Dans un article antérieur, il a été question de ce qu’il faut faire lorsque vient le moment de changer le revêtement d’un toit en pente. La conclusion avait été que, tout bien examiné, c’est le revêtement d’acier qui convient le mieux. Et de fait, ce projet a été réalisé, comme l’indique brièvement un autre article. Mais que faire quand on dispose pour le faire non pas de 20 000 $, mais bien plutôt de 2 000 $? Eh bien, la chose est possible, pour peu qu’on veuille effectuer les travaux soi-même et qu’on accepte quelques approximations dans le fini.
De la tôle galvanisée sur le toit d’une remise d’arrière-court
Considérons un instant le revêtement métallique actuel d’une simple remise de jardin:
(Photo 1: Une remise d’arrière-cour, dans le quartier Villeray à Montréal)
Cette remise de construction artisanale avait été d’abord recouverte de bardeaux d’asphalte, d’une marque qui avait fait ses preuves ailleurs. Hélas, le revêtement marquait des signes d’usure, affecté autant par l’ensoleillement estival, marqué par un micro-climat trop chaud, et l’abondance de neige reçue l’hiver, à cause du nettoyage régulier en hiver de l’escalier qui le surplombe. Résultat: des fissures défiguraient un des versants et il avait fallu les combler avec un joint de silicone.
Pour prolonger la vie de ce petit toit, on a décidé de le protéger à l’aide de feuilles d’acier galvanisé, de calibre (ou gauge) 26, assez résistant pour durer et pas trop difficile à manipuler.
Voici comment on a procédé.
Réalisé selon la technique habituelle, le faîte avait l’allure suivante:
(Photo 2: Un faîte réalisé avec des sections de bardeaux d’asphalte)
Il a fallu d’abord dénuder ce faîte en retirant les sections de bardeaux d’asphalte qui le composaient: elles présentaient trop de bosses et de vallons pour nos fins. Le faîte a ensuite été recouvert avec le produit suivant:
(Photo 3: Membrane auto-collante de marque Résisto en rouleau de 12 pouces)
Il s’est agi d’étendre la membrane Résisto sur le faîte, dans le sens de la longueur, en retirant progressivement le papier brun qui la protège et en lissant avec soin la membrane afin qu’elle adhère bien et soit parfaitement lisse.
Il a fallu ensuite recouvrir la totalité de la surface avec du papier colophane rouge, afin qu’il forme écran entre les bardeaux d’asphalte et le métal, et donc limite le frottement entre les deux surfaces (le métal, comme on sait, se dilate à la chaleur et se contracte au froid:
(Photo 4: Papier colophane rouge, disponible dans les grandes surfaces, qu’on utilise pour limiter le frottement entre l’ancien revêtement en bardeaux d’asphalte et le nouveau revêtement d’acier)
Enfin, l’étape finale (qu’on peut voir sur la Photo 1) a consisté à recouvrir les deux versants du toit avec des feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds, obtenues à un prix acceptable chez le fournisseur Murphco Métal en feuilles, de Verdun. Les feuilles de métal ont été disposées à l’horizontale, après avoir été préalablement martelées de façon à former l’équivalent de larmiers.
Pour former ces simili-larmiers, on a procédé de la façon suivante: on a glissé la feuille de métal entre deux longueurs de 2 x 4 en laissant dépasser 1½ pouce de métal; on a immobilisé solidement le tout avec des serre-joints; et on a recourbé le métal ainsi retenu à l’aide d’un maillet de caoutchouc:
(Photo 5: Une section de 3 pieds de tôle galvanisée est retenue par des 2 x 4, eux-mêmes maintenus en place par deux serre-joint; le maillet sert à replier (à 90 degrés ou autrement) ce qui dépasse des 2 x 4; pour replier les côtés de 8 pieds, il faut utiliser des sections de 2 x 4 de 8 pieds.)
