts-neige qui empêchent de brusques avalanches d’ensevelir des gens et d’abîmer des biens.  Or l’installation d’arrêts-neige posent de sérieux problèmes sur les toits en pente forte, comme le montre cet autre article.  Sur un toit artisanal dépourvu de joints (comme c’est le cas pour le présent article), les options en la matière sont limitées.  Pour tout dire, il faudrait peut-être renoncer carrément à mettre un revêtement de métal artisanal sur un toit en forte pente.

REVÊTEMENT DE MÉTAL SUR UN TOIT EN PENTE

1) Introduction

Le présent article résume une recherche préalable à des travaux de toiture sur une petite maison à toit en pente.  On cherche ici à couvrir le toit avec un revêtement durable, de l’ordre de 50 ans. Examinons les différentes possibilités, tout en présentant les particularités du toit qui nous intéresse ici.  Il y aura évidemment lieu d’examiner aussi quelques questions connexes.  Espérons que cet article-synthèse sera aussi utile à d’autres personnes peu satisfaites des matériaux les plus facilement accessibles.

2) Le bardeau d’asphalte

Quand il s’agit de refaire le revêtement d’un toit en pente dont le support en plywood est par ailleurs en bon état, on pense immédiatement aux bardeaux d’asphalte.  Relativement  peu coûteux, les bardeaux d’asphalte ont l’avantage de coller les uns sur les autres, même si cet avantage s’estompe avec le temps. On peut ajouter un peu d’asphalte fibreux sous les bardeaux pour les rendre encore plus étanches, notamment au pourtour du toit.  Mais, hélas, les bardeaux d’asphalte sont peu durables, malgré les garanties des fabricants.  Une garantie de 25 ans, par exemple, ne permet guère de dépasser 15 ans.  Certains fabricants ont un dossier encore plus mauvais, notamment BP.  Leurs produits durent à peine quelques années et ils sont peu portés à honorer leurs garanties.  D’où des décisions judiciaires qui leur ont imposé de verser des dédommagements appréciables à des clients déçus.

On aurait pu espérer que les bardeaux d’asphalte laminés dits «architecturaux», changent la donne, eux qui sont actuellement en passe d’occuper le marché.  Mais il semble qu’un de ses fabricants, la compagnie américaine GAF, fasse aussi l’objet de poursuites, au moins pour certaines variantes de ses bardeaux «architecturaux».

Alors, si on veut un peu de durabilité, il faut se résigner à chercher ailleurs.

3) Le bardeau de métal

À première vue, un bardeau plus résistant, en aluminium ou en acier, pourrait avantageusement remplacer le bardeau d’asphalte.  Mais le bardeau d’aluminium est fragile et le bardeau d’acier (pré-peint)  peut rouiller s’il subit des éraflures.  Surtout, les bardeaux de métal sont simplement enclenchés l’un dans l’autre, comme on peut le voir à https://www.youtube.com/watch?v=bMePY76kqNM.

Hélas, la pluie ne se contente pas de tomber en ligne droite; le vent la pousse aussi de tous côtés et elle peut même être poussée vers le haut.  Toute forme de bardeaux peut donc provoquer des fuites; un spécialiste qui signe LCD et qui semble très sérieux avance même ceci: «dire qu’une toiture de métal ne fuira jamais, cela ne s’applique certainement pas aux bardeaux de métal, sous lesquels l’eau peut être soufflée comme sous tout autre bardeau» (that metal roofing will not ever leak, that certainly does not apply to metal shingles, which can get water blown in under just like any other shingle) (anwers.angieslist.com … q65128…).  Les bardeaux d’aluminium (et, incidemment, de cuivre) sont encore plus à risque, car ils sont plus susceptibles de se déformer.  Plusieurs amateurs de bardeaux de métal sont arrivés à cette conclusion de manière douloureuse, et coûteuse, comme on peut le voir, par exemple, sur le site roofery.com.

