LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 6: LES URGENCES RESPIRATOIRES

Plan du module 6

1) Introduction

2) Détresse respiratoire

3) Hyperventilation

4) Asthme

5) Anaphylaxie

***

1) INTRODUCTION

Une personne qui a de la difficulté à respirer est en détresse respiratoire. Une personne qui ne respire pas est en arrêt respiratoire. La détresse respiratoire et l’arrêt respiratoire sont des urgences respiratoires

Lorsqu’une personne se trouve en situation d’urgence respiratoire, l’apport d’oxygène à son corps est soit considérablement réduit ou entièrement coupé; il est donc important d’agir vite. Si la respiration s’arrête ou si elle est restreinte assez longtemps, la personne en question ne réagira plus, son cœur arrêtera de battre et les systèmes de l’organisme cesseront rapidement de fonctionner. Lorsqu’elles sont privées d’oxygène, les cellules du cerveau commencent à mourir au bout de 4 à 6 minutes.

On peut reconnaître un problème respiratoire en regardant une personne respirer et en écoutant sa respiration, puis en lui demandant comment elle se sent. Si une personne a de la difficulté à respirer, n’attendez pas de voir si son état s’améliore sans intervention; commencez plutôt à lui donner des soins immédiatement.

2) LA DÉTRESSE RESPIRATOIRE


Causes


La détresse respiratoire peut être provoquée par l’une ou l’autre des causes suivantes :

-Hyperventilation

-Asthme ou maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)

-Pneumonie ou bronchite

-Réaction allergique

-Anaphylaxie

-Crise cardiaque ou insuffisance cardiaque

-Traumatisme thoracique

-Empoisonnement

-Surdose

-Électrocution

-Certains problèmes de santé mentale (par exemple troubles paniques).

Signes à observer


Les signes et les symptômes de la détresse respiratoire sont les suivants :

-Essoufflement ou halètement

-Difficulté à faire des phrases complètes (découlant de la difficulté à respirer)

-Respiration sifflante, gargouillement ou sons aigus

-Respiration anormalement rapide ou lente

-Respiration inhabituellement profonde ou superficielle

-Peau froide et moite

-Peau bleuâtre ou cendrée (grise)

-Peau rouge ou pâle

-Sentiments de peur

-Étourdissements.

Ce qu’il faut faire en cas de détresse respiratoire:

1. Appeler le 9-1-1

2. Secourir:

-Si la personne a des médicaments pour la détresse respiratoire, offrez-lui de l’aider à les prendre.

-Encouragez la personne à s’asseoir dans une position confortable. (Le fait de se pencher vers l’avant peut aider à faciliter la respiration.)

-Rassurez la personne, puisque cela peut aider à réduire l’anxiété et aider la personne à contrôler sa respiration.

-Surveillez l’état de la personne et assurez des soins continus jusqu’à l’arrivée des paramédics.

3) L’HYPERVENTILATION


L’hyperventilation est un trouble qui survient lorsqu’une personne
respire beaucoup plus rapidement qu’à l’habitude. Cet état entraîne un déséquilibre dans les niveaux d’oxygène et de dioxyde de carbone du corps.


Causes


Voici des causes courantes de l’hyperventilation :

-Émotions fortes telles que l’agitation, la peur ou l’anxiété

-Asthme

-Blessures, particulièrement les blessures à la tête

-Exercice

-Hémorragie grave.

Prévention


Si vous avez tendance à faire de l’hyperventilation en raison de l’anxiété, de la panique ou du stress, des techniques de relaxation comme des exercices respiratoires peuvent vous aider. Si vous faites de l’hyperventilation due à un trouble médical diagnostiqué, le fait d’en parler à votre médecin vous aidera à comprendre comment traiter ou contrôler votre état.


Signes à observer


Les signes et les symptômes de l’hyperventilation sont les suivants :

-Respiration rapide et superficielle

-Sensation de suffocation ou de manque d’air

-Peur, anxiété ou confusion

-Sensation de vertige

-Engourdissement ou picotement dans les doigts et les orteils

-Contractions musculaires, habituellement dans les mains, les pieds, les bras et les jambes.

Ce qu’il faut faire en cas d’hyperventilation

1. Appeler?


Il n’est pas toujours nécessaire d’appeler le 9-1-1 lorsqu’une personne fait de l’hyperventilation. Vous devez appeler les 9-1-1 et trouver un DEA (un défibrillateur externe automatisé) si la personne continue à faire de l’hyperventilation après quelques minutes, si elle est perd connaissance ou si vous soupçonnez que l’hyperventilation est causée par une blessure ou une maladie.

2. Secourir:

-Encouragez la personne à prendre des respirations contrôlées en inspirant lentement, en retenant sa respiration pendant quelques secondes, puis en expirant graduellement.

4) L’ASTHME


Bon nombre de personnes souffrent d’asthme – une maladie chronique pour laquelle certaines substances ou conditions (c’est-à-dire des déclencheurs) provoquent l’inflammation et l’enflure des bronchioles (ce sont les petits tubes à la base des poumons), ce qui rend plus difficile le mouvement de l’air dans les poumons. Les personnes qui souffrent d’asthme savent habituellement ce qui peut déclencher une crise et prennent des mesures pour éviter ces déclencheurs. L’asthme est habituellement contrôlé par des médicaments.

Causes


L’asthme peut être déclenché par ce qui suit :

-Pollution de l’air ou mauvaise qualité de l’air (par exemple, la fumée de cigarette)

-Allergies (par exemple, aux pollens, aux aliments, aux médicaments, aux piqûres d’insectes ou aux animaux)

-Variations de température, humidité extrême ou sécheresse extrême

-Odeurs fortes (par exemple, parfum, eau de Cologne, produits de nettoyage parfumés)

-Rhume et grippe

-Activité physique

-Infections respiratoires

-Stress ou anxiété.

Prévention


Les précautions suivantes peuvent aider les personnes asthmatiques à prévenir les crises :

-Savoir ce qui déclenche les crises et, si possible, éviter ces déclencheurs.

-Veiller à ce que les médicaments prescrits soient toujours facilement accessibles en cas de crise d’asthme.

Médicaments contre l’asthme


Il y a deux principaux types de médicaments pris par les personnes atteintes d’asthme :


les médicaments de contrôle à long terme et les médicaments de soulagement rapide (d’urgence). Une personne atteinte d’asthme peut prendre les deux, un seul, ou ni un ni l’autre. Les deux types de médicaments peuvent être pris par un inhalateur, un nébuliseur ou par voie orale.

Les médicaments de contrôle à long terme, parfois appelés médicaments de prévention, sont pris de façon régulière, que des signes et des symptômes d’asthme soient présents ou non. Ces médicaments aident à prévenir les crises d’asthme en réduisant l’inflammation et l’enflure des bronchioles, et en les rendant moins sensibles aux déclencheurs.

Les médicaments de soulagement rapide (d’urgence) sont pris lorsqu’une personne a une crise d’asthme aiguë. On appelle parfois ces médicaments «bronchodilatateurs», car ils agissent rapidement pour relaxer les muscles qui se contractent autour des bronchioles, pour ainsi les ouvrir (dilater) immédiatement de sorte que la personne puisse respirer plus facilement.

Signes à observer


Même lorsqu’une personne prend des mesures pour gérer son asthme en évitant les déclencheurs et en prenant des médicaments de contrôle à long terme, elle peut quand même avoir des crises d’asthme occasionnelles. Les signes et les symptômes d’une crise d’asthme sont les suivants :

-Sifflement respiratoire ou toux, particulièrement à l’expiration

-Halètement

-Essoufflement (sensation d’être incapable de faire entrer suffisamment d’air dans les poumons)

-Respiration rapide et superficielle (ou difficulté à respirer)

-Anxiété et peur

-Serrement à la poitrine

-Picotement dans les mains et les pieds

-Transpiration

-Incapacité de dire plus de quelques mots sans prendre une pause pour respirer.

Que faut-il faire en cas de crise d’asthme?

1. Appeler le 9-1-1 et se procurer un DEA si la personne a de la difficulté à respirer, si sa respiration ne s’améliore pas après avoir pris son médicament, ou si la personne perd connaissance.

2. Secourir

-Éliminez les déclencheurs de l’asthme, dans la mesure du possible. Si la crise a été provoquée par un facteur environnemental, éloignez la personne de l’élément déclencheur, si vous pouvez le faire en toute sécurité.

-Aidez la personne à prendre une position confortable et rassurez-la.

-Aidez la personne à prendre tout médicament de soulagement rapide prescrit contre l’asthme qu’elle a à portée de la main.

5) L’ANAPHYLAXIE


L’anaphylaxie est une réaction allergique grave. Si les réactions allergiques mineures sont localisées, l’anaphylaxie est une réaction qui affecte tout le corps et qui peut causer une inflammation et l’enflure de tout le système. Dans certains cas, les voies respiratoires s’enflent, ce qui rend la respiration difficile. Lorsqu’une personne a une réaction anaphylactique, il est important d’agir rapidement, puisque l’anaphylaxie peut entraîner la mort si elle n’est pas traitée immédiatement.

Causes


Tout ce qui peut entraîner des réactions allergiques peut aussi provoquer l’anaphylaxie, et les causes varient d’une personne à l’autre. Les allergènes les plus courants qui déclenchent l’anaphylaxie sont les suivants :

-Piqûres d’insectes

-Aliments

-Médicaments.

Prévention


Les mesures suivantes peuvent aider à éviter un incident anaphylactique :

-Éviter les substances, les aliments ou les insectes qui provoquent des réactions.

-Porter un produit d’identification médicale et avoir sur soi en tout temps
les médicaments appropriés.


Signes à observer

Les signes et les symptômes de l’anaphylaxie peuvent être semblables aux signes et aux symptômes d’une réaction allergique mineure, mais ils sont plus prononcés. Une personne qui a une réaction d’anaphylaxie peut manifester un ou plusieurs signes et symptômes quelques secondes ou quelques minutes après être entrée en contact avec l’allergène.


L’anaphylaxie peut toucher différents systèmes corporels et se manifester de différentes façons. Si la personne présente des signes ou symptômes d’au moins deux des catégories suivantes après être entrée en contact avec un allergène connu, vous devez donner des soins pour une réaction anaphylactique :

-Peau (par exemple, enflure des lèvres, du visage, du cou, des oreilles ou des mains, éruptions cutanées saillantes en plaques avec démangeaisons, rougeur ou urticaire)

-Respiration (par exemple, sensation d’oppression dans la poitrine ou la gorge, toux, respiration sifflante ou sons aigus)

-Vigilance (par exemple, faiblesse, étourdissement ou absence de réaction)

-Estomac (par exemple, crampes d’estomac, vomissements ou diarrhée).

Ce qu’il faut faire en cas de crise anaphylactique:

1. Appeler le 9-1-1 et procurez-vous un DEA.

2. Secourir:

-Si la personne a un auto-injecteur d’épinéphrine, aidez-la à l’utiliser.

-Rassurez la personne et encouragez-la à respirer normalement.

-Aidez la personne à prendre une position confortable.

Si l’état de la personne ne s’est pas amélioré 5 minutes après la dose initiale d’épinéphrine et que les paramédics ne sont pas encore arrivés, aidez la personne à prendre une deuxième dose, si elle en a une. La deuxième dose doit être administrée dans la jambe qui n’a pas reçu la première dose. Si la personne est alerte, elle pourrait vouloir prendre d’autres médicaments, comme un antihistaminique.

Utilisation d’un auto-injecteur d’épinéphrine

-Enlevez le capuchon de sécurité.

-Placez l’extrémité injectable du dispositif au tiers de la cuisse, au centre du côté extérieur, et poussez fermement l’auto-injecteur contre la cuisse d’un mouvement rapide. On doit entendre le son d’un clic.

-Tenez l’auto-injecteur en place selon le mode d’emploi, habituellement pendant 5 à 10 secondes.

-Retirez l’auto-injecteur d’épinéphrine. Faites preuve de prudence si la pointe de l’aiguille est exposée.