On a d’abord martelé une première feuille de métal sur deux de ses quatre côtés, soit un côté de 3 pieds et un côté de 8 pieds. On l’a mise en place au bas du versant droit du petit toit. On a ensuite martelé un côté de 8 pieds d’une autre feuille de métal de façon à former un simili-larmier de 1½ pouce. On a fait chevaucher cette deuxième feuille sur la première (environ un pied), après l’avoir munie d’un joint de silicone destiné à coller la deuxième feuille sur le première. Une troisième feuille a été traitée de la même manière que la première de façon à s’ajuster sur l’extrémité de la section droite du toit et à chevaucher la deuxième feuille. Chacune de ces trois feuilles a été retenue en place à l’aide de quelques vis à toiture (munies d’une rondelle de caoutchouc pour fin d’étanchéité). La même procédure a servi pour le versant gauche du toit.
Il restait à recouvrir le faîte, ce qu’on a réalisé en martelant les extrémités du métal pour réaliser les simili-larmiers mais aussi en le repliant au milieu de façon à ce qu’il s’aplatisse contre le support de bois (recouvert du produit Résisto) et chevauche les feuilles de métal déjà en place sur les deux versants. Chaque chevauchement doit être d’environ un pied et être muni d’un joint de silicone, autant pour l’adhésion que pour l’étanchéité.
Il a fallu attendre un an et plus pour procéder à la peinture: un apprêt à métal à base d’eau recouvert d’une peinture à métal à base d’huile. Pour plus de détails sur la façon de procéder, voir le court article intitulé Merde, elle s’écaille! Comme noté à la fin de ce même article, il peut arriver que même la peinture disposée sur la tôle galvanisée selon les règles de l’art ne tienne finalement pas sur toute la surface. C’est pourquoi il faut envisager la possibilité de substituer de l’acier pré-peint à l’acier galvanisé le plus communément utilisé. Dans la région de Montréal, on peut penser, comme indiqué plus haut, à un bon distributeur comme Murphco Métal en feuilles.
De la tôle galvanisée (ou de l’acier pré-peint) sur le toit d’une maison
Ce qui précède pourrait être appliqué à un véritable toit en pente, si on devait renoncer, pour une raison ou pour une autre, à retenir les services d’un professionnel. Voici comment on pourrait procéder, par exemple, pour installer un revêtement métallique artisanal sur le toit d’une petite maison comme celle-ci, avec ses nombreuses «sorties», (deux cheminées, un tuyau d’aération de plomberie et plusieurs ventilateurs de toit):
(Photo 6, vue à partir du nord-est) (Photo 7: vue à partir du sud-est)
Comme ce toit est de conception un peu complexe, nous allons le «modéliser» afin de simplifier l’exposé: nous allons considérer qu’il est formé de deux versants identiques mesurant 21 pieds à l’horizontale par 18 pieds à la verticale.
Mais avant de commencer le vrai travail, il faut effectuer quelques opérations préalables.
Opérations préalables au «vrai travail»
La première opération préalable consiste à prendre un 2 x 4 de 8 pieds de longueur et à le découper à angle sur un des côtés de 8 pieds. Deux outils sont nécessaires ici, soit un rapporteur d’angle et une scie ronde:
(Photo 8: un rapporteur d’angle ouvert à 120 degrés à peu près et une scie ronde dont la lame est aussi placée à 120 degrés (et non à l’angle droit habituel de 90 degrés)
L’idée est de préparer une pièce d’outillage qui servira à marteler le bas de certaines feuilles de tôle de façon à ce qu’elles soient repliées sur 1½ pouce à l’angle précis du bas du toit. On obtient cet angle avec le rapporteur d’angle de la Photo 8, puis on ajuste la lame de la scie ronde au même angle. On scie ensuite un des côtés du 2 x4, dans le sens de la longueur, qui n’aura donc plus un angle droit de 90 degrés mais un angle d’environ 120 degrés.
La deuxième opération préalable consiste à réaliser, c’est-à-dire à construire, des échelles de bois adaptées à la situation, afin qu’elles soient à la fois solides et facilement maniables. Il en faut trois: une grande de 16 pieds, munie de crochets en métal, qui reposera sur le toit (c’est l’échelle de travail, l’échelle 1); une deuxième de 8 pieds destinée à maintenir le première solidement en place et à permettre de s’y attacher soi-même (c’est l’échelle de sécurité, l’échelle 2); une troisième, enfin, de 8 pieds, à mettre au sol afin d’accéder à l’échelle de 16 pieds et donc de travailler sur le toit (c’est l’échelle d’accès, l’échelle 3).