4) La toiture de métal à joints debout

Les bardeaux de métal (dans toutes leurs versions) étant exclus, il faut se tourner vers une autre forme de produit résistant, mais autrement que sous forme de bardeaux.  On pense aussitôt à ces longues lisières des métal coloré qu’on peut admirer sur certaines maisons ancestrales et qui semblent défier le temps.  En fait ce produit (Note 1) est toujours en usage; on l’appelle métal à toiture à joints pincés ou à joint debout (tenus en place, de préférence, par des vis cachées, ou dissimulées), soit en anglais standing seam metal roof, hidden fasteners.  Voici un exemple:

standing-seam-metal-roof-house

Autre exemple, d’une construction plus récente:

2016-09-26-11_37_10-small-rock-house-with-standing-seam-roof-pictures-recherche-google

5) Le métal de recouvrement

Écartons d’emblée le zinc, le cuivre et l’acier inoxydable, beaucoup trop coûteux.  On pourrait penser à l’aluminium, qui a la grande qualité de ne pas rouiller.  Mais il a aussi un défaut d’importance: il prend beaucoup d’expansion sous l’effet de la chaleur.  Un spécialiste estime ce taux d’expansion à 1%, soit le double de l’acier; voir les p. 20-21 de: http://rci-online.org/wp-content/uploads/2016/04/13PR-CRCD-Low-SlopeMetalRoofing.pdf

Voilà peut-être une raison qui expliquerait pourquoi les couvreurs québécois utilisent peu l’aluminium, une autre raison étant que certains estiment ce métal trop cassant (et peut-être un peu trop durable!).  Même si c’est à contre cœur, il faut oublier l’aluminium et opter pour la tôle galvanisée, le matériau de prédilection des couvreurs de nos régions quand ils font des toits de métal (Note 2).

6) La partie en forte pente du toit

On a affaire ici à une petite maison dont le toit est en forte pente (16:12, soit au-delà de 45 degrés) pour la plus grande partie de ses 1 000 pieds carrés:

(vue à partir du nord-est, puis du nord-ouest)

maisonjc-street-view-modifie-oct-16

(autre vue à partir du nord-ouest)

Pour ses sections à forte pente, notre toit métallique devra suivre l’usage local et être en acier galvanisé (ou pré-peint), produit communément appelé tôle. À l’article 9.26.13.1 a), le code québécois de construction impose une épaisseur minimale de 0,33 millimètre (0.01 pouce), soit de gauge (prononcé «guédg(e») 32.  Les règles en vigueur en Alberta, plus exigeantes pour ce qui regarde l’épaisseur, parlent plutôt d’une épaisseur minimale de 0,8 millimètre (0.03 pouce, soit de gauge 23) (https://www.arcaonline.ca/manual/mr-section-2-architectural-standing-seam-metal-roofing).

Il vaudrait évidemment mieux opter pour les pratiques albertaines et utiliser, si possible, un produit de 0,8 millimètre, soit de gauge 23.  Diverses entreprises, indiquées plus loin, utilisent notamment du métal de gauge 24.  Il est possible que de l’acier de gauge 26 fasse l’affaire; éviter autant que possible, en tout cas, de l’acier de gauge 28 ou 30, un peu trop minces et donc plus susceptible de défoncer sous l’effet de la corrosion.  (Pour parler de l’épaisseur du métal, on utilise la notion de calibre, ou de gauge: plus le chiffre est élevé, plus le métal est mince; pour les équivalences, voir Note 3).

Lors de la discussion avec les entrepreneurs, il ne faut pas oublier de parler des avalanches de neige qui risquent de tomber d’un toit en métal.  Pour ralentir la neige, on installe, au bord du toit, des ancrages de métal qu’on appelle contrôleurs à neige, ou arrêts-neige (snow guards en anglais) .

Ces ancrages peuvent avoir l’aspect suivant:

SNOW GUARDS - Rocky mountains.png

(On voit ici divers modèles de petits arrêts-neige (snow guards en anglais) d’une entreprise américaine spécialisée: Rocky Mountain Snow Guards)

D’autres produits ont plutôt l’aspect d’une clôture à neige (mais ils n’inspirent pas confiance à tout le monde):

Snow Guards, style clôture.png

(Photo d’un contrôleur à neige en forme de clôture, ou de barrière, empruntée au site de l’entreprise américaine Rocky Mountain Snow Guards)

7) Installation d’un toit métallique à joints debout

Pour installer un toit à joints debout en acier, on procède, de façon générale, comme ceci: (https://www.youtube.com/watch?v=BMWjyqdK8YA).  Voici, par ailleurs, une méthode d’installation où on montre comment procéder, pas à pas, pour installer un toit en acier à joints debout (Metal Roofing Info-Metal Roofs.Info).  Mais il n’est guère envisageable, pour des amateurs, de se lancer dans ce genre de projet complexe, qui exige une formation et une expérience poussées.  Si, pour une raison ou pour une autre, on tient à réaliser soi-même une toiture métallique, il vaudrait mieux se rabattre sur une méthode artisanale comme celle-ci (complétée par celle-ci), qui «fait la job», mais n’a guère plus de prétentions.