-Frottez la zone d’injection pendant 30 secondes pour aider à l’absorption du médicament.

-Assurez-vous que l’auto-injecteur d’épinéphrine utilisé est placé dans un contenant rigide et apporté avec la personne à l’hôpital.

-Aidez la personne à se reposer confortablement jusqu’à l’arrivée des secours.

***

Pour favoriser l’assimilation du contenu de ce module 6, répondez par écrit aux questions suivantes, en vous aidant du texte au besoin:

1-En quoi consiste la détresse respiratoire et que faut-il faire quand elle se produit?

2-Que faut-il faire quand une personne fait une crise d’asthme?

3-Qu’est-ce qu’un choc anaphylactique et que faut-il faire lorsqu’on constate qu’une personne en fait un?

(Fin du module 6 et fin d’un ensemble de six (6) modules adaptés du guide électronique 2018 détaillé de secourisme de la Croix-Rouge)

LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 5: LA RÉANIMATION CARDIORESPIRATOIRE (RCR) ET LE DÉFIBRILLATEUR EXTERNE AUTOMATISÉ (DEA)

Plan du module 5:

1) Introduction

2) L’arrêt cardiaque

3) …la réanimation cardiorespiratoire (RCR)

4) Le défibrillateur externe automatisé (DEA)

5) Remarques finales sur le travail d’équipe…

***

1) INTRODUCTION

La RCR, ou la réanimation cardiorespiratoire, est une méthode utilisée lorsqu’une personne est en arrêt cardiaque. La RCR consiste à effectuer des séries de 30 compressions thoraciques suivies de séries de 2 insufflations; elle permet d’alimenter le cerveau et d’autres organes vitaux en sang oxygéné jusqu’à l’arrivée d’intervenants médicaux avancés. Parce que notre inspiration est composée de 21 % d’oxygène et que notre expiration
en contient 16 %, même une expiration contient suffisamment d’oxygène pour maintenir une personne en vie.

2) L’ARRÊT CARDIAQUE


Un arrêt cardiaque se produit lorsque le cœur cesse de battre ou qu’il ne bat pas assez efficacement pour que le sang circule jusqu’au cerveau et aux autres organes vitaux. Dans des circonstances normales, un réseau de cellules spéciales dans le muscle cardiaque transmet des impulsions électriques qui coordonnent les contractions, permettant au cœur
de battre de façon rythmique. Lors d’un arrêt cardiaque, les impulsions électriques deviennent anormales et chaotiques. Le cœur perd ainsi sa capacité de battre de façon rythmique, ou encore il s’arrête complètement. Le système respiratoire et le système circulatoire sont très étroitement liés. Dès que la respiration cesse, il ne faut pas beaucoup de temps pour que le cœur cesse de battre.

L’arrêt cardiaque soudain


L’arrêt cardiaque peut se produire soudainement et sans signe avant-coureur; c’est ce qu’on appelle un arrêt cardiaque soudain. Les personnes qui ont des antécédents de maladie cardiovasculaire ou une malformation cardiaque congénitale sont plus à risque d’arrêt cardiaque soudain. Toutefois, l’arrêt cardiaque soudain peut se produire chez des personnes qui paraissent en santé et n’ont aucune maladie cardiaque ni aucun autre facteur de risque de la pathologie. Une personne qui subit un arrêt cardiaque soudain a peu de chance de survivre en l’absence de soins immédiats.


Mort clinique et mort biologique


La mort clinique survient lorsque la respiration s’arrête et que le cœur cesse de battre. Une personne qui n’a pas de pulsations cardiaques est cliniquement morte. Puisque les dommages permanents au cerveau ne surviennent pas avant 4 à 6 minutes, la mort clinique est réversible au moyen d’une intervention et de soins immédiats.

La mort biologique survient lorsque le cerveau est endommagé de façon irréversible, ce qui se produit après environ 8 à 10 minutes sans oxygène. C’est ce qu’on appelle parfois la «mort cérébrale».


Causes des arrêts cardiaques


Les maladies cardiovasculaires sont les causes les plus fréquentes des arrêts cardiaques. D’autres causes fréquentes sont les suivantes :

-Noyade

-Perte de sang importante

-Suffocation ou obstruction complète

-Électrocution

-Surdose

-Blessures graves à la poitrine

-Commotio Cordis (commotion cardiaque)

-Autres maladies ou anomalies du cœur.

Les maladies cardiovasculaires et certaines anomalies cardiaques congénitales (c’est-à-dire de naissance) peuvent accroître le risque d’arrêt cardiaque. Les urgences respiratoires peuvent aussi mener à un arrêt cardiaque. Par exemple, l’obstruction ou la noyade peuvent
interrompre l’approvisionnement du corps en oxygène, ce qui provoquera un arrêt cardiaque. Tous les organes du corps ont besoin d’un apport constant en oxygène pour fonctionner correctement, et le cœur ne fait pas exception. Les traumatismes sévères, les électrocutions et les surdoses sont d’autres causes possibles d’arrêt cardiaque.


Un arrêt cardiaque, lorsqu’il survient, met la vie de la personne en danger. Commencer la RCR (la réanimation cardiovasculaire), dont il sera question plus loin, est la priorité absolue. Une personne en arrêt cardiaque peut souffrir d’autres problèmes tels que de blessures à la tête, au cou ou à la colonne vertébrale. Cependant, ces blessures potentielles sont de priorité moindre lorsque vous entamez la RCR et utilisez un DEA (un défibrillateur externe automatisé).

Signes à observer en cas d’arrêt cardiaque


Les signes et les symptômes d’une personne victime d’un arrêt cardiaque sont les suivants :

-La personne s’effondre soudainement.

-La personne ne réagit pas et ne respire pas, ou elle ne réagit pas et a une respiration agonale (c’est-à-dire trop courte pour oxygéner le corps).

Que faut-il faire lorsqu’une personne est en arrêt cardiaque?

Il faut d’abord appeler du secours:

Demandez à quelqu’un d’appeler le 9-1-1 et d’apporter un DEA. Si vous êtes seul avec la personne, appelez vous-même le 9-1-1, procurez-vous un DEA, puis retournez donner les soins.

3) Il faut ensuite secourir la personne en pratiquant LA RÉANIMATION CARDIORESPIRATOIRE:

-Placez vos deux mains au centre de la poitrine de la personne.

-Donnez 30 compressions. Comprimez la poitrine à une profondeur d’au moins 5 cm (environ 2 pouces), en poussant fort à un rythme régulier. Laissez la poitrine se détendre après chaque compression (ne vous appuyez pas contre la poitrine de la personne). Le rythme des compressions thoraciques devrait se situer entre 100 et 120 compressions par minute (30 compressions en 15 à 18 secondes).

-Donnez 2 insufflations après avoir:

.ouvert les voies respiratoires au moyen de la technique de renversement de la tête/soulèvement du menton.

.avoir placé votre barrière de protection sur la bouche et le nez de la personne.

(Si vous utilisez un écran facial de plastique, recouvrez la bouche de la personne avec votre bouche et pincez-lui le nez. Si vous utilisez un masque de poche, assurez-vous qu’il est bien ajusté par-dessus la bouche et le nez.)

.Donnez 2 insufflations. Chaque insufflation doit durer une seconde et comprendre juste assez d’air pour que la poitrine commence à se soulever.

-Si les 2 insufflations pénètrent, répétez la série de 30 compressions et de 2 insufflations.

Poursuivez la RCR jusqu’à ce que…


Une fois que vous commencez la RCR, continuez d’effectuer des séries de 30 compressions thoraciques et de 2 insufflations jusqu’à ce que l’une ou l’autre des situations suivantes surviennent :

-Les paramédics vous remplacent.

-Un DEA est accessible, mais il n’y a personne d’autre qui peut appliquer les électrodes sur la poitrine de la personne.

-Un autre secouriste formé est disponible pour effectuer les compressions.

-Vous êtes seul et trop fatigué pour continuer.

-Les lieux deviennent non sécuritaires.

-Vous remarquez un signe de vie évident, comme un mouvement. Si la personne démontre un signe de vie évident, arrêtez la RCR et vérifiez ses points ABC (expliqués au module 2). Si la personne respire, placez-la en position latérale de sécurité (expliquée au module 2) et continuez de surveiller son état jusqu’à ce que les paramédics vous remplacent.

Précisions sur la réanimation cardiorespiratoire

a) Profondeur des compressions de RCR chez l’adulte

Lorsque vous donnez la RCR à un adulte, vous devez effectuer les compressions au milieu de la poitrine, sur la partie inférieure du sternum. Poussez fort et à un rythme régulier, en veillant à comprimer la poitrine d’au moins 5 cm (environ 2 pouces), tout en évitant de la comprimer excessivement, c’est-à-dire de plus de 6 cm (environ 2,5 pouces). Bien que des
compressions d’une profondeur de plus de 6 cm présentent un risque de blessure, ces blessures ne mettent généralement pas la vie de la personne en danger. Il est plus important de pousser fort à un rythme régulier que de s’inquiéter de pousser trop fort.

b) Rythme des compressions thoraciques


Les secouristes doivent effectuer les compressions thoraciques à une fréquence de 100 à 120 par minute. Le fait de compter à haute voix en effectuant les compressions peut vous aider à garder un rythme constant et régulier qui permet à la poitrine de se détendre adéquatement. Pour les compressions de 1 à 20, dites «un et deux et trois et quatre et cinq et…» jusqu’à 20. Quand vous arrivez à 21, dites les nombres sans ajouter le mot «et» entre chaque nombre : «vingt-et-un, vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre, vingt-cinq…», poussez avec le mot «vingt» et relâchez quand vous dites l’unité du nombre (ou avec la deuxième syllabe du nombre).

c) Détente de la poitrine


Vous devez éviter de vous appuyer sur la cage thoracique de la personne entre les compressions. Assurez-vous plutôt que la poitrine se détend complètement. C’est à cette étape que les artères coronaires du cœur se remplissent de sang et que le muscle cardiaque reçoit de l’oxygène. Si vous vous appuyez sur la poitrine de la personne entre les compressions thoraciques, le débit sanguin ne sera pas suffisant dans les artères coronaires, et cela pourrait entraîner la mort cardiaque. N’oubliez pas ce qui suit : la compression aide le cerveau, la détente aide le cœur.

d) Diminution des temps d’interruption


Pendant la RCR, vous devez réduire au minimum les interruptions lors des compressions thoraciques. Toute interruption diminue le nombre total de compressions données et, par conséquent, la quantité de sang qui circule. Les compressions créent aussi une pression dans les artères de la personne qui les reçoit. Lorsque les compressions sont interrompues, la pression artérielle chute, ce qui signifie que les premières compressions que vous donnez après l’interruption servent à rétablir la pression plutôt qu’à faire circuler le sang efficacement. Il faut limiter les interruptions aux interventions essentielles, comme la mise en place des électrodes du DEA sur la poitrine de la personne, l’attente pour permettre au DEA d’effectuer son analyse ou d’administrer une décharge électrique, et le dégagement des voies respiratoires. Ne faites une pause pour réévaluer les points ABC (vus au module 2) de la personne que s’il y a eu un changement évident dans l’état de la personne. Il faut éviter les longues étapes de ventilation (ouverture des voies respiratoires, insufflation excessive). Il n’est pas nécessaire de replacer vos mains après chaque compression – la main est placée au milieu de la poitrine.

En résumé, la réanimation cardiovasculaire se fait comme suit:

Position des mains: Deux mains au milieu de la poitrine

Compression: Au moins 5 cm (environ 2 pouces)

Insufflation: Juste assez d’air pour que la poitrine commence à se soulever (1 seconde par insufflation)

Série: 30 compressions et 2 insufflations

Fréquence des compressions: Fréquence de 100 à 120 par minute : 30 compressions en 15 à 18 secondes environ.

4) LE DÉFIBRILLATEUR EXTERNE AUTOMATISÉ (DEA)

Comme on l’a vu, la réanimation cardiorespiratoire peut aider à prévenir les dommages au cerveau et la mort en faisant circuler le sang oxygéné dans le corps. Un défibrillateur externe automatisé (DEA), pour sa part, peut corriger le problème sous-jacent chez certaines personnes qui font un arrêt cardiaque soudain.