Voici un aperçu de l’échelle 1 (l’échelle de travail) :
(Photo 9: une échelle en bois léger, munie de deux crochets à toiture à une extrémité)
Il s’agit de mettre deux pièces de 2 x 3 de 16 pieds de longueur (la longueur maximale qu’on peut trouver, en général, sur le marché) à un pied de distance. À l’aide de vis à patio de 2 pouces (4 par marches), on fixe sur ces deux montants des sections de 1 x 3 d’un pied de longueur à un pied de distance l’un de l’autre. On fixe à l’extrémité de l’échelle deux solides crochets de métal. Si on n’en trouve pas dans les grandes surfaces, on peut aussi utiliser des L de métal, les plus grands possibles.
L’échelle 2 (l’échelle de sécurité) se construit comme la première, mais peut ne mesurer que 8 pieds. Elle s’installe sur le versant opposé à celui où on travaille et vise deux objectifs: retenir l’échelle de travail au cas où ses crochets feraient défaut; permettre au couvreur (amateur!) de s’attacher avec un câble et ainsi se prémunir contre d’éventuelles chutes.
Quant à l’échelle 3 (l’échelle d’accès) est semblable à l’échelle de sécurité, mais n’a pas besoin de crochets. Elle permet d’atteindre l’échelle de travail à partir du sol.
(Noter qu’on peut, si l’espace le permet, remplacer les trois échelles dont on vient de parler par une seule échelle de 32 pieds en aluminium, évidemment plus lourde et plus difficile à manipuler.)
La troisième opération préalable consiste à retirer les sections de bardeaux d’asphalte qui recouvrent le faîte du toit. Pour procéder à cette opération, on met en place l’échelle de travail sur un versant (ce sera ici, de préférence, le versant nord), près d’une des extrémités du faîte. On met ensuite en place l’échelle de sécurité sur l’autre versant et on attache les deux échelles avec un bout de câble en fibres synthétiques. Puis, muni d’un marteau à oreilles, on escalade avec précaution l’échelle d’accès, puis l’échelle de travail. On s’installe ensuite à califourchon sur le faîte et on retire les sections de bardeaux d’asphalte qui le recouvrent.
On redescend ensuite pour prendre un rouleau de membrane autocollante de 12 pouces Résisto (ou une autre marque si on préfère) et on remonte en emportant aussi une paire de ciseaux à métal (pour couper la membrane). On découvre une petite longueur de membrane en enlevant le papier qui la protège et on l’installe sur les deux versants du faîte, en lieu et place des sections de bardeaux d’asphalte qu’on vient de retirer. Puis, on lisse la membrane avec précaution. On continue de la même manière, toujours à califourchon, de façon à couvrir toute la longueur du faîte. Arrivé au bout, on découpe la membrane et on redescend, toujours lentement et avec précaution. C’est la quatrième opération préalable, étroitement liée à la troisième.
Le vrai travail (vue d’ensemble)
Passons maintenant au vrai travail, et d’abord donnons une vue d’ensemble de ce vrai travail. En gros, il s’agit de disposer des feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds à la verticale, en les faisant chevaucher sur un pied et en respectant autant que possible le principe de l’escalier. Quant on rencontre un obstacle (cheminée, colonne de ventilation, ventilateur de toiture), on fait l’entaille qui convient dans une feuille de tôle et on la glisse en place après avoir disposé du silicone sous les côtés de l’entaille.
Si le silicone peut servir d’adhésif pour fixer une feuille de métal sur une autre, il vaudrait mieux utiliser un scellant de haute performance pour imperméabiliser le tour des sorties (tuyau de ventilation de la plomberie, cheminées, ventilateurs de toiture). Suggestion: le scellant au polyuréthane Dymonic FC, de la compagnie Tremco. On peut trouver ce produit chez le distributeur Divesco, près de l’angle Langelier et Grandes Prairies, à Montréal (St-Léonard). Il a l’aspect suivant:
(Photo 10: Scellant au polyuréthane Dymonic FC de la compagnie Tremco.)
