VIE ET MORT ANTICIPÉE D’UNE CUISINIÈRE JENN-AIR S120-C

Voici une photo d’une cuisinière Jenn-Air S120-C, âgée de trente ans, mais qui ne fait pas son âge:

Comme on trouve difficilement des informations sur cette antiquité, les informations qui suivent pourraient intéresser d’autres personnes.

Problèmes de contrôle de chaleur sur une Jenn-Air S120-C

Cette cuisinière à évacuation descendante (downdraft system) fonctionne encore convenablement, avec un minimum d’entretien. Le problème le plus fréquent est que de temps à autre, un des systèmes de contrôle (appelé infinite switch en anglais et régulateur de cuisson en France) situés derrière les boutons se met à s’emballer, en laissant passer le courant au maximum. Il faut alors changer la pièce, illustrée ici à gauche du bouton:

Opération très simple, mais qui se heurte parfois à des obstacles imprévus.

Cette pièce, donc, doit être changée lorsque le rond se met à surchauffer même quand on met le bouton à 2 ou à 3 seulement. On coupe le courant qui alimente la cuisinière, on enlève les vis qui tiennent en place le panneau avant de la cuisinière (où se trouvent les boutons) et on retire la pièce défectueuse après avoir noté où vont les fils. Il suffit alors de se rendre chez un fournisseur de pièces (par exemple Midbec) avec la pièce défecteuse de même qu’avec le numéro du modèle de la cuisinière, d’acheter (très cher) la pièce de remplacement et de la réinstaller en rebranchant les fils comme ils étaient disposés sur la pièce défectueuse. De nombreuses vidéos expliquent la procédure, par exemple celle-ci ou celle-ci, ou encore celle-ci, réalisée en France. On peut aussi consulter des explications écrites, par exemple ici.

Une pièce avec des indications approximatives

Le hic, c’est que les pièces peuvent changer et que les nouvelles pièces peuvent porter des connecteurs difficiles à identifier. Heureusement, on trouve des explications plus détaillées qui nous donnent un visuel des pièces les plus répandues, par exemple ici:

La pièce qui nous intéresse est la Robertshaw MPA, tout à fait à droite, qui identifie les différents connecteurs L1 (en double exemplaire), L2, H1, HC (H2), de même que P, de façon plus claire que ce que porte la pièce elle-même. (Précisons que Whirlpool attribue le numéro W11120791 à cette pièce.) Mais la pièce d’origine est plutôt la Robertshaw qu’on voit tout à fait à gauche du tableau ci-haut.

Fonctionnement d’un contrôle de chaleur (ou régulateur de cuisson)

La même source fournit un schéma instructif de ce genre de pièce:

Quand on tourne le bouton, le courant, qui arrive par L1 et L2, passe à H1 et H2 et est ensuite dirigé vers l’élément de surface; le rond chauffe plus fort quand on tourne le bouton vers le maximum, marqué Hi. Quant à la borne P (pour pilote), elle sert à allumer le voyant lumineux indiquant que le rond est utilisé.

Particularités des contrôles de chaleur sur la Jenn-Air S120-C

Notre modèle de cuisinière, a comme particularité que les contrôles des ronds sont jumelés deux par deux, de sorte que le plus proche du milieu alimente le plus éloigné. Des pièces Robertshaw MPA ont été installées sur notre cuisinière Jenn-Air S10-C, mais ont donné lieu à une coûteuse saga, résultat d’un cumul d’erreurs d’installation, mais peut-être aussi de particularités des pièces elles-mêmes. Finalement, un réparateur expérimenté a corrigé les erreurs de filage et a remplacé les contrôles Robertshaw MPA par des pièces Robertshaw standards:

Comme on le voit, les fils bleus relient les connecteurs P au voyant lumineux; le fil jaune de gauche apporte le courant au L1 du gros rond et ensuite au L1 du petit rond; le fil noir apporte le courant au L2 du gros rond et ensuite au L2 du petit rond; les deux H1 sont reliés par un fil gris gainé, qui prend ensuite (en haut à droite) la direction d’un des ronds; le fil jaune gainé (en haut à gauche) part de H2 et s’en va vers un des deux ronds et le fil rouge gainé (en haut à droite) va de H2 à un des deux ronds. En pratique, évidemment, il suffirait d’identifier les fils et d’imiter ce qui existe déjà, lorsqu’il faut remplacer un contrôle. À condition de trouver quelque part des pièces Robertshaw standards…

Déclin des systèmes d’évacuation descendante

Normalement, l’exposé devrait se terminer ici. Hélas, il faut envisager le jour, peut-être pas très lointain, où les pièces de notre vieille cuisinière ne seront plus disponibles. Et alors, il faudra oublier le système de ventilation descendante, à peu près tombé en désuétude. Il subsiste bien, dans ce créneau, un modèle Jenn-Air et un modèle KitchenAid, mais ils ont à peine moyens, dit-on. Et de surcroît, tous deux sont fabriqués par Whirlpool (concurrence féroce!).