Deux anomalies du rythme cardiaque en particulier, la fibrillation ventriculaire et la tachycardie ventriculaire, peuvent mener à un arrêt cardiaque soudain. Lorsqu’il y a fibrillation ventriculaire, le muscle cardiaque palpite faiblement (il «fibrille») plutôt que de se contracter fortement. Lorsqu’il y a tachycardie ventriculaire, le muscle cardiaque se contracte trop rapidement («tachy» signifie «rapide»). Ces deux fréquences nuisent à la capacité du cœur de pomper le sang et de le faire circuler dans tout le corps et peuvent mettre la vie en danger. Dans de nombreux cas, la décharge électrique administrée par un DEA peut corriger le rythme de la fibrillation ventriculaire ou de la tachycardie ventriculaire. La décharge électrique interrompt l’activité électrique du cœur assez longtemps pour lui permettre de développer spontanément un rythme efficace de lui-même. L’utilisation d’un DEA le plus tôt possible (de même que l’administration immédiate de la RCR) donne les meilleures chances de survie à la personne victime d’un arrêt cardiaque.

Il y a différents types de DEA sur le marché, mais leur fonctionnement est toujours similaire et comprend un guide d’utilisation visuel, des instructions vocales, ou les deux. S’il y a un DEA sur place, prenez connaissance de son emplacement, de son fonctionnement et des procédures connexes (par exemple, pour déclarer son utilisation ou remplacer les piles). Portez aussi attention à l’emplacement des DEA dans les lieux publics que vous fréquentez, comme les centres commerciaux, les aéroports, les centres récréatifs et les centres sportifs.


Dans plus de 80 % de tous les décès suite à un arrêt cardiaque soudain, le cœur de la personne aurait pu recevoir une décharge électrique qui lui aurait permis de reprendre son rythme normal (tachycardie ventriculaire ou fibrillation ventriculaire). En d’autres termes, la défibrillation aurait pu aider ces personnes. Si le cœur de la personne n’a aucune activité
électrique (asystolie ou ECG plat), la défibrillation ne sert à rien. Chaque minute d’attente avant la défibrillation réduit les chances de survie d’environ 7 à 10 %.

Utilisation d’un DEA

-Ouvrez et allumez le DEA.

-Préparez-vous à placer les électrodes du DEA :

.Retirez ou coupez tout vêtement ou sous-vêtement pour exposer la poitrine de la personne, et déplacez ou retirez tout objet (y compris les bijoux) qui pourrait entrer en contact avec les électrodes.

.Si la poitrine de la personne est mouillée, séchez-la à la serviette ou à l’aide d’une compresse de gaze. La peau sèche permet de coller correctement les électrodes du DEA.

.De petites quantités de poils sur la poitrine ne nuiront pas à l’adhérence des électrodes. Si la personne a beaucoup de poils sur la poitrine, rasez les zones où seront placées les électrodes à l’aide du rasoir fourni avec la trousse de préparation du DEA.

-Vérifiez si la personne a un stimulateur cardiaque implanté.

.Regardez si vous voyez une petite cicatrice et une bosse de la taille d’une boîte d’allumettes environ:

.Placez les électrodes du DEA à environ 2,5 cm (1 pouce) du stimulateur cardiaque (si la personne en porte un), en maintenant la même distance entre les électrodes:

-Suivez les instructions fournies par le DEA pour «analyser le rythme cardiaque»:

(La plupart des DEA commenceront à analyser automatiquement le rythme cardiaque, mais pour certains modèles, vous devrez peut-être appuyer sur le bouton «analyser» pour lancer le processus.)

-Si le DEA vous dit qu’il faut administrer une décharge électrique, faites-le de la façon suivante:

.Éloignez-vous et dites : «Je suis en sécurité, vous êtes en sécurité, tout le monde est en sécurité.»

.Assurez-vous que personne ne touche la personne qui reçoit les soins (puisque cela pourrait fausser la lecture et que ces personnes pourraient recevoir la décharge électrique elles aussi), et appuyez ensuite sur le bouton de décharge électrique:

-Après l’administration de la décharge électrique (ou si le DEA vous dit qu’il n’est pas
nécessaire d’administrer une décharge électrique), reprenez immédiatement la RCR, en
commençant par les compressions:

-Continuez de suivre les instructions automatisées du DEA.

Le DEA continuera de vérifier le rythme cardiaque toutes les deux minutes. Écoutez les instructions de DEA, et continuez de pratiquer la RCR et d’utiliser le DEA jusqu’à ce que vous remarquiez un signe de vie évident ou jusqu’à l’arrivée des paramédics. Si vous remarquez un signe de vie évident, arrêtez la RCR, mais laissez le DEA en marche, et les électrodes en place sur la poitrine de la personne. Continuez de suivre les instructions automatisées du DEA.

5) REMARQUES FINALES SUR LE TRAVAIL D’ÉQUIPE LORSQUE DEUX SECOURISTES PORTENT SECOURS À UNE PERSONNE EN ARRÊT CARDIAQUE


N’oubliez pas que lorsque vous pratiquez la RCR, votre objectif est de donner des compressions de grande qualité, de la force appropriée et à la fréquence appropriée, et de réduire au minimum l’interruption des compressions. Si vous êtes le seul secouriste formé sur les lieux, vous commencerez à vous fatiguer en donnant la RCR, et la qualité de vos
compressions diminuera. Vous devrez aussi interrompre la RCR pour préparer le DEA à l’utilisation lorsqu’il arrivera, ce qui signifie que le sang oxygéné ne circulera pas dans le corps de la personne durant ce temps.

Le travail d’équipe peut accroître les chances de survie de la personne en arrêt cardiaque. Les secouristes peuvent partager la responsabilité des compressions et se remplacer toutes les deux minutes. Cette pratique réduit la fatigue et permet de donner des compressions de plus grande qualité. La présence de deux secouristes ou plus sur les lieux limite aussi l’interruption des compressions thoraciques à l’arrivée du DEA. Un secouriste doit commencer la RCR pendant qu’un deuxième secouriste appelle le 9-1-1, obtient le DEA et le prépare à l’utilisation en allumant le dispositif, en appliquant les électrodes sur la poitrine de la personne et en branchant le câble de raccordement, au besoin.

Le secouriste qui donne la RCR ne doit pas s’arrêter avant que le DEA soit prêt pour analyser le rythme du cœur de la personne, et que le deuxième secouriste demande à tout le monde de s’éloigner. Pendant l’analyse du DEA, les secouristes doivent inverser les rôles. Le secouriste qui se chargera de donner les compressions devrait placer ses mains juste au-dessus de la poitrine de la personne afin de pouvoir commencer immédiatement les compressions dès que le DEA indique que la décharge électrique a été administrée ou qu’il n’y avait pas lieu d’administrer une décharge. Les secouristes doivent ensuite inverser les rôles chaque fois que le DEA analyse le rythme du cœur de la personne, ce qui se produit toutes les deux minutes.


***

Pour mieux saisir en quoi consiste la RCR (la réanimation cardio-respiratoire) et comment utiliser un DEA (défibrillateur externe automatisé), voici une vidéo de la Croix-Rouge sur le sujet: https://www.youtube.com/watch?v=n9bGW2Vr-RM.

En guise de complément, on peut regarder une vidéo belge très bien faite, mais qui contient évidemment des particularités locales: https://www.youtube.com/watch?v=ENLDNkzNI2E.

Il va de soi que RCR et DEA exigent un entraînement pratique dans le cadre d’une formation spécialisée.

Ici, nous en sommes au stade préliminaire de la sensibilisation.

Il est cependant important de pouvoir répondre par écrit aux questions suivantes, au besoin en se reportant au texte du présent module:

1. En quoi consiste la réanimation cardiovasculaire (RCR)?

2. Quand est-il nécessaire de pratiquer la RCR?

3. Comment faut-il procéder pour mettre en application la RCR?

4. Qu’est-ce qu’un DEA?

5. Quand est-il opportun d’utiliser un DEA?

6. Comment convient-il d’utiliser un DEA?

(Fin du module 5)

LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 4: LES URGENCES CIRCULATOIRES

Plan du module 4

Les urgences circulatoires sont des maladies ou des blessures soudaines touchant le cœur ou les vaisseaux sanguins. Ce sont:

1. la crise cardiaque,

2. la crise d’angine,

3. l’AVC (Accident vasculaire cérébral)

4. et sa variante plus légère, l’AIT (accident ischémique transitoire),

5. l’hémorragie externe grave

6. et l’hémorragie interne grave.

***

Étant donné que chaque minute compte en cas d’urgence circulatoire, la survie de la personne dépend souvent de la rapidité d’intervention de secouristes et des soins qu’ils donnent avant l’arrivée des paramédics qui prennent le relais.

1) LA CRISE CARDIAQUE


Une crise cardiaque survient lorsque le cœur ne reçoit pas suffisamment d’oxygène parce que l’une des artères qui l’irriguent est bloquée.

Signes à observer en cas de crise cardiaque

Les signes et les symptômes d’une crise cardiaque varient d’une personne à l’autre et sont parfois différents chez la femme et chez l’homme. Ils peuvent aussi varier d’une crise cardiaque à une autre chez une même personne.

Une personne atteinte d’une crise cardiaque peut éprouver une douleur thoracique, de légère à insupportable. Elle peut se plaindre d’une pression, d’une contraction, d’un serrement, d’une douleur ou d’une lourdeur dans la poitrine. La douleur ou l’inconfort sont persistants et durent plus de 3 à 5 minutes. Le repos, le changement de position ou la prise de médicaments ne parviennent pas à les soulager. Il est parfois difficile de distinguer la douleur d’une crise cardiaque de celle causée par une indigestion, des brûlures d’estomac ou un spasme musculaire.


Voici d’autres signes et symptômes d’une crise cardiaque :

-Inconfort ou douleur qui s’étend à un ou deux bras, à la mâchoire, à l’épaule, au cou ou (plus couramment chez les femmes) au dos ou à la partie supérieure de l’estomac

-Difficulté à respirer (p. ex., respiration bruyante, essoufflement ou respiration plus rapide que la normale)

-Peau froide et moite

-Peau, lèvres et doigts de couleur bleuâtre, cendre (gris) ou plus pâle que la normale

-Sensations d’anxiété, de déni et de mort imminente.

Signes plus subtils de crise cardiaque


Lors d’une crise cardiaque, bon nombre de femmes, de personnes âgées et de personnes souffrant de diabète ont tendance à ressentir des «signes subtils», plus bénins et généralisés que les signes et symptômes «classiques» de crise cardiaque. Ces «signes subtils» peuvent être ressentis pendant des heures, des journées, voire des semaines, avant la crise cardiaque et ne sont souvent pas pris au sérieux, mais considérés comme normaux.


Les «signes subtils» de crise cardiaque sont notamment :

-Un inconfort léger et diffus au niveau de la poitrine qui :
.se dissipe et revient;
.n’est pas nécessairement douloureux ;
.diminue avec le repos et s’aggrave lors de la pratique d’activités ou s’amplifie graduellement

-Fatigue extrême (épuisement)

-Malaise gastrique, nausées ou vomissements

-Symptômes semblables à ceux de la grippe

-Étourdissements.

Que faut-il faire en cas de crise cardiaque?


Il faut d’abord appeler:
si vous soupçonnez qu’une personne est en train d’avoir une crise cardiaque, appelez le 9-1-1 et procurez-vous immédiatement un DEA (un défibrillateur externe automatisé).

Il faut ensuite secourir la personne:

-Installez la personne dans une position confortable.

Selon les instructions de la personne qui répond au 9-1-1, vous pourriez aider la personne à prendre de la nitroglycérine (si elle a déjà en main une prescription de ce produit) ou de l’aspirine (une seule dose adulte).