À l’étape suivante, une nouvelle feuille de tôle également entaillée, viendra se coller (silicone aidant) sur la feuille précédente. Aux extrémités et à la base, les feuilles de tôle sont repliées sur 1½ pouce afin de recouvrir les larmiers déjà en place. Sous les feuilles de tôle, on a installé préalablement un papier colophane rouge, avec un chevauchement d’un pied. Le faîte de métal est constitué en rabattant les feuilles de tôle d’un versant sur l’autre (ici, du versant sud sur le versant nord, parce qu’il y a plus de «sorties» sur le versant nord que sur le versant sud et que ce versant nord représente assez de travail pour laisser le recouvrement du faîte à l’autre versant). Comme indiqué plus haut, nous allons considérer temporairement, pour les fins de l’exposé, que nous avons à faire à deux versants identiques mesurant 21 pieds à l’horizontale par 18 pieds à la verticale, et nous allons commencer d’abord par le versant nord.
Le vrai travail (sur le versant nord)
Installons les échelles sur le versant nord, si ce n’est pas déjà fait. On installe l’échelle 3 au sol et on glisse l’échelle 1 à l’extrémité ouest du versant nord (si on est droitier); l’échelle 2 va sur l’autre versant, vis-à-vis l’échelle 1 et elle est fixée à celle-ci. Puis on met en place, à la verticale, une première lisière de 3 pieds de papier colophane rouge; on la fixe avec une grosse brocheuse-agrafeuse de ce type-ci:
(Photo 11: une brocheuse-agrafeuse assez puissante pour fixer du papier colophane sur un toit de bardeaux d’asphalte.)
Une deuxième lisière de papier colophane rouge est installée en bordure de la première, avec un chevauchement d’un pied.
Moment solennel: on prépare et met en place une première feuille de tôle. Il faut replier un côté de 3 pieds à 90 degrés sur 1½ pouce selon la procédure illustrée à la Photo 5. Même opération pour le côté de 8 pieds situé à droite du côté sur lequel on vient de travailler, mais en utilisant le 2 x 4 découpé en biseau à la première opération préalable. Avec précaution, on grimpe sur l’échelle 3 avec la feuille de tôle et on la plaque sur le bas du toit, de façon à ce qu’elle colle le larmier sur le côté, mais qu’elle s’écarte du mur sur environ deux pouces.
Une digression (apparente) sur les gouttières
Cette procédure demande explication. Il est possible qu’on décide ultérieurement de munir le toit de gouttières afin d’éloigner l’eau de pluie des fondations et d’en récupérer une partie pour l’arrosage extérieur. Or les gouttières peuvent être endommagées ou même emportées lorsque la neige dévale brusquement d’une toit de métal à forte pente. Et il apparaît que les barrières à neige ne règlent pas tout. Il faut que les gouttières d’un toit métallique soient recouvertes en partie par le toit métallique, soient assez basses pour que la neige glisse au-dessus des gouttières sans les toucher et soient légèrement penchées vers le côté opposé au fascia où elles sont fixées.
Voici un schéma qui donne une idée de la chose:
Schéma 1, emprunté à Jon Eakes, un chroniqueur vétéran en construction-rénovation)
Chose intéressante, un jugement de la Cour des petites créances du 22 novembre 2010 (paragraphes 34-36) fait état d’un rapport d’expert qui confirme la position de Jon Eakes à l’effet que les gouttières d’un toit de métal à forte pente doivent être plus basses que le débord du toit.
Autre schéma moins esthétique, mais plus détaillé et surtout plus adapté au contexte qui nous intéresse ici:
Schéma 2: simili-larmier à l’extrémité d’une feuille de tôle avec gouttière au-dessous; noter que la gouttière est plus basse que les gouttières habituelles; elle devrait aussi être légèrement penchée vers la droite, ce qui n’est pas indiqué ici.