Notons qu’il faut absolument installer une sous-couche imperméable avant de procéder à l’installation d’un toit métallique.  Cela signifie qu’il faut mettre, sur le plywood du toit, une membrane autocollante, par exemple la  membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema; au-dessus de cette sous-couche, on étend (parfois, mais pas toujours) un papier colophane rouge, illustré un peu plus loin (en anglais red rosin paper), facilement disponible en grande surface, qui permet d’éviter que le papier feutre colle au métal et l’empêche de se dilater et de se contracter au gré de la température.

Dans le cas qui nous occupe ici, le revêtement en bardeaux d’asphalte est encore en bon état et partout bien étanche. Il serait peut-être envisageable de le conserver, quitte à y disposer des lattes afin de rendre sa surface bien plane.  Mais les quelques couvreurs consultés ont clairement indiqué qu’ils tenaient à mettre le support de toiture (le pontage) à nu, avant d’y installer une membrane autocollante sur laquelle seront fixés les panneaux métalliques à joints debout, puis, le cas échéant, les ancrages destinés à retenir la neige l’hiver.  Par ailleurs, l’installation d’un papier colophane rouge entre la membrane autocollante et le revêtement de métal ne paraît pas indispensable.

8) La partie à faible pente du toit

Passons maintenant à la partie du toit qui recouvre une annexe à l’arrière de la maison.  (C’est ce qu’on appelle souvent un toit en appentis.)   On aperçoit cette partie du toit, celui d’une rallonge en fait sur la photo suivante:

maisonjc-vue-arr-ruelle-oct-16

Cette partie du toit est à très faible pente, soit 3:24 (1,5: 12), c’est-à-dire à peine un pouce et demi d’élévation pour une distance horizontale de 12 pouces. L’espace entre ce petit toit et le bas de la fenêtre qui la surplombe est très restreint.

On aurait pu envisager une solution artisanale pour ce toit en appentis.  Mais heureusement, le couvreur retenu a accepté d’emblée de l’inclure dans les travaux initialement prévus pour le toit en forte pente seulement.

9) La réglementation municipale

La réglementation municipale se contente, en milieu urbain, de fixer des normes pour les toits plats (de moins de 2:12).  Sur ce genre de toit, il faut en principe installer un matériau blanc, ou encore un matériau dont l’indice de réflectance (des rayons du soleil)  est d’au moins 66, ce qui en pratique oblige à se rapprocher du blanc standard (d’indice 100, alors que l’indice de réflectance du noir est de 0).  La raison est que les toits plats peuvent augmenter l’effet îlots de chaleurs et qu’ils sont rarement bien isolés.

Mais ici, la couleur retenue pour le toit en forte pente devrait aussi être celle du toit à faible pente, d’autant plus que ce toit plat est bien isolé.  Voir les solutions possibles avec les services municipaux.

10) Les gouttières

Une question qui a son importance doit être brièvement abordée ici.  Il s’agit des gouttières qu’on juge parfois utile d’installer pour éloigner l’eau des fondations et afin d’en récupérer une partie pour l’arrosage extérieur.  Il faut savoir que les gouttières peuvent être endommagées ou même emportées lorsque la neige dévale brusquement d’une toit de métal à forte pente.  Et il apparaît que les barrières à neige ne règlent pas tout.

Il semble que les gouttières de toit de métal doivent être installées assez bas pour que la neige glisse au-dessus des gouttières sans les toucher.  C’est l’opinion, illustrée d’un schéma, de l’animateur de radio montréalais Jon Eakes, qui a une longue expérience en matière de construction-rénovation.  Chose intéressante, un jugement de la Cour des petites créances du 22 novembre 2010 (paragraphes 34-36) fait état d’un rapport d’expert qui confirme la position de Jon Eakes en disant qu’au bas d’un toit de métal à forte pente, les gouttières doivent être installées «d’une manière dont le débord du toit dépasse celui de la gouttière».