Note: Les autres sortes d’analgésiques, comme l’acétaminophène (par exemple, Tylenol) ou l’ibuprofène (par exemple, Advil), ne produisent pas le même effet que l’aspirine sur la réduction des dommages causés par les crises cardiaques. Il ne faut donc pas remplacer l’aspirine par de l’acétaminophène ni par de l’ibuprofène.

-Rassurez la personne, car l’anxiété peut augmenter l’inconfort ressenti.

2) LA CRISE D’ANGINE


Une crise d’angine survient quand le cœur ne reçoit pas suffisamment d’oxygène. Il s’agit du produit de la combinaison de deux facteurs : 1) le rétrécissement des artères en raison d’une maladie cardiovasculaire, ce qui réduit le débit sanguin; 2) l’augmentation des besoins en oxygène du cœur (par exemple, pendant une activité physique ou un stress émotionnel).

Une crise d’angine cause un serrement douloureux, une suffocation ou une sensation de brûlure dans la poitrine. Une hypertension non contrôlée, de l’anémie et certains troubles cardiaques peuvent également être des facteurs de risque d’angine. Les signes et les symptômes d’une angine ressemblent à ceux d’une crise cardiaque, mais la douleur est généralement déclenchée par une activité physique ou le stress. La douleur se dissipe si la personne se repose et est souvent soulagée par l’administration de médicaments (par exemple, nitroglycérine). Étant donné qu’il est impossible pour les secouristes de distinguer une angine d’une crise cardiaque, il faut traiter une personne souffrant d’angine comme si elle subissait une crise cardiaque.

Vous devez toujours appeler le 9-1-1 si vous soupçonnez qu’une personne est peut-être en train de faire une crise cardiaque. Il est préférable de faire venir les paramédics et de ne pas en avoir besoin que de risquer qu’une personne faisant une crise cardiaque ne reçoive pas de soins médicaux.


Bien des gens repoussent le moment d’appeler à l’aide alors qu’ils ont une crise cardiaque, dans l’espoir que les signes et les symptômes soient ceux d’un problème de santé moins grave, qui se dissipera avec le temps, comme une indigestion, des brûlures d’estomac, une foulure musculaire ou la grippe. Souvent, les gens ont peur d’appeler le 9-1-1 pour une «fausse alerte». Sans intervention médicale immédiate, les crises cardiaques sont souvent fatales. Par conséquent, le risque pris en n’appelant pas les secours est bien plus grand que les inconvénients que pourrait causer l’appel à l’aide.

3) L’ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC)


Un accident vasculaire cérébral survient lorsque le débit sanguin vers une partie du cerveau est interrompu, ce qui provoque la mort de cellules du cerveau. Les AVC peuvent endommager le cerveau de façon permanente, mais lors d’intervention rapide, on peut parfois arrêter les lésions ou les réparer. Bien que les AVC soient plus fréquents chez les adultes âgés, on peut en avoir à tout âge, y compris enfant.

Causes de l’accident vasculaire cérébral


a) Rupture d’anévrisme


Un AVC hémorragique se produit en cas de rupture d’anévrisme cérébral. Un anévrisme cérébral est une partie fragile et dilatée de la paroi d’une artère transportant le sang vers le cerveau. Une rupture d’anévrisme cause une hémorragie dans les tissus environnants, ce qui tue les cellules du cerveau alentour et entraîne un AVC.


En général, aucun signe ni symptôme n’indique la présence d’un anévrisme cérébral intact, c’est pourquoi il peut ne pas être détecté. Toutefois, un anévrisme cérébral non rompu peut exercer une pression sur certaines zones du cerveau et, selon la gravité et l’emplacement de l’anévrisme, causer des signes et des symptômes comme une douleur au cou, de violents maux de tête, une vision trouble et des troubles de la parole.


b) Caillot sanguin


Un AVC ischémique survient quand un caillot se loge dans une artère du cerveau, en général après rétrécissement de cette dernière par une maladie cardiovasculaire. L’occlusion (la fermeture) empêche la circulation du sang jusqu’aux cellules du cerveau irriguées par l’artère.


c) Tumeur au cerveau


Un AVC peut également être le résultat d’une pression exercée par une tumeur cérébrale sur une artère. La tumeur a un effet similaire à celui du caillot sanguin; elle réduit ou empêche l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau.


Prévention d’un accident vasculaire cérébral (AVC)


Étant donné que les facteurs de risque de l’AVC sont similaires à ceux des maladies cardiaques, on peut réduire le risque en adoptant les changements de mode de vie conseillés pour la prévention des maladies cardiovasculaires.

Signes à observer lors d’un AVC

Les signes et les symptômes de l’accident vasculaire cérébral peuvent varier d’une personne à l’autre. En cas d’AVC, la personne peut soudainement présenter un ou plusieurs des signes et symptômes suivants :

-Mal de tête grave et soudain

-Étourdissement ou confusion

-Absence de réaction ou perte de connaissance temporaire

-Perte de contrôle soudaine de la vessie ou des intestins.

L’abréviation VITE peut aider à déterminer si quelqu’un fait un AVC:

V: VISAGE — Engourdissement ou faiblesse au visage, particulièrement
d’un côté.

I: INCAPACITÉ — Engourdissement ou faiblesse au bras, particulièrement
d’un côté.


T: TROUBLE DE LA PAROLE — Élocution anormale, difficulté à parler ou à comprendre, ou perte de la parole.


E: EXTRÊME URGENCE — La situation est urgente; appelez immédiatement le 9-1-1.

Que faut-il faire quand quelqu’un fait un AVC?

Comme indiqué ci-haut, il faut appeler le 9-1-1. Il faut aussi se procurer un DEA.

Il faut ensuite secourir la personne:

Installez la personne dans une position confortable. Si la personne préfère s’allonger, ne réagit pas, bave ou éprouve de la difficulté à avaler, placez-la en position latérale de sécurité. (Voir la section 3.2 du module 2.)

-Notez l’heure de début des signes et symptômes (sinon, indiquez l’heure à laquelle on sait que la personne se sentait bien).

-Surveillez l’état de la personne et rassurez-la jusqu’à ce que les paramédics arrivent sur les lieux, car un AVC peut être terrifiant.

4) L’ACCIDENT ISCHÉMIQUE TRANSITOIRE (AIT)


L’accident ischémique transitoire (AIT), également appelé «mini-AVC», est causé par une baisse temporaire du débit sanguin dans une partie du cerveau. Un AIT peut être provoqué par une tumeur ou un caillot dans une artère cérébrale. Les signes et les symptômes de l’AIT sont identiques à ceux de l’AVC, mais ils disparaissent en quelques minutes ou en quelques heures.


Toute personne subissant un AIT présente un risque très élevé d’AVC dans un avenir proche. En effet, plus de 10 % des personnes ayant souffert d’un AIT sont victimes d’un AVC dans les trois mois qui suivent, la moitié de ces accidents vasculaires cérébraux se produisant moins de 48 heures après l’AIT.

Les signes et les symptômes d’AIT disparaissent après quelques heures, mais la personne doit tout de même être examinée par un professionnel de la santé. Les AIT sont des signes précurseurs et sont souvent suivis rapidement par un AVC. Il faut toujours appeler le 9-1-1 si la personne a montré des signes et des symptômes d’AIT ou d’AVC, y compris en cas d’atténuation ou de disparition totale de ces signes et symptômes.

Parlons maintenant des hémorragies graves


Une hémorragie est considérée comme grave lorsqu’il y a une perte de sang importante externe (à l’extérieur de l’organisme) ou interne (à l’intérieur de l’organisme). Une hémorragie grave survient en cas de rupture d’un ou plusieurs vaisseaux sanguins. Elle doit être immédiatement contrôlée. L’hémorragie provenant des artères (hémorragie artérielle) est souvent abondante et rapide; elle met toujours la vie en danger. En effet, le sang artériel est directement soumis à la pression venant du le cœur; c’est pourquoi il jaillit généralement en jet de la blessure, rendant difficile la coagulation. Il est donc moins facile de contrôler une hémorragie artérielle qu’une hémorragie des veines ou des capillaires.

Les veines sont plus souvent atteintes que les artères, car elles sont plus près de la surface cutanée. L’hémorragie des veines (hémorragie veineuse) est plus facilement contrôlable que l’hémorragie artérielle. Parce que la pression subie par le sang veineux est inférieure à celle du sang artériel, le sang veineux coule de la blessure à un rythme régulier
sans jaillir. Seules les lésions aux veines profondes du corps, notamment celles du torse ou de la cuisse, produisent une hémorragie abondante difficilement contrôlable.

5) L’HÉMORRAGIE EXTERNE GRAVE


Signes à observer en cas d’hémorragie externe grave

Les signes et les symptômes de l’hémorragie externe grave sont les suivants :

-Sang jaillissant par jets et s’écoulant rapidement d’une plaie

-Absence de coagulation du sang quand on a pris toutes les mesures nécessaires au contrôle du saignement

-Perte de sang importante.

Que faire en cas d’hémorragie externe grave?

Il faut d’abord appeler le 9-1-1.

Il faut ensuite secourir la personne victime d’une hémorragie externe grave:

-Exposez la blessure.

-Appliquez une pression directe et ferme sur la plaie

-Tout en maintenant une pression directe, couvrez la plaie d’un pansement et maintenez-le en place au moyen d’un bandage.

-Examinez la plaie pour voir si la pression a arrêté l’hémorragie. Si ce n’est pas le cas, envisagez d’utiliser un garrot si la plaie se situe sur un membre.

Utiliser un garrot


Un garrot est une bande serrée autour d’un membre (par exemple un bras ou une jambe). Il comprime les vaisseaux sanguins pour arrêter une hémorragie grave dans les cas où les mesures normales de contrôle de l’hémorragie sont impossibles ou inefficaces.


Il existe des garrots en vente dans le commerce, mais on peut aussi en improviser un à l’aide d’une large bande de tissu (par exemple un bandage triangulaire). Si vous devez poser un garrot, il est préférable d’utiliser un garrot commercial qu’un garrot improvisé.

Suivez toujours les instructions du fabricant pour la pose du garrot. Bien que la conception des garrots puisse varier, ils se posent généralement tous de la même manière. Il ne faut jamais retirer un garrot après qu’il a été mis en place.

6) L’HÉMORRAGIE INTERNE GRAVE


Une hémorragie interne survient lorsque le sang s’écoule des artères, des veines ou des capillaires dans des cavités du corps. En général, une hémorragie interne grave se produit lors de blessure causée par un choc brutal et violent, par exemple après une chute de hauteur. Soupçonnez une hémorragie interne dans tous les cas de blessure liée à un coup
violent. Une hémorragie interne peut aussi se produire quand un objet tranchant, comme un couteau, traverse la peau et blesse les structures internes du corps.

Les signes et les symptômes d’une hémorragie interne grave sont les suivants :

-Ecchymose sur la région blessée

-Tissus mous (par exemple l’ abdomen) sensibles, enflés ou durs

-Sang dans la salive ou les vomissures

-Douleur

-Soif intense, nausées et vomissements

-Anxiété.

Que faut-il faire en cas d’hémorragie interne grave?

Il faut appeler le 9-1-1. Il faut aussi se procurer un DEA.

En tant que secouriste, vous ne pouvez pas apporter de premiers soins en cas d’hémorragie interne grave. Une hémorragie interne grave, particulièrement si elle est due à la lésion d’un organe, nécessite une intervention médicale à l’hôpital. Aidez la personne blessée à se reposer dans la position la plus confortable possible et continuez à vous occuper d’elle en attendant les paramédics. Retenez cependant qu’il ne faut rien lui donner par voie orale, même pas de l’eau, y compris si elle a très soif.