Par ailleurs, un entrepreneur nous confirme généreusement (ce 6 avril 2018), que les gouttières au bas d’un toit métallique en forte pente doivent préférablement être légèrement inclinées vers l’extérieur. Il s’agit de M. Ralph Villeneuve, propriétaire de l’entreprise Docteur Gouttières, de Ville St-Laurent (tél.: 514-792-6516).
Voici un exemple de gouttière ainsi inclinée vers l’extérieur:
(Photo 12: une gouttière penchée vers l’extérieur, pour laisser glisser la neige au-dessus.)
(Mise à jour du 9 mars 2019 sur la gouttière du toit métallique de la photo 12: la ligne de chute de la neige supposée ici a été vérifiée lors d’un re-doux qui a suivi une abondante chute de neige, en janvier 2019. Il s’est avéré qu’une grande quantité de neige mouillée s’était accumulée sur la gouttière, ajoutant un poids considérable à l’installation elle-même, ce qui pourrait provoquer à terme sa détérioration. Il semble donc qu’une expérimentation limitée, pour chaque toit, serait peut-être nécessaire, avant d’aller de l’avant avec l’installation de gouttières au bas d’un toit de métal.)
Mais revenons à notre versant nord. On a donc plaqué la première feuille de tôle sur le bas du toit, de façon à ce qu’elle colle le larmier sur le côté (ouest), mais qu’elle s’écarte du mur sur environ deux pouces. Puis on la maintient la feuille en place à l’aide de deux vis à toiture (munies d’une rondelle de caoutchouc pour l’étanchéité).
Deuxième feuille de tôle: après avoir plié à angle droit l’extrémité d’un côté de 8 pieds, on installe la deuxième feuille au-dessus de la première, avec un chevauchement d’un pied (et un joint de silicone au-dessous). On la maintient en place à l’aide de deux vis à toiture. La longueur totale des deux feuilles est de 15 pieds (en tenant compte d’un chevauchement d’un pied). Cela signifie qu’un espace de 3 pieds sera à couvrir à partir de l’autre versant.
On revient ensuite à la base du versant nord. On plie à environ 120 degrés l’extrémité d’un côté de 3 pieds d’une troisième feuille de tôle, on l’installe de façon à ce qu’elle chevauche sur un pied, à sa droite, la toute première feuille et on la maintient en place à l’aide de deux vis à toiture après avoir mis un joint de silicone.
La quatrième feuille n’a pas besoin d’être repliée. On la plaque à la fois sur la troisième, au-dessous, et sur la deuxième, à sa droite. Le chevauchement est d’un pied à la verticale (quatrième feuille sur troisième) et de deux pieds à l’horizontale (quatrième feuille sur deuxième). Ce dernier chevauchement est plus grand afin d’amorcer le principe de l’escalier, qui vise à minimiser les possibilités d’infiltrations d’eau.
Il va de soi qu’on aura installé préalablement le papier colophane nécessaire et qu’on n’aura pas oublié de mettre un joint de silicone à environ un pouce, au-dessous de toute feuille de métal qui en chevauche une autre. Avant d’aller plus loin, on met des vis à toiture au-dessus de tous les joints de silicone (environ aux 12 pouces) et le long de la base et des bords (aux 12 pouces aussi).
Voici un schéma représentant la disposition des quatre premières feuilles de tôle (on a ignoré ici le pliage de certaines extrémités et les proportions ont été modifiées pour fin de clarté):
(Schéma 3 montrant comment sont disposées les quatre premières feuilles de tôle du versant nord, à l’extrémité droite, soit à l’ouest; pliage des extrémités et proportions ont été ignorées.)
On procède de la même manière pour la suite, en maintenant un chevauchement d’un pied partout, en déplaçant les échelles selon les besoins et en n’oubliant pas de s’attacher pour mettre le silicone et pour installer les vis à toiture. Lorsque survient un obstacle, et ce sera d’abord les ventilateurs de toiture, on prend soigneusement les mesures, on fait la découpe au sol avec les ciseaux à tôle et on glisse la feuille de tôle en place, joint de silicone au-dessous (aux endroits où deux feuilles se chevauchent) et joint de silicone au-dessus (pour assurer l’étanchéité).