Par ailleurs, un entrepreneur nous confirme, généreusement, ce 6 avril 2018, que les gouttières au bas d’un toit métallique en forte pente doivent préférablement être légèrement inclinées vers l’extérieur.

Exemple d’une gouttière légèrement inclinée vers l’extérieur:

IMG_0508

L’entrepreneur qui a attiré l’attention sur cet aspect est M. Ralph Villeneuve, propriétaire de l’entreprise Docteur Gouttières, de Ville St-Laurent (tél.: 514-792-6516);  NEQ: 2261714382; RBQ: 5582-0971-01; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 7 avril 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 7 avril 2018; n’apparaît pas sur la liste des entreprises qui ont dû, dans le passé, verser des indemnités à des clients, ni sur la liste de celles pour qui il y a une réclamation en cours; ne semble pas avoir été impliquée dans des causes devant la Cour des petites créances au 7 avril 2018; site Internet: http://www.drgouttieres.com/.

11) Les entrepreneurs

Une importante: à quel entrepreneur doit-on confier la réalisation de notre toit en acier pré-peints à joints verticaux?

Voici une liste non exhaustive d’installateurs qui travaillent à Montréal, dont les noms ont été glanés ici et là:

1- Les artisans du toit, à Montréal et à Mont St-Hilaire, en Montérégie (tél.: 514-662-6280), jeune entreprise qui fait différents types de toit, dont des toits métalliques; NEQ (Note 4): 170585674: RBQ: 5702-6924-01; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 26 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; utilise la membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema (communication du propriétaire le 1er mars 2018); site Internet: http://artisansdutoit.com/.

3- Couvreur G. P. Inc., à Laval (tél.: 450-661-6456); NEQ: 2265991655; RBQ: 8399-4377-33;  entreprise qui fait l’installation de diverses toitures dont des toitures en acier; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 29 mars 2018; site Internet: http://www.couvreurgp.com/.

3- Ferblanterie Lucien St-Onge, à Montréal (LaSalle) (tél.: 514-891-3868); entreprise spécialisée en couverture ancestrale, recommandée par une personne très informée, qui travaille dans le secteur; NEQ: 1161546107; RBQ: 8297-6747-33; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 15 février 2018;  n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; fait des toitures en acier de gauge 26, avec des pans (panneaux) d’une longueur de 8 pieds et des joints horizontaux; une membrane est disposée sous le métal (informations obtenues du propriétaire le 12 octobre 2016); cet entrepreneur ne dispose pas d’un site Internet et mise sur le bouche à oreille.

4- Ferblanterie MBR, à Repentigny (tél.: 450-657-4716); contact: Pascal Grenier, au 514-346-3691; entreprise qui installe diverses toitures métalliques, dont des toitures à joints debout; NEQ: 1164267719; RBQ: 8351-2905-58; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 26 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; installe une membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema, puis le métal en bandes de 8 pieds et finalement des barrières à neige fixées sur les joints debout (informations obtenues du propriétaire le 28 février 2018); site Internet: http://www.ferblanteriembr.com/.

5- Gestion S. Plourde, à St-Édouard-de-Napierville, en Montérégie (tél.: 514-939-6150); entreprise spécialisée en couvertures ancestrales; NEQ: 1169588325; RBQ: 8278-4836-19; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; site Internet: http://ferblantier.ca/

6- Lussier Revêtements métalliques, à Longueuil (tél.: 450-445-1411); contact: Joe Steben au 514-809-7590; entreprise qui fabrique et installe des toitures en acier, de calibre 24 ou 26; NEQ: 1142933770; RBQ: 3026-9526-70; n’apparaît pas dans la base données de l’OPC le 15 février 2018, n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018, mais apparaît dans le répertoire de l’ACQ; site Internet: http://www.rmlussier.com. Noter qu’à deux reprises, dans le passé, les tribunaux ont donné raison à cette entreprise contre d’autres entreprises qui refusaient de la payer.