***

Pour favoriser l’assimilation du contenu de ce module 4, répondez par écrit aux questions suivantes, en vous aidant du texte au besoin:

1. Que faut-il faire quand on soupçonne qu’une personne est en train de faire une crise cardiaque?

2. Comment l’abréviation VITE peut-elle aider à conclure qu’on est en présence d’une personne qui fait un AVC?

3. Que faut-il savoir sur les différents types d’hémorragie?

(Fin du module 4)

LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 3: LES OBSTRUCTIONS RESPIRATOIRES

Plan de ce module 3:

1. Introduction

2. Obstruction partielle des voies respiratoires

3. Obstruction complète des voies respiratoires

4. Que faire quand on s’étouffe étant seul.

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1) INTRODUCTION

Les voies respiratoires assurent le passage de l’air de la bouche et du nez vers les poumons. Une obstruction se produit lorsque les voies respiratoires sont partiellement ou complètement bloquées par un corps étranger (par exemple, un morceau de nourriture), par des enflures dans la bouche ou dans la gorge ou par des liquides, comme des vomissures ou du sang. (On parle d’obstruction anatomique lorsque les voies respiratoires sont obstruées par la langue ou une enflure, et d’obstruction mécanique si elles sont obstruées par un objet physique.)

En termes d’anatomie et de physiologie, le système respiratoire comprend les voies respiratoires et les poumons. Lorsqu’on inspire, l’air se déplace de l’extérieur du corps vers les poumons en passant par les voies respiratoires. En permanence, le système respiratoire fournit au corps la réserve d’oxygène dont il a besoin et élimine le dioxyde de carbone. Ce processus, largement involontaire, est commandé par le cerveau.

2) OBSTRUCTION PARTIELLE DES VOIES RESPIRATOIRES


Une obstruction partielle se produit lorsque les voies respiratoires sont bloquées, mais pas totalement. La toux est la réponse du corps pour dégager les voies respiratoires, et elle peut donc être le signe d’une obstruction partielle des voies respiratoires. Une personne qui tousse est encore en mesure de respirer.

Comment secourir une personne aux prises avec une obstruction partielle des voies respiratoires?

Étant donné qu’une toux forte élimine généralement l’obstruction, encouragez la personne à continuer de tousser. Restez à ses côtés et surveillez-la au cas où il faudrait l’aider davantage.

-Si la personne tousse ou peut parler, encouragez-la à tousser fort et n’intervenez pas. Une toux forte suffit parfois à éliminer l’obstruction.

-Invitez ou aidez la personne à s’asseoir en position droite, si possible, car cette position facilite la toux et augmente son efficacité.

-Continuez de surveiller son état jusqu’à ce que ses voies respiratoires soient dégagées. Si l’objet ne se déplace pas ou si l’état de la personne se détériore, il faut appeler le 9-1-1.

Note: Il faut savoir que les soins à donner en cas d’obstruction complète sont inefficaces lors d’obstruction partielle, car ils consistent à exercer une pression derrière le blocage (ce qui est impossible si le blocage n’est pas total). Si la personne est ou devient trop faible pour tousser, son état se détériorera rapidement et se transformera en obstruction complète.


3) OBSTRUCTION COMPLÈTE DES VOIES RESPIRATOIRES


Une obstruction complète se produit lorsque les voies respiratoires sont totalement bloquées. En cas d’obstruction complète, la personne ne peut pas respirer et sa vie est en danger. Elle a besoin de premiers soins immédiats (voire d’une intervention médicale) pour que l’objet obstruant les voies respiratoires soit expulsé.


Causes de l’obstruction complète des voies respiratoires


Tout problème de santé nuisant à la mastication ou à la déglutition augmente le risque d’obstruction. De même, des problèmes dentaires ou des prothèses dentaires mal ajustées peuvent empêcher une personne de mâcher correctement les aliments.


Les causes les plus fréquentes de l’obstruction complète sont les suivantes :

-Tenter d’avaler de gros morceaux de nourriture

-Manger en parlant, en riant, en marchant ou en courant

-Manger trop rapidement.

Comment prévenir les risques d’obstruction complète des voies respiratoires?


Il est possible de réduire le risque d’obstruction complète chez l’adulte en adoptant les comportements suivants:

-Bien mâcher les aliments avant de les avaler.

-Manger lentement et calmement.

-Éviter de parler, de rire, de marcher et d’autres activités physiques pendant la mastication.


Signes à observer lors de l’obstruction complète des voies respiratoires

Les signes caractéristiques d’une obstruction complète des voies respiratoires sont les suivants :

-Une incapacité à parler, à tousser ou à respirer

-Des sons aigus et stridents

-Une peau rouge devenant bleuâtre ou plus pâle que la normale

-Un regard de panique et des yeux écarquillés

-Une main ou les deux mains qui saisissent la gorge.

Que faut-il faire lorsqu’une personne est aux prises avec une obstruction complète des voies respiratoires?

Demandez à quelqu’un d’appeler le 9-1-1, au besoin en criant, et d’apporter un DEA pendant que vous venez en aide à la personne.

Porter immédiatement assistance à la victime par des tapes dans le dos, des poussées abdominales et des poussées thoraciques. (Poursuivez en alternant entre ces méthodes jusqu’à ce que l’objet se déloge, ou jusqu’à ce que la personne commence à respirer ou encore qu’elle perde connaissance.)

Tapes dans le dos

-Placez-vous debout derrière la personne (ou agenouillez-vous si vous êtes beaucoup plus grand que la personne) et placez un bras en travers de sa poitrine.

-Penchez la personne vers l’avant, au niveau de la taille, jusqu’à ce que ses voies respiratoires supérieures soient parallèles au sol.

-Avec le talon de votre main libre, donnez-lui jusqu’à 5 tapes fermes entre les omoplates:


Poussées abdominales

-Placez-vous debout derrière la personne et vérifiez que votre position est stable. Si la personne est beaucoup plus petite que vous, il est parfois plus efficace de s’agenouiller.

-Placez vos bras autour de sa taille, formez un poing et placez-le juste au-dessus de son nombril.

-Recouvrez votre poing avec votre main libre et exercez jusqu’à 5 poussées rapides vers l’intérieur et le haut dans l’abdomen de la personne.

Poussées thoraciques

-Tenez-vous derrière la personne (ou agenouillez-vous si vous êtes beaucoup plus grand) et placez vos bras autour de sa poitrine, juste sous ses aisselles.

-Formez un poing et placez-le au centre de sa poitrine en gardant le pouce du côté de la personne, puis recouvrez-le de votre main libre.

-Effectuez jusqu’à 5 poussées thoraciques en tirant directement vers vous. Si les
poussées ne sont pas efficaces, exercez des poussées.

4) QUE FAIRE SI ON S’ÉTOUFFE ÉTANT SEUL

Si vous vous étouffez lorsque vous êtes seul:

Appelez le 9-1-1 et laissez le combiné décroché. De cette façon, le répartiteur saura qu’il doit envoyer de l’aide.

-S’il y a des gens à proximité, déplacez-vous vers un endroit où vous pourrez être vu.

Essayez de déloger l’objet en effectuant des poussées abdominales contre un objet sécuritaire sans bord ni coin pointu, comme un dossier de chaise ou un bord de table.

***

Pour favoriser l’assimilation du contenu de ce module 3, répondez par écrit à la question suivante, en vous aidant du texte au besoin:

Décrivez les trois méthodes susceptibles d’aider une personne qui est en train de s’étouffer.

(Fin du module 3)

LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 2: VÉRIFIER, APPELER, SECOURIR

Plan du module 2

1) Vérifier

1.1 Vérifier les lieux

1.2 Vérifier les événements

1.3 Vérifier le nombre de personnes affectées

1.4 Vérifier si de l’aide est disponible

1.5 Vérifier l’état de la personne: son état de conscience, l’état de ses voies respiratoires (A), l’état de sa respiration (B) , l’état de sa circulation sanguine (C)

2) Appeler

2.1 Quand appeler le 9-1-1

2.2 Quand prioriser les soins plutôt que l’appel au 9-1-1

2.3 Que dire au répartiteur du 9-1-1

2.4 Quand terminer l’appel au 9-1-1

3) Secourir

3.1 Soins généraux

3.2 Position latérale de sécurité

3.3 Quand arrêter les soins

3.4 Cas où il y plusieurs victimes

3.5 Procéder à l’examen secondaire:

3.5.1 questions à poser sur l’état de la personne (questions SAMPLE)

3.5.2 vérification des signes vitaux (conscience, respiration, peau)

3.5.3 blessures et état de choc.

***

Lorsque vous êtes en présence d’une personne malade ou blessée, assurez-vous de suivre les trois étapes simples suivantes :

D’abord vérifier, puis appeler (le 9-1-1) et enfin secourir.

I- D’abord vérifier


Une fois la situation d’urgence reconnue, examinez d’abord l’état des lieux puis celui de la personne.

1.1 Vérifier les lieux

Avant de vous précipiter pour aider une personne blessée ou malade, arrêtez-vous et observez bien les lieux. Il s’agit de la première impression. Répondez aux questions suivantes :


Les lieux sont-ils sécuritaires pour vous, la personne malade ou blessée et les témoins présents?


Accédez aux lieux uniquement s’ils sont sécuritaires. Repérez les dangers tels que les produits chimiques déversés, les témoins hostiles ou l’approche de véhicules. Écoutez pour déceler des sons comme des alarmes ou une fuite de gaz. Sentez pour détecter des odeurs de gaz ou de fumée. Évitez de pénétrer dans des lieux clos et mal ventilés et dans les zones à risque d’explosion (par exemple, en raison d’une fuite de propane ou de gaz naturel). N’accédez pas aux lieux si la personne est hostile ou si elle menace de se suicider. En cas de danger, gardez une distance sécuritaire et appelez le 9-1-1. Laissez les situations dangereuses aux paramédics.

1.2 Vérifier les événements

Que s’est-il passé? Comment cela s’est-il produit?


Prenez note de tout ce qui aurait pu causer la situation d’urgence. Si la personne ne réagit pas et qu’il n’y a aucun témoin, la vérification des lieux peut offrir des indices de ce qui a pu se passer. Utilisez vos sens pour détecter tout ce qui sort de l’ordinaire, comme les éclats de verre, un contenant de médicament renversé, une odeur ou un son inhabituel. N’oubliez pas que la personne malade ou blessée pourrait ne pas savoir exactement où elle se trouvait lorsque la situation d’urgence est survenue; quelqu’un pourrait l’avoir déplacée ou elle pourrait s’être déplacée pour tenter d’obtenir de l’aide.

1.3 Vérifier le nombre de personnes affectées

Combien y a-t-il de personnes malades ou blessées ?


Regardez attentivement pour vous assurer qu’il n’y a pas d’autres personnes malades ou blessées. Une personne qui bouge, qui émet des sons ou qui présente des blessures apparentes attirera probablement votre attention rapidement, mais il est possible que vous n’ayez pas remarqué une personne qui n’émet aucun son, qui ne bouge pas ou
qui est cachée sous des débris.

1.4 Vérifier si de l’aide est disponible

Y a-t-il quelqu’un qui peut m’aider ?


Prenez note des témoins qui pourraient vous aider. Un témoin présent au moment de l’accident ou qui connaît la personne peut fournir des renseignements précieux. Par ailleurs, les témoins peuvent aider de différentes manières. Par exemple, ils peuvent appeler le 9-1-1, attendre l’arrivée des paramédics et les diriger sur les lieux de la situation d’urgence, apporter les articles nécessaires (tels qu’un DEA, c’est-à-dire un défibrillateur externe automatisé, et une trousse de premiers soins), contrôler la foule et rassurer la personne blessée ou malade.

Quelle est votre première impression de la personne malade ou blessée?


Avant d’intervenir auprès de la personne, tentez de vous faire une première idée de son état et de ce qui ne va pas. Par exemple, est-ce que la personne semble alerte, confuse ou somnolente? Examinez sa peau. La couleur vous semble-t-elle normale, pâle, cendrée (grise) ou rouge? Est-ce que la personne bouge ou non? La personne présente-t-elle des blessures décelables à première vue? Cherchez des signes de maladie ou de blessure grave : absence de réaction, difficulté à respirer ou hémorragie grave.