Lorsqu’on arrive à l’extrémité est du versant nord du toit, la découpe implique une cheminée ronde et une cheminée carrée. Ne pas oublier que la cheminée ronde ne peut recevoir que du silicone haute température (habituellement de couleur rouge).
Les rebords, à la toute fin du recouvrement de ce versant, au bas à gauche, sont évidemment l’inverse du début: pliage sur un côté de 3 pieds et pliage sur le côté de 8 pieds situé à sa gauche. Une fois le versant nord terminé, on vérifie que les joints de silicone sont bien maintenus en place par des vis à toiture à tous les pieds et que le bas, de même que les extrémités le sont aussi.
Le vrai travail (sur le versant sud)
Pour la prochaine étape, il faut transférer l’échelle 1 sur la section est du versant sud (encore une fois, si on est droitier). Ici, on commence d’abord par installer des feuilles de tôle à l’horizontale (au-dessus du papier colophane), l’idée étant qu’il faut non seulement couvrir les 18 pieds verticaux de ce versant, mais aussi prévoir un débord sur l’autre versant, qu’on a laissé à découvert sur quelques pieds. Or on n’aurait pas assez de trois feuilles posées à la verticale pour couvrir tout le versant sud et 4 pieds du versant nord (soit 3 pieds «bruts» et un pied de chevauchement).
On procède ensuite comme pour le versant nord: papier colophane, pliage des extrémités des feuilles de tôle pour qu’elles se plaquent sur les larmiers déjà en place à la verticale et s’en écartent de deux pouces à l’horizontale (à angle d’environ 120 degrés par rapport au mur), chevauchement des feuilles de tôle sur un pied, sauf, au deuxième rang vertical qui doit avoir un chevauchement de deux pieds (il faut en effet réaliser une disposition en escalier, comme sur l’autre versant). Dans le sens de la longueur, on a donc, en tenant compte des chevauchements d’un pied: feuille 0 (du Schéma 3 qui suit): 2 pieds; feuille 1: 7 pieds; feuille 2: 7 pieds, soit un total de 16 pieds. La feuille 5 couvrira donc 2 pieds sur le versant sud et nous aurons 6 pieds à rabattre sur l’autre versant (ce qu’il conviendrait de réduire à 5 pieds en augmentant à deux pieds le chevauchement entre les feuilles 2 et 5).
Voici comment seraient disposées les six premières feuilles du versant sud:
(Schéma 4 montrant comment sont disposées les six premières feuilles de tôle du versant sud, à l’extrémité droite, soit à l’est; pliage des extrémités et proportions ont été ignorées.)
Sur ce versant, les feuilles du troisième rang vertical dépasse le niveau du faîte (il s’agit, sur le Schéma 4, de la feuille 5 et des autres qui auront la même position). Au fur et à mesure, on rabat à l’aide du maillet cette feuille sur l’autre versant, toujours en mettant un joint de silicone en dessous, à un pouce du bord. Encore ici, on commence par maintenir en place la feuille rabattue à l’aide de deux vis à toiture. Après avoir rabattu quelques feuilles sur le faîte, on complète l’installation des vis à toiture et on met un joint de silicone à tous les joints.
Le reste se fait sans histoire, sinon qu’il faut faire les découpes autour des ventilateurs de toiture et, nécessairement, «gosser» un peu.
Quittons un moment le toit «modélisé» et revenons au monde réel, soit ici, la section plus basse à l’extrémité droite (à l’ouest) du versant nord (voir la Photo 6) et la partie du versant sud qui ne se rend pas à la hauteur du faîte principal (voir la Photo 7). Le premier élément ne pose pas de problème: il suffit, pour l’essentiel, de reprendre le Schéma 3, en évitant tout dépassement du faîte, donc en augmentant le chevauchement, à la verticale, entre les feuilles de premier rang et les feuille de deuxième rang.