La cuisinière électrique à induction

Par ailleurs, certains recommandent les appareils à induction, favoris des grands chefs, paraît-il. Voici le modèle PCH920SMSS de GE, à près de 2000$:

Notons que la plaque à induction fonctionne seulement avec des casseroles aimantables, ce qui exclut les casseroles en aluminium, et qu’elle peut refuser les casseroles de certaines dimensions. D’autre part, elle engendre des champs électromagnétiques qui peuvent être dommageables pour la santé.

La cuisinière électrique à plaque de vitrocéramique

À défaut d’un appareil à induction, on peut penser à une cuisinière à plaque de vitrocéramique comme le modèle JCB860SKSS de la compagnie GE, à four autonettoyant et muni d’un ventilateur de convection (qui améliore la cuisson au four). Ce produit est disponible en grandes surfaces au prix de 1200$ (Réno-dépôt, le 15 janvier 2020; délai de 25 jours):

Les évaluations de ce produit ne sont pas très abondantes, mais il semble qu’en général, les surfaces lisses en vitrocéramique sont difficiles à garder propres et coûtent cher à remplacer quand elles se brisent.

La cuisinière traditionnelle à éléments spiralés

Si on veut éviter ce problème, on peut toujours revenir aux éléments de surface spiralés comme le modèle CFEF3017UW du fabricant Frigidaire, à four autonettoyant et à convection, semble-t-il. Ce produit est disponible en grandes surfaces à 700$ (Réno-dépôt, le 15 janvier 2020; délai de 25 jours).

Une hotte qui se fixe au mur

Dans les trois cas examinés ci-haut, il faut installer une hotte au-dessus de la cuisinière. Dans notre cas, il n’y a pas d’armoire au-dessus de la cuisinière et il n’y a pas de projet non plus d’en installer une. Il faut donc penser à une hotte qui se fixe au mur, comme le modèle WVW53UC0FS de Whirlpool:

Cette hotte, disponible en grandes surfaces à 650$ (Réno-dépôt, le 15 janvier 2020), est relativement silencieuse (5.6 sones à la vitesse maximale). Elle peut évacuer l’air à 400 pieds cubes par minute, puissance intéressante s’il faut prévoir, comme ici, un conduit d’évacuation avec quelques coudes à 45 degrés. Une vidéo Youtube fournit quelques indications concernant l’installation de ce style de hotte.

Conclusion

Bref, notre vieille cuisinière Jenn-Air à évacuation descendante a encore quelques années devant elle, peut-être. Lorsqu’il sera nécessaire de la remplacer, il faudra installer une hotte à évacuation ascendante, de préférence un modèle qui se fixe au mur. Quant au choix de l’appareil lui-même, il imposera vraisemblablement d’abandonner les éléments de surface spiralés. Décision déchirante à anticiper, surtout qu’il est difficile de se faire une idée sérieuse de la qualité des produits disponibles.

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Informations générales: https://blog.bellinghamelectric.com/blog/smooth-top-ranges-pros-cons-versus-coil-top

Des commentaires sur les cuisinières à surface en vitrocéramique: https://www.chowhound.com/post/ceramic-cooktop-928065?page=9

Une comparaison entre les cuisinières à éléments spiralés Frigidaire et GE (pas tout à fait à jour, semble-t-il): https://blog.bellinghamelectric.com/blog/coil-top-electric-range-reviews-frigidaire-versus-ge

ÉLECTRICITÉ À L’EXTÉRIEUR

Il est parfois souhaitable de disposer d’une source d’électricité à l’extérieur de la maison, soit comme simple extension de ce dont on dispose à l’intérieur, soit pour des besoins plus grands. Examinons ici quelques cas possibles.

Une prise de courant extérieure

Il arrive qu’on veuille installer une prise de courant à l’extérieur, soit pour y brancher occasionnellement un appareil électrique ou pour alimenter les fils de décorations de Noël. Cela ne présente pas de difficultés majeures, et des explications détaillées sont facilement disponibles, par exemple ici.

Si on part d’une prise de courant intérieure, retenir qu’il faut percer le mur assez haut pour que la prise extérieure soit située à au moins 18 pouces du sol (pour éviter qu’elle soit atteinte par la neige). Il est aussi très important que la prise soit DDFT (GFCI), pour qu’elle se déclenche en cas d’humidité excessive. À titre de précaution supplémentaire, il faut protéger la prise avec un couvercle étanche « Service extrême », que l’article 26-702 du Code 2018 rend obligatoire. Évidemment, avant de commencer tout travail de nature électrique, il faut mettre le disjoncteur concerné à la position OFF, et bien vérifier que le courant est bien interrompu, par exemple en branchant une lampe sur le circuit.