1.5 Vérifier l’état de la personne: son état de conscience, l’état de ses voies respiratoires (A), l’état de sa respiration (B) , l’état de sa circulation sanguine (C) (examen primaire)


S’il est sécuritaire de le faire, vérifiez rapidement l’état de la personne pour déterminer son état initial et déceler la présence de blessures qui pourraient mettre sa vie en danger. C’est ce que l’on appelle l’examen primaire.

Vérifiez l’état de conscience de la personne :

Vous répond-elle lorsque vous lui parlez (par exemple, est-ce qu’elle ouvre les yeux, bouge, gémit ou vous parle) ? Réagit-elle lorsque vous lui tapez sur l’épaule? Une personne qui ne réagit pas est considérée comme inconsciente.

Vérifiez les points ABC de la personne : les voies respiratoires (A), la respiration (B) et la circulation (C).

A = Vérifier les voies respiratoires


Premièrement, vous devez vous assurer que les voies respiratoires de la personne sont ouvertes. Les voies respiratoires assurent le passage de l’air de la bouche et du nez vers les poumons. Si ce passage est fermé ou obstrué, l’air ne peut pas pénétrer. Le passage de l’air est le plus souvent bloqué par la langue. Si la personne parle, gémit ou pleure, ses voies respiratoires sont ouvertes. Si la personne ne réagit pas, effectuez la technique de renversement de la tête avec soulèvement du menton. (Le renversement de la tête dégage la langue, libérant les voies respiratoires et le soulèvement du menton ouvre l’épiglotte):

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=eELKKFFjM8Q, minute 0:59)

B = Vérifier la respiration

Ensuite, vérifiez la respiration. Une personne qui peut parler ou pleurer respire. Vérifiez si la respiration est normale pendant 5 à 10 secondes. Pour évaluer la respiration, placez votre visage près de celui de la personne, afin de pouvoir entendre et sentir l’air sortir du nez et de la bouche de la personne, tout en regardant sa poitrine se soulever et s’abaisser. (Une personne respire normalement si l’air entre et sort des poumons et que sa poitrine se soulève et s’abaisse à un rythme normal et régulier.)

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=eELKKFFjM8Q, minute 1:08)

Respiration agonale


Si la personne ne respire pas normalement, que sa respiration est irrégulière et sporadique, il s’agit d’un réflexe que l’on appelle «respiration agonale». Étant donné que la respiration agonale n’oxygène pas le sang, elle n’est pas considérée comme une respiration normale. Une personne dont la respiration est agonale est en arrêt cardiaque et doit être traitée immédiatement.

Les respirations agonales sont générées par les neurones du tronc cérébral inférieur lorsque la privation d’oxygène des centres supérieurs s’aggrave durant l’arrêt cardiaque. Les respirations agonales surviennent lorsque le diaphragme reçoit des impulsions résiduelles intermittentes du cerveau, causant une respiration courte, superficielle et sporadique. La respiration agonale peut se manifester par des reniflements, des gargouillements, des halètements, une bouche béante ou une respiration laborieuse.
La durée varie d’une personne à l’autre, de quelques minutes à plusieurs heures.

C = Vérifier la circulation


Si la personne respire normalement (plus qu’une respiration occasionnelle), cela signifie que son cœur bat. Pour vérifier la circulation, examinez rapidement la personne de la tête aux pieds et soyez attentif aux signes d’hémorragie externe grave. Les hémorragies graves doivent être contrôlées le plus rapidement possible. Une absence de réaction, une difficulté à respirer et une hémorragie grave sont toutes des signes que la vie de la personne est en danger. Si vous décelez l’un de ces signes lors de la vérification de l’état initial de la personne, vous devez lui donner des soins immédiatement. Assurez-vous que quelqu’un appelle immédiatement le 9-1-1, et procurez-vous un DEA et une trousse de premiers soins s’ils sont disponibles.


Retourner sur le dos une personne qui est sur le ventre


Une personne peut s’effondrer dans plusieurs positions. Si une personne gît sur le ventre, ne réagit pas et ne respire plus, ou s’il est impossible de vérifier ses points ABC en raison de sa position, vous devez immédiatement la faire rouler sur le dos.

Pour faire rouler sur le dos une personne qui est sur le ventre :

1- Soutenez la tête de la personne lorsque vous la retournez sur le dos.

2- Essayez de retourner la personne tout d’un bloc (tête, dos et jambes en même temps).

3- Dégagez les voies respiratoires à l’aide de la technique de renversement de la tête avec soulèvement du menton une fois la personne tournée sur le dos.

4-Vérifiez les points ABC de la personne.


Déplacez une personne malade ou blessée seulement si :

– La personne est dans une position qui vous empêche de lui donner les premiers soins pour une maladie ou une blessure qui met sa vie en danger.

– La personne bloque votre accès à une autre personne présentant une blessure ou une maladie plus grave.

– Les lieux ne sont plus sécuritaires.


II- ENSUITE, APPELER


2.1 Quand appeler le 9-1-1

Si au cours de l’examen primaire vous remarquez qu’une personne ne réagit pas ou est dans un état mettant sa vie en danger, vous devez toujours appeler le 9-1-1. S’il est possible de le faire, utilisez un téléphone cellulaire ou demandez à un témoin d’appeler le 9-1-1. Il est préférable de demander à une autre personne d’appeler les services d’urgence afin que vous puissiez demeurer près de la personne malade ou blessée pour continuer de lui donner les premiers soins. Si vous êtes seul avec la personne et que vous n’avez pas de téléphone cellulaire, appelez à l’aide en criant. Si personne ne vient, rendez-vous à un téléphone le plus rapidement possible pour appeler le 9-1-1. Dès que vous raccrochez, retournez immédiatement auprès de la personne.

Si une autre personne quitte les lieux pour faire l’appel pour vous, demandez-lui de revenir vous dire ce que le répartiteur médical d’urgence a dit. Si cette personne utilise un téléphone cellulaire, elle peut rester avec vous pendant qu’elle fait l’appel et parle au répartiteur.

2.2 Quand prioriser les soins plutôt que l’appel au 9-1-1

Si vous êtes seul : Donner des soins ou appeler en premier?


Si vous êtes seul, sans accès à un téléphone, et que personne ne peut être mandaté de joindre le 9-1-1, vous devez décider s’il faut téléphoner ou donner des soins en premier. À moins que la situation exige spécifiquement que vous donniez des soins avant d’appeler le 9-1-1, vous devriez toujours appeler le 9-1-1 en premier lieu afin d’obtenir de l’aide le plus rapidement possible.


Vous devez donner des soins en premier lieu dans les situations suivantes :


1) La personne s’étouffe

2) ou elle a une réaction anaphylactique et porte un auto-injecteur d’épinéphrine.


Dans ces cas, comme la personne pourrait mourir avant l’arrivée des services médicaux d’urgence médicale, votre priorité est de donner des soins. De plus, étant donné que les secouristes peuvent remédier à ces situations, donner des soins immédiats peut en fait améliorer l’état de la personne. Si la personne qui a une réaction d’anaphylaxie ne porte pas d’auto-injecteur d’épinéphrine, il y a bien peu de choses que vous puissiez faire en tant que secouriste. Vous devez donc d’abord appeler le 9-1-1 avant de donner des soins.


3) La personne a une hémorragie grave.


Comme une hémorragie grave réduit rapidement le volume de sang dans le corps, elle peut être mortelle. Appliquez immédiatement une pression directe, puis appelez le 9-1-1 dès que possible. Souvent, la personne sera en mesure d’appliquer une pression sur sa propre blessure pendant qu’un témoin ou vous-même appelez le 9-1-1.

2.3 Que dire au répartiteur du 9-1-1


Lorsque vous appelez le 9-1-1, le répartiteur qui vous répondra pourrait vous demander:

– Où se trouve l’urgence (par exemple, l’adresse, les intersections à proximité ou des points de repère) ?

– Quelle est la nature de l’urgence (autrement dit, avez-vous besoin de policiers, de pompiers ou d’ambulanciers)?

– De quel numéro de téléphone appelez-vous?

– Quel est votre nom?

– Que s’est-il passé?

– Combien de personnes sont touchées et dans quel état sont-elles ?

2.4 Quand terminer l’appel au 9-1-1


Ne raccrochez pas avant que le répartiteur ne vous dise de le faire. Il pourrait avoir besoin de renseignements supplémentaires. Bon nombre de répartiteurs ont également la formation nécessaire pour donner des directives de premiers soins et de RCR (réanimation cardiovasculaire) au téléphone, ce qui peut être utile lorsque vous n’êtes pas certain de ce que vous devez faire ou que vous avez besoin que l’on vous rappelle les étapes de soins appropriées.

III. ENFIN, SECOURIR

3.1 Soins généraux


Traitez d’abord toute blessure mettant la vie de la personne en danger. Donnez les soins nécessaires selon vos connaissances et votre formation en suivant les directives générales suivantes:

– Surveillez la respiration de la personne et son état de conscience.

– Aidez la personne à se reposer dans la position la plus confortable possible. Au besoin, placez la personne en position latérale de sécurité (voir des explications à la section suivante).

– Veillez à ce que la personne ne souffre pas du froid ou de la chaleur.

– Rassurez la personne en répétant que vous êtes là pour l’aider et que les paramédics ont été avisés (si c’est le cas).

– Continuez de surveiller tout changement dans l’état de la personne.

3.2 Position latérale de sécurité


Une personne qui ne réagit pas ou dont l’état de conscience est altéré ne doit pas reposer sur le dos, car ses voies respiratoires pourraient être obstruées par sa langue, sa salive ou ses liquides corporels. Vous pouvez aider à protéger les voies respiratoires en retournant la personne sur le côté pour la placer en position latérale de sécurité. Il est plus sécuritaire de placer une personne malade ou blessée en position latérale de sécurité, pourvu que cela ne vous empêche pas de lui donner des soins. Par contre, il n’est pas nécessaire de placer la personne en position latérale de sécurité lorsqu’elle est parfaitement alerte et en mesure de protéger ses propres voies respiratoires. Évitez de retourner la personne si cela peut aggraver son état (par exemple si la jambe de la personne semble fracturée). Comme c’est toujours le cas, vous ne devriez déplacer la personne que s’il est sécuritaire de le faire. Pour faire rouler une personne en position latérale de sécurité de manière sécuritaire:

– Levez le bras qui est le plus près de vous.

– Placez le bras qui est le plus loin de vous en travers de sa poitrine avec sa paume contre sa joue.

– Soulevez le genou de la jambe la plus loin de vous.

– Faites rouler la personne vers vous d’un seul bloc en tirant le genou soulevé et en soutenant la tête et le cou avec votre autre main.

– Placez la personne sur le côté et glissez le genou plié dans une position qui empêche la personne de rouler sur le ventre.

– Placez l’autre bras de la personne dans une position confortable devant elle.

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=eELKKFFjM8Q, minute 2:37)

– Vérifiez de nouveau les points ABC de la personne (voies respiratoires non bloquées, respiration régulière, le cœur bat et il n’y a pas d’hémorragies graves)

3.3 Quand arrêter les soins


Lorsque vous commencez à donner des soins à une personne malade ou blessée, vous devez continuer à le faire jusqu’à l’un ou l’autre des moments suivants :

-Un autre secouriste formé ou un paramédic vous remplace.

-Vous êtes trop épuisé pour continuer.

-Les lieux deviennent non sécuritaires.

3.4 Cas où il y plusieurs victimes


Si vous vous retrouvez devant une situation où il y a plusieurs personnes malades ou blessées, le principe est d’intervenir d’abord auprès des personnes qui ont besoin de soins urgents. Pour ce faire, vous devez déterminer la maladie ou blessure qui pose les plus grands risques, ainsi que les personnes que vous êtes le plus en mesure d’aider selon votre niveau de formation. On appelle triage le processus de tri et d’administration de soins en fonction de la gravité de l’état de plusieurs personnes malades ou blessées. Par exemple, si une personne saigne faiblement et qu’une autre saigne suffisamment pour mettre sa vie en danger, vous devriez aider d’abord la personne dont la vie est en danger, car les paramédics arriveront avant que les saignements mineurs deviennent plus abondants.