Mais le deuxième demande plus d’attention, car il faut ménager une transition entre deux sections du versant sud qui n’ont pas la même hauteur, l’une ayant 18 pieds (18½ en réalité) et l’autre 14 pieds (14½ en réalité). Pour passer de l’une à l’autre, nous allons, lorsque nous parviendrons à l’extrémité ouest de la partie plus élevée du versant sud, jouer avec la feuille de troisième rang: celle-ci devra subir une coupe juste vis-à-vis le sommet de la partie plus basse du versant sud (à environ trois pieds de sa base); l’extrémité de sa partie plus haute, d’à peu près cinq pieds, devra être pliée à angle droit pour se coller sur le larmier déjà en place.
Schématiquement, on aurait donc:
(Schéma 5: à la jonction entre la partie haute du versant sud et sa partie basse, on coupe la feuille de troisième rang A à 1½ pouce de profondeur vis-à-vis le faîte partie basse et on plie la partie supérieure à angle droit (marquée par un trait gras sur le schéma) pour qu’elle s’ajuste sur le larmier déjà en place. Il est probable qu’une feuille B, ici en pointillés, devra être glissée sous la feuille A pour faire l’ajustement entre les deux parties du versant sud.)
Pour le reste, on reprend le Schéma 4, en supprimant la feuille 5; on aura un débord de 2 pieds, amplement suffisant pour rabattre sur la partie plus basse du versant nord.
Pour faire ce travail, on peut estimer qu’il faut environ 80 feuilles d’acier galvanisé de 3 pieds par 8 pieds. (Comme indiqué ailleurs, il vaudrait mieux, si possible, opter plutôt pour des feuilles d’acier pré-peint.) C’est ce qu’il faut stocker avant de commencer, quitte à prendre arrangement avec le fournisseur pour le cas où il y aurait un surplus.
Il restera à attendre que les intempéries aient nettoyé l’acier galvanisé des produits de conservation à base de chrome qui le recouvrent. Cela pourrait prendre jusqu’à deux ans, et de toutes façons, malgré toutes les précautions qu’on pourrait prendre, il serait difficile d’arriver pas à battre la durabilité de l’acier pré-peint
Méfions-nous des avalanches
Avant de ranger les échelles, qu’il faudra peut-être démonter, mentionnons que tout toit en forte pente doit porter ce qu’on appelle arrêts-neige, qu’on appelle aussi des contrôleurs à neige, des «crapauds», etc. (en anglais, on parle de snow guards, parfois de snow dams). Autrement, la neige peut dévaler brusquement et ensevelir quelqu’un (ou endommager une auto). Il est possible, cependant, qu’il soit nécessaire de les commander, soit par le biais d’une grande surface ou sur Internet. Voici un exemple de fournisseur d’arrêts à neige. À noter que ce qu’on appelle les barrières à neige ne sont pas toujours très efficaces, comme cela apparaît clairement, en hiver, dans le cas de l’immeuble Home Dépôt de la rue Sauvé, près du boulevard l’Acadie, à Montréal.
En résumé, le revêtement métallique d’un toit n’est pas seulement accessible aux gens qui disposent de 20, 30 ou même 40 mille dollars pour le faire. On peut jouir de la même protection, à la fois contre les intempéries et contre les risques d’incendie provenant des autres toits à base d’asphalte, pour peu qu’on accepte de faire le travail soi-même. Mais il faut évidemment accepter que le fini ne soit pas celui que des professionnels compétents arrivent à réaliser, comme par exemple avec le toit de cette maison (photographiée de l’arrière):
(Photo 13: un toit de métal à joints pincés sur une maison du boulevard Gouin à Montréal.)
Mise à jour du 26 janvier 2021:
Les toits métalliques doivent habituellement être munis d’arrêts-neige qui empêchent de brusques avalanches d’ensevelir des gens et d’abîmer des biens. Or l’installation d’arrêts-neige posent de sérieux problèmes sur les toits en pente forte, comme le montre cet autre article. Sur un toit artisanal dépourvu de joints (comme c’est le cas pour le présent article), les options en la matière sont limitées. Pour tout dire, il faudrait peut-être renoncer carrément à mettre un revêtement de métal artisanal sur un toit en forte pente.