Voici les principales étapes du travail illustrées par cette vidéo:
1) L’objectif final recherché
2) Apparence de la poutre lamellée
Voici d’abord de quoi a l’air cette poutre formée de minces couches de bois réunies à l’aide d’une colle hydrofuge, souvent à base de formaldéhyde ou d’un produit qui en est dérivé:
3) La mise en place d’un mur porteur temporaire
Avant de retirer le mur porteur qu’on veut remplacer par une poutre lamellée, il est essentiel de mettre en place un mur porteur temporaire comme celui-ci:
Voici le haut du mur porteur temporaire avec (petit anachronisme!) la poutre lamellée déjà en place:
4) Démolition du mur porteur
Un fois le mur porteur temporaire mis en place, on peut retirer le mur porteur dont on veut se défaire, après avoir pris la précaution de déplacer les prises de courant et les tuyaux de plomberie s’il y a lieu. Procéder avec précaution, autant pour limiter la poussière que pour être en mesure de réagir aux imprévus. Les sacs de déchets industriels Husky, particulièrement solides, pourraient servir à recevoir les déchets.
5) L’installation des sections de la poutre lamellée
On installe ensuite les différentes sections de la poutre lamellée:
6) Les poteaux d’extrémité qui soutiennent la poutre lamellée
La poutre lamellée repose, à chaque extrémité, sur des poteaux comme celui-ci:
7) Des serre-joints pour retenir les sections de la poutre lamellée
On maintient ensuite en place les différentes sections de la poutre avec des serre-joints afin de retirer le mur porteur temporaire:
8) Des tire-fonds pour réunir les sections de la poutre lamellée
Il faut maintenant réunir définitivement les sections de la poutre laminée à l’aide de tire-fonds comme celui-ci:
Enfin, on visse les tire-fonds:
9) L’aspect final de la poutre remplaçant un ancien mur porteur
Et voici le résultat global:
10) Les appuis au sous-sol des poteaux d’extrémités
Comme on l’explique en commentaire de la vidéo, il est essentiel que les poteaux soient prolongés sous le plancher et qu’ils reposent sur une base de béton au sous-sol. Le maître charpentier réfère aussi à l’évaluation de l’ingénieur en structure: « (T)he beams are supported by solid point load posts down to foundation or footings as per the engineer specification for the project« .
Justement, quelles seraient les recommandations d’un ingénieur en structure dans le cas présent? On peut d’abord consulter le site justanswer.com/structural engineering pour s’en faire une idée préalable. Voir par exemple: https://www.justanswer.com/structural-engineering/dha2c-want-remove-interior-wall-install-lvl.html, où il est question d’une poutre de 20 pouces de largeur, de 24 pieds de longueur, avec un coefficient d’élasticité E (ou e) de 2.2. (Voir ici pour obtenir plus de détails sur la façon d’évaluer la résistance du bois de construction.)
(Remarque importante: éviter de poser une question sur ce site, qui fait l’objet de nombreuses plaintes.)
Lorsqu’il est question d’installer une poutre lamellée avec une portée d’environ 24 pieds, les avis professionnels préalables parlent de quatre épaisseurs de 1 3/4 pouce (pour un total de 7 pouces) et d’une largeur de 16, 18 ou 20 pouces. Plus la charge est importante et plus on est au nord (et donc plus la charge de neige à prévoir est importante), plus on va vers une épaisseur de 20 pouces et au-delà. Ici, on parle d’une poutre au rez-de-chaussée qui devra soutenir le plancher de l’étage, plus le toit de l’étage, plus le toit plat (avec la charge de la neige l’hiver); on ira vraisemblablement au moins vers une largeur de 20 pouces (et quatre épaisseurs de 1 3/4 pouce). Le coefficient d’élasticité de ce produit (tel que mesuré par une machine) devrait élevé, soit de l’ordre de 2.2 (qualité ou grade 2.2E)
Mais il est essentiel qu’un ingénieur en structures examine les lieux attentivement, fasse les calculs appropriés et fournisse un avis professionnel précis, comprenant des recommandations sur les poteaux et leur base à prévoir au sous-sol.
11) Les coûts à prévoir
Cet avis d’un ingénieur en structures pourrait coûter un minimum de 1500$, si l’on en croit une firme du centre-ville de Montréal.
Quant à la poutre lamellée elle-même (1 3/4 pouce x 20 pouces x 24 pieds, avec un coefficient d’élasticité de 2.0, donc une qualité, moyenne, de 2.0E), on peut évaluer son coût à environ 300$ à l’unité, si l’on se fie au calculateur d’une entreprise américaine (Meynards). Plus près de nous, le fournisseur Canwel, contacté par les services spécialisés d’une grande surface, parle (ce 9 mars 2019) d’un prix de 285.36$ l’unité pour ce même produit, soit 1 3/4 pouce x 20 pouces x 24 pieds, qualité (moyenne) de 2.0E. Comme il en faut quatre unités, on obtient un total avant taxes de 1141.44$. Il faut évidemment ajouter le coût des poteaux qui soutiennent la poutre, de même que celui des poteaux au sous-sol et de leurs appuis. Pour la qualité (supérieure) 2.2E, les coûts seraient vraisemblablement plus élevés, en supposant que le produit soit disponible dans la région.
Bref, il serait surprenant que les coûts totaux soient beaucoup inférieurs à 10 000$, surtout si on confie le travail d’exécution à un entrepreneur et qu’on lui demande de refaire toute la finition.
Note sur la durabilité et la sécurité
Ici, on a affaire à une portée de 24 pieds, sans colonne centrale, et il est difficile de se passer du bois d’ingénierie. Mais pour des portées plus limitées, par exemple 12 pieds, il serait plus prudent de s’en tenir au bois plein (ou naturel):
Enfin, il vaut peut-être la peine de mentionner que le bois plein (naturel) est beaucoup moins cher que le bois d’ingénierie.