3.5 Procéder à l’examen secondaire:


Lorsque vous avez déterminé et soigné les blessures qui mettent la vie de la personne en danger lors de l’examen primaire, vous devez vérifier si la personne présente d’autres blessures ou troubles qui nécessitent des soins. Il s’agit de l’examen secondaire.

Si les points ABC de la personne semblent normaux, effectuez un examen secondaire pour déceler les blessures ou les troubles qui n’ont pas été décelés lors de l’examen primaire. L’examen secondaire consiste en trois étapes :

– Poser des questions.

– Surveiller la qualité des signes vitaux d’une personne.

– Effectuer un examen des blessures et vérifier s’il y a état de choc.

3.5.1 questions à poser sur l’état de la personne (questions SAMPLE)


Questionnez la personne malade ou blessée (si elle est alerte) ainsi que tout autre témoin sur les lieux de l’incident afin d’obtenir de plus amples renseignements. Les questions SAMPLE suivantes permettent de recueillir des renseignements sur l’état de la personne :

S: SIGNES ET SYMPTÔMES — Avez-vous des coupures ou des ecchymoses quelque part? Comment vous sentez-vous? Ressentez-vous de la douleur? Ressentez-vous quelque chose de différent ?
A: ALLERGIES — Avez-vous des allergies ?
M: MÉDICAMENTS — Prenez-vous des médicaments ? Pour traiter quelle maladie?
P: PASSÉ MÉDICAL — Souffrez-vous de troubles médicaux tels que des maladies cardiaques ou autre maladie? Est-ce que cela s’est produit auparavant?
L: LE DERNIER REPAS — Quand avez-vous mangé ou bu pour la dernière fois? Qu’avez-vous mangé ou bu?
E: ÉVÉNEMENTS AYANT PRÉCÉDÉ L’INCIDENT — Que s’est-il passé?

3.5.2 vérification des signes vitaux (conscience, respiration, peau)


Vérifiez la qualité des signes vitaux d’une personne en évaluant son état de
conscience, sa respiration et l’aspect de sa peau.


État de conscience : La personne est-elle alerte ou endormie? Est-ce qu’elle semble confuse? Est-ce que l’état de conscience de la personne s’améliore, se détériore ou reste le même?
Respiration : Écoutez les bruits. Est-ce que la respiration est rapide ou lente, légère ou profonde? Efficace ou adéquate? Légère ou profonde? Est-ce que la personne respire avec difficulté?
Peau : Est-elle sèche ou humide? Est-elle de couleur ou de température inhabituelle?

La fréquence respiratoire d’une personne a un effet direct sur la quantité d’oxygène qui pénètre dans son sang. Une respiration lente apporte moins d’air aux poumons pour une période donnée et diminue par conséquent la quantité d’oxygène qui passe dans la circulation sanguine. Une respiration trop rapide ou trop lente peut aussi perturber l’équilibre entre l’oxygène et le gaz carbonique dans le sang. Lors d’une situation d’urgence nécessitant les premiers soins, la fréquence respiratoire d’une personne peut être perturbée par une blessure, la perte de sang, le choc, la douleur et l’anxiété. Offrir des soins continus peut aider une personne à retrouver une fréquence respiratoire normale. La peau d’une personne malade ou blessée peut perdre sa couleur rosée et devenir plus grise ou blanche que d’ordinaire. Chez les personnes ayant une peau plus foncée, ces changements peuvent être plus difficiles à identifier : la peau peut paraître d’un gris cendré, jaune ou brune ou
d’un vert grisâtre. Les changements peuvent être plus facilement visibles à l’intérieur des lèvres, au bout des ongles ou sur la peau autour de la bouche qui peut être plus pâle ou avoir un ton bleu foncé à cause de la teinte bleuâtre qu’a le sang non oxygéné. Le plus important est de remarquer, si possible, tout changement anormal à la couleur de la peau.

3.5.3 blessures et état de choc

Lorsque vous donnez des soins à une personne souffrant d’une blessure, d’une maladie soudaine ou qui est impliquée dans un incident sérieux, vous devez porter attention aux signes de choc (même si la personne n’est pas blessée gravement). Le choc survient lorsque les organes vitaux manquent de sang oxygéné et est souvent causé par des pertes de liquides abondantes (par exemple, de la diarrhée et et des vomissements).

D’autres causes du choc sont les suivantes :

-Perte de sang abondante

-Défaillance cardiaque

-Brûlures graves

-Infection

-Anaphylaxie

-Infection aiguë (par exemple une septicémie, qui est une infection généralisée provoquée par une bactérie).


Les signes et les symptômes d’un choc sont les suivants :

-Anxiété

-Peau moite et froide

-Peau plus pâle que la normale

-Faiblesse

-Confusion

-Soif excessive

-Respiration rapide

-Somnolence ou perte de connaissance

-Nausées et vomissements.


Que faut-il faire quand une personne est en état de choc?


La meilleure chose à faire lorsque la personne est en choc et d’appeler le 9-1-1. En attendant l’arrivée des paramédics, donnez les soins suivants :

-Soignez les blessures ou les maladies qui ont causé le choc.

-Demandez à la personne de se reposer.

-Gardez la personne au chaud.

-Vérifiez les points ABC de la personne.

-Réconfortez et rassurez la personne.

***

Pour favoriser l’assimilation du contenu de ce module 2, répondez par écrit aux questions suivantes, en vous aidant du texte au besoin:

1. Expliquez en quoi consistent les points A, B et C, qui forment le noyau de l’examen primaire d’une personne qui semble avoir besoin d’aide.

2. Dans quelles circonstances faut-il retarder un appel au 9-1-1?

3. Quand faut-il mettre une personne en position latérale de sécurité et de quelle manière faut-il procéder pour mettre une personne en position latérale de sécurité?

3. Pour aller plus loin que l’examen élémentaire des points A, B et C, il faut poser des questions résumées par l’abréviation SAMPLE. Quelles sont ces questions?

(Fin du module 2)

LES RUDIMENTS DU SECOURISME, MODULE 1: INTERVENIR EN CAS D’URGENCE

Une fois n’est pas coutume, nous allons parler ici de secourisme. Plus précisément, nous allons présenter l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur le sujet, quand on a l’intention de suivre une vraie formation en premiers soins, avec son indispensable dimension pratique.

Nous allons nous limiter aux premiers soins à dispenser à des adultes (à l’exclusion des premiers soins destinés à des enfants). Notre source principale est le guide détaillé du secourisme publié en 2018 par la Croix-Rouge, dont nous allons retenir six (6) sections. On peut retrouver ce document à l’adresse suivante: https://impactsante.ca/wp-content/uploads/documents/Volume-electronique-2018-Croix-Rouge-Guide-detaille-de-secourisme-et-RCR.pdf.

En fait, nous allons littéralement reproduire à peu près tel quel le cœur de ce document, dont nous allons légèrement revoir l’expression et, parfois, la disposition des matériaux. Mais nous allons remplacer quelques illustrations et suggérer à l’occasion des vidéos explicatives.

À la fin de chaque section, quelques questions attirent l’attention sur les points essentiels et invitent à réécrire la matière dans ses propres mots.

Voici un aperçu de nos six (6) modules, une table des matières en quelque sorte:

Module 1 Intervenir en cas d’urgence (Voir le détail ci-après)

Module 2 Vérifier, appeler, secourir

1) Vérifier

1.1 Vérifier les lieux

1.2 Vérifier les événements

1.3 Vérifier le nombre de personnes affectées

1.4 Vérifier si de l’aide est disponible

1.5 Vérifier l’état de la personne: son état de conscience, l’état de ses voies respiratoires (A), l’état de sa respiration (B) , l’état de sa circulation sanguine (C)

2) Appeler

2.1 Quand appeler le 9-1-1

2.2 Quand prioriser les soins plutôt que l’appel au 9-1-1

2.3 Que dire au répartiteur du 9-1-1

2.4 Quand terminer l’appel au 9-1-1

3) Secourir

3.1 Soins généraux

3.2 Position latérale de sécurité

3.3 Quand arrêter les soins

3.4 Cas où il y plusieurs victimes

3.5 Procéder à l’examen secondaire:

3.5.1 Questions à poser sur l’état de la personne (questions SAMPLE)

3.5.2 Vérification des signes vitaux (conscience, respiration, peau)

Module 3 Les obstructions respiratoires

1. Introduction

2. Obstruction partielle des voies respiratoires

3. Obstruction complète des voies respiratoires

4. Que faire quand on s’étouffe quand on est seul.

Module 4 Les urgences circulatoires

Les urgences circulatoires sont des maladies ou des blessures soudaines touchant le cœur ou les vaisseaux sanguins. Ce sont:

1. la crise cardiaque,

2. la crise d’angine,

3. l’AVC (Accident vasculaire cérébral)

4. et sa variante plus légère, l’AIT (accident ischémique transitoire),

5. l’hémorragie externe grave

6. et l’hémorragie interne grave.

Module 5 La réanimation cardiorespiratoire (RCR) et le défibrillateur externe automatisé (DEA)

1) Introduction

2) L’arrêt cardiaque

3) …la réanimation cardiorespiratoire (RCR)

4) Le défibrillateur externe automatisé (DEA)

5) Remarques finales sur le travail d’équipe…

Module 6 Les urgences respiratoires

1) Introduction

2) Détresse respiratoire

3) Hyperventilation

4) Asthme

5) Anaphylaxie

***

(Début du module 1)

Plan du module 1: Intervenir en cas d’urgence

1) Préliminaire

2) Lois du bon samaritain

3) Permission d’aider et situations particulières

4) Personnel du 9-1-1

5) Quand appeler le 9-1-1

6) Se protéger quand on intervient dans une urgence.

***

1) PRÉLIMINAIRE


Assurez-vous d’avoir à portée de la main les articles qui vous aideront à intervenir en cas d’urgence. Gardez une trousse de premiers soins dans la maison ou dans votre véhicule et assurez-vous de savoir où se trouvent la trousse des premiers soins et le défibrillateur externe automatisé (DEA) au travail.

2) LOIS DU BON SAMARITAIN (QUESTIONS JURIDIQUES ASSOCIÉES AUX PREMIERS SOINS)


Les lois du bon samaritain, qui protègent les secouristes à l’égard des responsabilités financières, ont été élaborées pour encourager les personnes à aider les autres en cas d’urgence. Ces lois supposent qu’un secouriste fera de son mieux pour sauver une vie ou éviter d’aggraver les blessures. Les lois du bon samaritain exigent qu’un secouriste utilise le
bon sens et un niveau raisonnable de compétence, et qu’il ne donne que les types de soins d’urgence pour lesquels il a reçu une formation. Elles protègent normalement les secouristes qui font ce qu’une «personne raisonnable et prudente» ferait dans la même situation. Par exemple, une personne raisonnable et prudente ferait ce qui suit :

– Déplacer une personne uniquement lorsque la vie de cette dernière est menacée.

– Demander à une personne alerte (ou au parent, au tuteur ou à la personne responsable) la permission d’aider avant de donner des soins; c’est ce qu’on appelle le consentement

– S’assurer que la personne ne se trouve pas dans un état où sa vie est en danger avant de donner d’autres soins.

– Appeler le 9-1-1 (les services médicaux d’urgence).

– Continuer à donner des soins jusqu’à ce que des personnes hautement qualifiées prennent la relève.

Toutefois, les lois du bon samaritain ne protègent pas nécessairement le secouriste lorsque ce dernier commet une faute grave, adopte un comportement insouciant ou abandonne la personne après avoir commencé à donner des soins.

3) PERMISSION D’AIDER ET SITUATIONS PARTICULIÈRES

Dès que vous décidez d’agir, vous devez obtenir l’autorisation de la personne malade ou blessée avant de lui donner des soins. C’est ce qu’on appelle obtenir le consentement. Pour obtenir le consentement :

– Dites à la personne qui vous êtes, par exemple en donnant votre prénom et en mentionnant votre profession.

– Dites-lui que vous êtes là pour l’aider.

– Demandez-lui si elle est d’accord.