7- Revêtements métalliques J. C. Lefrançois, à Charlemagne-Repentigny (tél.: 450-581-2155); NEQ: 1149555592;   RBQ: 8264-3438-22; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; apparaît dans le répertoire de l’AERMQ; site Internet: http://www.revetements-jcl.com

8- Toiture ancestrale-Contact aluminium, à St-Amable, en Montérégie (tél.: 514-942-3517); NEQ: 2244430486; RBQ: 2388-3200-53; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; n’installe pas de toiture en aluminium, mais le fait en zinc (30$ le pied carré) et en acier galvanisé gauge 24 ou 26, avec des pans sans joint horizontaux (informations obtenues du propriétaire le 13 octobre 2016); site Internet: http://www.toituresancestrales.ca., où on trouve notamment qu’ils installent des pans nervurées ou rainurées (numéro 2), de même que des barrières à neige.

9- Toitures D.L. Mat, à Pointe-aux-Trembles et Repentigny (tél.: 514-704-9793); NEQ: 1168068592; RBQ: 5645-8912-01; cette entreprise fait plusieurs types de toiture, dont des toitures en métal; entrevue sur vidéo par l’un des propriétaires concernant  les frais à prévoir  à https://soumissionrenovation.ca/refaire-toiture/; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; cette entreprise installe des produits Vicwest, notamment les pans Prestige, qui semblent de bonne qualité; d’anciens clients se disent très satisfaits à 77% (10 sur 13) ou très insatisfaits à 23% (3 sur 13); site Internet: http://www.toituresdlmat.com/toitures-dacier

10- Toitures PME, à Mirabel, au nord de Montréal (tél.: 450-430-3563); NEQ: 1166328691; RBQ: 5605-2954-01; cette entreprise fait plusieurs types de toiture, dont des toitures en métal; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 15 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018;  site Internet: http://toiturespme.com/.

11- Les toitures Tôle-Bec, à Laval (tél.: 450-661-9737), entreprise spécialisée en toitures traditionnelles, mais qui installe aussi des toitures métalliques à joints debout; NEQ: 1141837139; RBQ: 2617-6594-75; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 26 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; site Internet: http://www.tole-bec.com/

Comme on le sait, il faut demander au moins trois soumissions à autant d’entrepreneurs.  On aura pris la précaution de vérifier si des plaintes apparaissent au dossier de ces entreprises.  Mais d’ores et déjà, on peut noter qu’au 14 février 2018, aucune des entreprises citées ici n’apparaît, sur le site de la RBQ, dans la liste de celles qui, depuis 2009, ont dû verser des indemnités à des clients, ni sur la liste de celles pour qui il y a une réclamation en cours, ni d’ailleurs fait l’objet d’une interdiction de soumissionner sur des contrats publics. Il importe aussi de consulter les décisions des tribunaux, qui sont accessibles en ligne depuis 2000.  Il est évidemment risqué de retenir les services d’une entreprise condamnée à répétition, par exemple, par la Cour des petites créances.  On a évité ici de citer une entreprise qui a déjà eu ce genre de problème.

On peut avoir la tentation de se fier aux évaluations colligées par Google; mais il faut les considérer attentivement avant de tirer des conclusions, car des manipulations sont possibles.  Ainsi, une entreprise (non citée ici) qui a été impliquée dans plusieurs poursuites devant la Cour des petites créances, où elle est loin d’avoir toujours eu le beau rôle, aligne pourtant un nombre impressionnant de commentaires élogieux sur Google.  Dans ce cas, il faut évidemment donner priorité au dossier éventuel de l’entreprise devant les tribunaux.  Dans d’autres cas, les évaluations, positives ou négatives, ont un accent d’authenticité qui invite à les prendre en compte.

Sur un plan plus terre à terre, il ne faut pas être surpris si les retours d’appels des entreprises contactées tardent à entrer, ou n’entrent pas du tout.  Quant il s’agit d’un toit en pente, visible de la rue, l’entrepreneur peut taper l’adresse sur un moteur de recherche, regarder les photos sur Street View et décider que le contrat ne l’intéresse pas (projet pas assez important, espace de travail réduit, beaucoup de découpage à prévoir dans les sections de métal).  Les plus courtois vont vous téléphoner pour vous communiquer leur décision, par exemple en demandant un prix au-dessus du marché pour être bien sûrs de se débarrasser de vous.  Les moins courtois vont tout simplement laisser tomber le dossier, sans vous donner plus de nouvelles.  Certains, encore pires, vont vous reprocher de contacter un trop grand nombre d’entrepreneurs et de leur faire perdre leur temps. Mais il y un aspect positif à la chose: les entrepreneurs les moins intéressants s’éliminent d’eux-mêmes.