Alimenter un cabanon situé près de la maison

Supposons maintenant qu’on a besoin d’électricité dans un cabanon situé près de la maison, pour des besoins simples comme le branchement d’un coupe-bordure ou d’une scie ronde. Le cabanon est ici situé sous l’escalier qui mène au deuxième étage, et on peut l’alimenter par le haut, comme on le voit sur cette photo:

Il suffit alors d’identifier un circuit peu utilisé à l’intérieur de la maison, de mettre le disjoncteur qui le commande à la position OFF, puis de passer un câble de calibre 14 de ce circuit à un interrupteur (switch) 120 volts/240 volts qu’on fixe au mur intérieur dans la maison. (L’idée, ici, est de pouvoir facilement couper le courant qui va à l’extérieur, en cas de défectuosités.) Cet interrupteur peut avoir l’aspect suivant:

(Ici, l’interrupteur, de marque Eaton, peut accepter un courant de 30 ampères, ce qui signifie qu’il dépasse nos besoins, puisque notre câble est seulement de calibre 14-2 plus fil de terre. Pour des raisons de clarté, nous parlerons maintenant de l’interrupteur Eaton pour référer à l’interrupteur qui gère l’électricité extérieure.)

Il s’agit ensuite de brancher sur l’interrupteur Eaton un câble fait pour résister aux intempéries comme le câble UF (Underground Feeder) ou NMWU (WU pour Wet Underground), de le fixer au haut du balcon, de le faire descendre le long de l’escalier et enfin de le faire passer à travers le toit du cabanon. Les branchements se font ensuite à la prise de courant (nécessairement DDFT), puis à l’éclairage. De préférence, l’éclairage devrait être interrompu en même temps que la prise de courant lorsque le mécanisme de fuite à la terre (le DDFT) se déclenche: faire donc les branchements en conséquence à la prise DDFT.

Alimenter un cabanon situé à distance de la maison

Si, par contre, le cabanon est trop éloigné de la maison pour être facilement atteint par un câble qui passe par le haut, il faut se résigner à passer un câble sous-terrain, comme on l’explique ici. Le plus simple est d’utiliser un câble UF (Underground Feeder) ou NMWU (WU pour Wet Underground), mais de plus fort calibre si on pense alimenter des appareils gourmands en électricité, par exemple une borne 240 volts pour auto électrique.

Il faut alors penser au moins à un câble de calibre 10-3 plus fil de terre, qui prend sa source directement au panneau électrique de la maison, où il faut libérer l’espace requis par un disjoncteur double. Faire préalablement un calcul de charge, c’est-à-dire de puissance de l’entrée électrique existante afin de vérifier si elle peut accepter la ponction de courant supplémentaire représentée par la dérivation envisagée de 30 ampères.

Si c’est le cas, on commence le travail directement dans le cabanon, où on installe un panneau auxiliaire de 30 ampères au mur intérieur. (Noter qu’en pratique, on trouve rarement des panneaux électriques de 30 ampères ou même de 60 ampères sur le marché; le plus souvent, on doit se rabattre sur un panneau de 100 ampères, dont une partie seulement sera utilisée.) À partir de ce panneau auxiliaire, on fait l’installation de l’éclairage, des prises de courant standards (DDFT) et de la prise 240 volts s’il y a lieu. On branche ensuite le câble 10-3 (plus fil de terre) au panneau auxiliaire; on le fait sortir à travers le mur du cabanon; on le fait descendre le long du mur extérieur du cabanon; on l’installe au fond d’une tranchée de 18 pouces de profondeur. (Noter que si la distance parcourue est de plus de 100 pieds, il faut prendre un câble 8-3 plus fil de terre pour compenser la perte de voltage.)

Lorsqu’on arrive au mur de la maison, on fait suivre le câble le long du mur extérieur et on lui fait traverser le mur à proximité du panneau électrique principal. On le branche ensuite sur l’interrupteur Eaton (120 volts/240 volts 30 ampères comme celui de l’illustration ci-haut).

On est alors prêt à relier le câble au panneau électrique principal. Mais à ce stade-ci, il est indispensable de faire intervenir l’électricien, si ce n’est pas déjà fait. Ce dernier vérifiera le travail, modifiera au besoin certaines choses et procédera à l’étape finale. Il coupera le courant au panneau principal, fera les branchements au disjoncteur double 30 ampères (les fils rouge et noir sur le disjoncteur, le fil blanc sur la barre des neutres, le fil nu sur la barre des fils de terre). Puis il remettra le courant au panneau principal, mettra en marche le panneau auxiliaire du cabanon (s’il dispose d’un interrupteur principal) et s’assurera que l’interrupteur Eaton est bien en position OFF. L’électricité est maintenant disponible en format 120 volts et 240 volts dans le cabanon.

(En matière d’électricité de construction, la documentation accessible sur Internet est surtout américaine. C’est pourquoi il vaut peut-être la peine de préciser que les pratiques américaines sont de brancher les fils blancs (neutres) et nus (fils de terre ou grounds) sur les mêmes barres (ou bus) au panneau électrique principal. Mais les source rappellent avec insistance que sur un panneau auxiliaire, les fils blancs et les fils nus vont sur des barres différentes. Dans nos régions, on branche toujours les fils blancs et les fils nus sur des barres différentes, qu’il s’agisse du panneau principal ou du panneau auxiliaire.)

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Quelques autres références:

https://www.doityourself.com/stry/calculating-how-deep-to-bury-outdoor-electrical-wire

https://www.thespruce.com/electrical-sub-panel-definition-1821548


https://www.youtube.com/watch?v=r6gH-VodFPg