Avec un peu de patience et de chance, on finit par trouver la perle rare, à la fois en termes de prix et en termes de qualifications professionnelles.  En plus du bouche à oreille, qui n’a aucun substitut (même pas un site Internet très bien fait), c’est la rencontre en face à face qui est décisive: rien de surprenant à ce que certains tentent de s’y soustraire quand elle ne leur paraît pas indispensable.

Par ailleurs, au cas où une expertise sur le toit serait nécessaire, ou encore si l’installation d’une membrane élastomère était retenue, penser à un entrepreneur sérieux comme Pareco+, à Lachine, sur l’île de Montréal (tél.: 514-488-4882);  site Internet: http://www.pareco.ca.

12)  Que demander aux entrepreneurs?

Voici quelques-uns des points à aborder avec chacun des entrepreneurs retenus:

– Installe-t-il des revêtements en acier pré-peint sur de petits toits à forte pente d’environ 1000 pieds carrés? (Faire l’adaptation à la situation concrète au besoin.)

– Utilise-t-il du métal de gauge 24 (plus épais et donc plus solide que le gauge 26 souvent utilisé)?

– Installe-t-il des pans (prononcé «pannes») sans joints?  S’il installe, par exemple, des  pans de 8 pieds, les joints sont-ils raisonnablement étanches? (Comme indiqué plus haut, les pans, ou panels, sont les panneaux verticaux d’acier pré-peint, qui ont une largeur de 12 pouces ou plus.)

– Comment les pans sont-elles fixées? (On veut ici que les attaches soient invisibles et permettent les légers mouvements du métal.)

Exemple de pan dont les attaches sont invisibles:

pan toit 2.png

(On fixe la partie droite du panneau à l’aide des trous et on place la partie gauche d’un nouveau panneau par dessus cette partie droite.)

– Les pans sont-elles plates ou portent-elles des nervures ou rainures destinées à les renforcer?  Ces renforcements sont-ils discrets (pour éviter les nervures des grands bâtiments industriels)?

Exemple de pan discrètement renforcé par 4 nervures (ou rainures):

pan de toit

– Quelle sorte de membrane installe-t-il sur le pontage?  (Privilégier, si possible, les produits de la Compagnie Soprema, fabriqués à Drummondville.) Cette membrane est-elle parfaitement étanche, y compris autour des cheminées et ventilateurs de toit?   (Noter que le mot «pontage» désigne le support de bois, souvent en plywood ¾, qui recouvre les chevrons du toit et soutient l’actuel revêtement en bardeaux d’asphalte.)

– Juge-t-il utile de mettre un papier colophane rouge entre la membrane et le métal, pour éviter que la membrane colle au métal? (Selon le type de membrane qu’il compte installer, l’entrepreneur jugera peut-être le papier colophane superflu, surtout si la membrane envisagée est déjà recouverte d’un papier.)

– Est-il en mesure, pour prévenir les avalanches, d’installer des arrêts-neige au bas des pans de métal?

– Quelle garantie offre-t-il sur les produits qu’il installe?  (Dans ce secteur, la garantie porte habituellement sur la peinture et peut atteindre 40 ou 50 ans; quant au travail, il peut être garanti pour 5 ou 10 ans.)

– Quelles sont les couleurs disponibles? (Une couleur pâle limiterait l’absorption des rayons du soleil, mais il faut aussi tenir compte de l’agencement des couleurs du toit et de la maison elle-même.)

 

13) Conclusion

Résumons-nous. Notre projet consiste à couvrir de métal un toit d’environ 1000 pieds carrés.  La plus grande partie du toit est en forte pente, mais une section arrière est à pente très faible.  Nous optons pour une toiture en métal à joints debout, de préférence à tout type de bardeaux.  Le cuivre, le zinc et l’acier inoxydable étant trop coûteux, nous aimerions nous tourner vers l’aluminium, mais nous nous plions à l’usage local consistant à privilégier l’acier pré-peint, d’autant plus que l’aluminium prend beaucoup d’expansion sous l’effet de la chaleur.  Pour la section à forte pente, nous retenons donc la tôle pré-peinte, de calibre (ou gauge) 24 (ou, au pis aller, 26).  Pour la section à faible pente, nous choisissons la même option.  Quant au fini, il pourrait être rouge, pour s’harmoniser avec le revêtement de brique de la maison.  Pour ce qui regarde les garanties offertes par les entrepreneurs, on pourrait penser à 10 ans pour le travail et 50 ans pour les matériaux.  Dans le cas du toit à forte pente, les bardeaux d’asphalte devront être enlevés; mais pour le toit à faible pente, dont les bardeaux ont été badigeonnés d’asphalte fibreux pour assurer leur imperméabilité, la chose pourrait être difficile.

Si on écartait l’idée de couvrir de métal la partie à faible pente du toit, il faudrait sans doute se résigner à utiliser une membrane élastomère.  Malgré tout, cette membrane pourrait durer 20 ou 30 ans, ce qui se rapproche en fin de compte du 50 ans espéré pour le métal.  En tout état de cause, on est loin du 150 ans promis par des couvreurs particulièrement exubérants!

_________

(Note 1)

En plus du toit à joints debout pincés, il faudrait parler du toit à la canadienne et du toit à baguette, tous deux revêtements métalliques traditionnels.  Mais ces techniques ne semblent guère utilisées actuellement que pour réparer des toitures déjà existantes.  L’entreprise Les toitures Tôle-Bec fournit d’intéressants détails sur cette question.

(Note 2)

Pour en savoir plus sur les avantages et désavantages des matériaux de toiture en métal: http://www.classicmetalroofs.com/docs/Insiders_Guide.pdf

(Note 3)

Pour les équivalences d’épaisseur de métal entre calibre ou gauge, pouces et millimètres, voir: http://www.onlineconversion.com/gauge_sheet_metal.htm

(NOTE 4)

Voici le sens de quelques abréviations:

NEQ: numéro d’entreprise au Registre des entreprises du Québec.

RBQ: numéro de licence d’une entreprise à la Régie du Bâtiment du Québec.

OPC: Office de protection du consommateur du Québec.

ACQ: Association de la construction du Québec (regroupement de 15 000 entrepreneurs du secteur institutionnel, commercial et industriel).

APCHQ: Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (association à adhésion volontaire qui regroupe 17 000 entreprises de construction résidentielle au Québec).

ACQ: Association de la construction du Québec (regroupement de 15 000 entrepreneurs du secteur institutionnel, commercial et industriel).

AERMQ: Association des entrepreneurs en revêtements métalliques du Québec.

RÉFECTION DE LA TOITURE

Il faut, bien sûr, entretenir la toiture d’une maison.  Mais quelque soin qu’on y mette, il faut, un jour, se résigner à le refaire.  S’il s’agit d’un toit incliné, il faut de préférence choisir un produit de haute qualité, capable de durer 25 ans et plus.  Le bardeau d’asphalte est un produit au coût relativement abordable, qu’on peut trouver dans des teintes claires susceptibles de réfléchir les rayons du soleil. Sous le bardeau, il faut installer préalablement une membrane autocollante, de préférence partout, mais au moins au pourtour du toit.  Et sous la membrane, il faut s’assurer que le support en bois est en bon état.  Idéalement, il devrait être en plywood ¾ de pouce embouveté, avec en dessous, une structure en madriers 2 pouces x 6 pouces, qui résiste mieux à la torsion que les traditionnels 2 x 4.  Installer une gouttière sur le bord du toit et ne pas oublier de fixer un larmier au bord et de chaque côté du toit.

Note du 18 septembre 2016:  ce qui précède concerne les bardeaux d’asphalte à trois sections, mais peut s’appliquer aussi aux bardeaux dits «architecturaux».  Voir les différences à ce site américain (roofpedia.com)

Note du 4 octobre 2016: pour une évaluation de différents produits utilisés pour les toits en pente, voir sur le site:

https://wordpress.com/post/comprendreconstruire.wordpress.com/1012

toit incliné

(toit incliné recouvert de bardeaux d’asphalte de teinte pâle; noter la technique utilisée pour le faîte)

Si un toit incliné peut être refait par des amateurs (à condition qu’ils prennent toutes les précautions de sécurité qui s’imposent), il n’en est pas de même d’un toit plat.  Traditionnellement, un toit plat recevait plusieurs couches de papier noir numéro 15, qu’on imbibait autrefois de goudron et, plus récemment, d’asphalte liquide chauffé; puis, on couvrait le toit de gravier de couleur grise ou, plus récemment, de couleur blanche.  Cette technique de toit multi-couche exigeait que les couvreurs soient des artisans compétents et consciencieux.  Bien entretenu, une telle toiture pouvait durer 30 ans (dans sa plus récente version en asphalte).

toit plat multi-couche

(toit plat multicouche avec, au pourtour, les solins de métal qui protège le papier noir bitumé des rayons du soleil)

Le toit multi-couche, malgré son prix relativement abordable, a l’inconvénient d’être très lourd.  Si on peut sans problème recouvrir de gravier les sections noires qui y apparaissent, il est plus difficile de bien entretenir le papier noir imbibé d’asphalte, surtout sur les côtés qui montent à la verticale.  C’est ce qui explique, peut-être, qu’on tend actuellement (en 2014) à utiliser plutôt les produits fabriqués en usine que sont les membranes de différents types.

Ces membranes peuvent être à base de vinyle (c’est la membrane dite EPO), à base de caoutchouc synthétique (c’est la membrane dite EPDM) ou à base de pétrole (c’est la membrane élastomère).  Certaines membranes peuvent servir de support à la mise en place d’un toit vert et donc d’un jardin de toiture.  Mais il vaut mieux oublier cette possibilité quand la structure de l’immeuble n’a pas été renforcée spécifiquement à cette fin dès sa construction.

Les membranes mono-couches comme les membranes EPO et EPDM offrent une bonne résistante aux rayons ultra-violets du soleil.  Mais elles s’usent rapidement, semble-t-il, et il est difficile de les réparer.

Quant à la membrane bi-couche élastomère, elle semble résistante et elle existe en version blanche qui réfléchit efficacement les rayons du soleil.  Elle est réparable en cas de fuite, car on peut y fixer une «patch» (une pièce).  La compagnie Soprema, qui a une usine au Québec, fabrique ce type de membrane, qui est en passe de succéder, dirait-on, à la toiture traditionnelle multi-couche, du moins dans nos régions.  Son coût est élevé: entre 15 000 $ et 20 000 $ pour un toit relativement petit de 1200 pieds carrés.  (Noter que nos voisins américains semblent considérer qu’une membrane en PVC est deux fois plus durable qu’une membrane élastomère et donc préférable malgré son coût plus élevé.  Le PVC a mauvaise réputation, entre autres parce qu’il produit des émanations toxiques en cas d’incendie.  Il faudra voir s’il parviendra à s’implanter malgré tout dans nos régions.)

toit blanc élastomère

(toit blanc à membrane élastomère bi-couche; noter que le produit couvre aussi les côtés, un point souvent faible dans les toitures traditionnelles multi-couches)

Si l’on opte pour la membrane élastomère, il est primordial de choisir un couvreur qui offre des garanties sérieuses, quitte à payer un peu plus cher.  S’assurer que le contrat comporte une garantie de 20 ans par le couvreur autant que par le fabricant. (Le couvreur assure la main d’œuvre et le fabricant assure la qualité du produit.)  On aura vérifié préalablement, bien sûr, que le couvreur est en affaires depuis longtemps et qu’il jouit d’une bonne réputation.

S’assurer que les produits utilisés sont d’un seul et même fabricant et qu’ils ont les caractères suivants: une sous-couche d’un demi-pouce contenant de la fibre de bois ignifugée; une couche de finition ayant une espérance de vie de 35 ans et plus, recouverte de gravillons blancs de façon à pouvoir réfléchir les rayons du soleil de façon optimale. Les deux couches sont reliées ensemble, généralement à chaud, c’est-à-dire à l’aide d’un chalumeau.  Il est fortement recommandé d’inspecter soi-même le toit, quand les anciennes couvertures ont été retirées.  Si le bois mis à nu présente des faiblesses, discuter avec le couvreur de la meilleure façon de faire les corrections qui s’imposent.

Un entrepreneur en toiture sérieux demandera sans doute de faire vérifier l’état de la plomberie, plus particulièrement le drain de toiture (ou avaloir de toiture), qui pourrait être encombré de débris d’asphalte.  Choisir avec soin les gens qui feront cette vérification, y compris s’ils se vantent de filmer leur travail à l’aide d’une caméra introduite dans le tuyau.

Au total, il faut mettre toutes les chances de son côté pour que l’opération toiture soit un succès.  Elle est coûteuse et elle devrait être faite pour longtemps.

Pour en savoir plus:

http://www.roofcalc.org/70-facts-flat-roofing/