Il est parfois difficile dans certaines situations d’obtenir l’autorisation de donner des soins à une personne malade ou blessée qui refuse l’aide des secouristes ou des témoins.


Une personne qui ne réagit pas, qui est confuse ou qui souffre d’un trouble mental pourrait ne pas être en mesure de donner son autorisation. Dans ces cas, la loi suppose que la personne donnerait son autorisation si elle avait la capacité de le faire. Cela s’appelle le consentement implicite.


Une personne malade ou blessée peut refuser les soins, même lorsqu’il s’agit d’une nécessité absolue.

Vous devez respecter les souhaits de la personne. Expliquez à la personne que d’après vous des soins sont nécessaires, mais ne la touchez pas ou ne lui donnez pas de soins, et n’essayez jamais de l’aider de force. N’oubliez pas que vous ne devez jamais mettre votre propre vie en danger. Si possible, restez près de la personne au cas où elle décide d’accepter votre aide ou qu’elle perde connaissance. Si vous considérez que la personne se trouve dans un état mettant sa vie en danger, appelez le 9-1-1 et mentionnez qu’une personne a besoin d’aide médicale, mais la refuse. Les paramédics évalueront la situation à leur arrivée sur les lieux. Lorsque la personne donne initialement son consentement puis le retire, cessez de donner les soins et appelez le 9-1-1 si ce n’est pas déjà fait.

Une intervention sur les lieux d’une urgence signifie apporter un soutien affectif et soigner les blessures. Lorsque vous donnez des soins :

-Parlez en restant calme et rassurant. Demandez à la personne malade ou blessée comment elle s’appelle et appelez-la souvent par son prénom.

-Utilisez la communication verbale et non verbale pour rassurer la personne.

-Placez-vous de manière à ce que vos yeux soient au même niveau que ceux de la personne malade ou blessée à qui vous vous adressez.


-Évitez les contacts physiques inutiles et tout langage corporel qui peut sembler menaçant.

-Écoutez attentivement la personne blessée ou malade. Pour ce faire, voici quatre comportements que vous devez adopter :

. Faire tous les efforts possibles pour comprendre tout ce que la personne essaie de vous dire.

. Répéter à la personne ce qu’elle vient de vous dire, dans vos mots.

. Éviter toute critique, toute colère ou tout rejet des énoncés de la personne.

. Utiliser des questions ouvertes (c’est-à-dire éviter de poser des questions auxquelles on peut répondre par «oui» ou «non»).

4) PERSONNEL DU 9-1-1


Les membres du personnel des services médicaux d’urgence possèdent la formation avancée nécessaire pour fournir des soins médicaux hors du milieu hospitalier.
Selon leur niveau de formation, leurs rôles et responsabilités diffèrent. Plusieurs catégories de personnel qualifié peuvent répondent à un appel d’urgence placé au 9-1-1 :


Premiers répondants : les policiers, les pompiers ou des personnes œuvrant dans des domaines spécifiques tels des entraîneurs sportifs ou des membres d’équipes d’intervention d’urgence en milieu de travail. Ils sont formés pour intervenir rapidement afin de sauver des vies. Contrairement aux intervenants civils (les secouristes), les premiers répondants ont l’obligation légale d’agir en cas d’urgence lorsqu’ils sont en fonction.


Personnel paramédical
: personnel d’urgence hautement spécialisé, qualifié pour fournir des soins de base et avancés en réanimation. On donne généralement à ces personnes le nom de paramédics. Une fois sur les lieux, ces professionnels se chargeront de la personne, y compris du transport vers l’hôpital ou d’autres installations au besoin. Dans la suite du texte, nous utiliserons généralement le terme de paramédics comme terme générique pour désigner le personnel médical d’urgence; retenons cependant que ces derniers peuvent être précédés d’autres types de personnel, par exemple les pompiers.

5) QUAND APPELER LE 9-1-1

Parfois, vous ne serez pas certain s’il est nécessaire d’appeler le 9-1-1. Afin de prendre cette décision, faites preuve de jugement en vous basant sur la situation, votre évaluation de la personne malade ou blessée et vos connaissances. Suivez votre instinct. En cas de doute, appelez les secours. Si vous croyez qu’il y a une urgence, c’est probablement le cas, et vous devriez appeler le 9-1-1 pour obtenir de l’aide professionnelle sans plus tarder.

Appelez le 9-1-1 s’il y a un danger pour vous ou pour les autres ou si la personne malade ou blessée présente l’un des symptômes suivants :

-Absence de réaction ou altération de l’état mental (par exemple, un état de confusion)

-Difficultés respiratoires ou absence de respiration

-Douleur ou pression persistante à la poitrine

-Hémorragie grave ou incontrôlable

-Convulsions

-Maux de tête graves

-Élocution anormale

-Blessures à la tête, au cou ou au dos

-Sang dans les urines ou les selles

-Crise de santé mentale apparente.


Vous devriez également appeler le 9-1-1 si la personne malade ou blessée est difficile d’accès ou si elle est impliquée dans l’une des situations suivantes :

-Incendie

-Explosion

-Accident de véhicule motorisé

-Exposition à des matières dangereuses

-Présence de fils électriques sur le sol

Noter que lorsqu’un incident se produit dans un lieu de travail ou dans un milieu de vie, il doit être adéquatement consigné, sur papier ou sur support électronique.

6) SE PROTÉGER QUAND ON INTERVIENT DANS UNE URGENCE

Gants
Le port de gants est une excellente façon de vous protéger d’une infection en
donnant les premiers soins. La plupart des gants dans les trousses de premiers soins
sont jetables et sans latex, car certaines personnes sont allergiques au latex.

Portez des gants dans les situations suivantes :

-Lorsque vous donnez des soins, surtout si vous risquez d’entrer en contact avec le sang d’une autre personne ou avec une matière potentiellement infectieuse.

-Lorsque vous devez manipuler des articles ou des surfaces souillées de sang ou des matières potentiellement infectieuses.


-Lorsque vous portez des gants, tentez de limiter les contacts avec les autres surfaces. Évitez de toucher à quoi que ce soit pendant que vous portez des gants puisque des agents pathogènes peuvent facilement se propager des gants à une autre personne. Si possible, retirez les gants souillés et remplacez-les par une paire propre avant de toucher à d’autres surfaces ou équipement dans votre trousse de premiers soins.


-Songez à demander à la personne de s’aider elle-même pendant que vous récupérez ou mettez vos gants. Par exemple, une personne qui saigne peut utiliser sa main pour mettre de la pression sur sa blessure. Cette approche est également efficace dans les situations où les gants ne sont pas disponibles. Une fois que vous avez fini de donner des soins, retirez les gants en utilisant la bonne technique pour réduire le risque de contamination de votre épiderme. Jetez les gants comme il se doit et lavez-vous les mains. Lorsque plusieurs
personnes ont besoin de soins, retirez vos gants, lavez-vous les mains et mettez une paire de gants propres avant d’aider la personne suivante.

Barrières de protection respiratoire pour la RCR (la réanimation cardiorespiratoire)


Les barrières de protection respiratoire pour la RCR servent à réduire le risque d’infection lorsque vous donnez la respiration artificielle en éliminant le besoin d’un contact bouche à bouche, vous protégeant ainsi des liquides corporels comme la salive et le sang. Le type le plus simple de barrière respiratoire est l’écran facial, un mince morceau de plastique plat doté d’une ouverture ou d’une valve que l’on place sur le visage d’une personne pour insuffler de l’air dans la bouche d’une personne. Un masque de poche est un article transparent et flexible qui assure un contact hermétique avec le nez ou la bouche d’une personne. L’ouverture est dotée d’un filtre ou d’une valve qui vous protège contre le contact avec les liquides corporels et l’air d’expiration de la personne à qui vous donnez des soins. Si possible, choisissez de l’équipement de la bonne taille pour la personne blessée ou malade.

Nécessité de ventiler après une situation d’urgence

Noter aussi qu’il est souvent utile de parler avec quelqu’un après être intervenu dans une situation d’urgence. En effet, il peut être stressant de s’engager dans une situation d’urgence et de donner les premiers soins et de plus, des sentiments d’inquiétude, de doute, d’anxiété et de peur peuvent persister.

***

Pour favoriser l’assimilation du contenu de ce module 1, répondez par écrit aux questions suivantes, en vous aidant du texte au besoin:

1- Peut-on faire face à une poursuite en justice quand on porte secours à une personne en difficulté?

2- Quand faut-il appeler le 9-1-1?

3- Pourquoi faut-il porter des gants quand on vient en aide à quelqu’un?

4- Pourquoi faut-il mettre en place une barrière de protection lorsqu’on fait le bouche-à-bouche à une personne en difficulté?

5- La présente série de six (6) modules sur le secourisme remplace-t-elle une formation en bonne et due forme dans ce domaine?

(Fin du module 1)

DOUBLER LA DURÉE DE VIE D’UN CHAUFFE-EAU

Un chauffe-eau électrique, réduit à sa plus simple expression, a plus ou moins l’aspect suivant:

Squelette d’un chauffe-eau

L’eau froide entre en haut à droite et remplit la cuve; une fois l’eau chauffée, elle sort en haut à gauche et alimente éviers, douche(s) et bain(s). À gauche, à la verticale, on voit la tige d’anode, destinée à attirer les sels minéraux qui autrement s’attaqueraient à la cuve et l’endommageraient. La tige d’anode est souvent en magnésium (de l’acier recouvert de magnésium en fait), mais on peut préférer qu’elle soit en aluminium, métal plus flexible et malléable que le magnésium et l’acier.

Au milieu, en haut, on voit une partie de la soupape de surpression, indispensable pour éviter qu’une défectuosité fasse éclater la cuve. La voici plus en détail:

Soupape de surpression d’un chauffe-eau

À gauche, à l’horizontale, on voit deux éléments de chauffage électrique, remplacés sur d’autres modèles par un brûleur au gaz naturel. Les chauffe-eau au gaz plus sophistiqués n’abandonnent pas totalement l’électricité, puisqu’ils sont munis d’un ventilateur électrique qui évacue les produits de combustion vers l’extérieur:

Ventilateur électrique au-dessus d’un chauffe-eau au gaz

Il est recommandé d’actionner la soupape de surpression une fois par mois. Quand on la relâche, elle doit normalement cesser de couler. Si ce n’est pas le cas, il faut la remplacer.

De plus, il est souhaitable de vidanger, chaque mois, une partie de l’eau du chauffe-eau, pour éliminer saletés et bactéries. 

Procédure:

Couper l’arrivée d’eau froide en haut du chauffe-eau. Ouvrir le robinet situé à la base du chauffe-eau (drain valve) après y avoir branché un boyau d’arrosage.  Ouvrir un robinet d’eau chaude à l’étage supérieur pour faire une entrée d’air.  Laisser couler l’équivalent de la moitié d’un seau (qu’on peut vider près de la pompe immergée de la cave, s’il y en a une)  Refermer le robinet du chauffe-eau, puis le robinet d’eau chaude qui faisait office de prise d’air.  Réalimenter le chauffe-eau en eau froide de même qu’en électricité ou en gaz naturel. Rebrancher le ventilateur électrique (s’il y a lieu).

L’expérience, sur plusieurs années, montre que l’entretien régulier de la tige d’anode permet d’étirer substantiellement la durée de vie d’un chauffe-eau, n’en déplaise aux fabricants de chauffe-eau. La chose n’est guère possible dans les immeubles à appartements multiples, où on remplace systématiquement les chauffe-eau aux dix ans, parfois moins. On veut en effet limiter les dégâts d’eau provoqués par l’éclatement possible de la cuve du chauffe-eau. Mais il arrive parfois qu’on habite une maison individuelle et que le chauffe-eau est dans un sous-sol non fini, muni en plus d’une pompe immergée qui expulse l’eau qui s’accumule vers les égouts.

Dans une telle situation, il n’y a que des avantages à donner un peu d’amour à la tige d’anode. Si on bénéficie d’un espace libre de trois pieds au-dessus du chauffe-eau, on peut retirer et réinstaller l’anode en utilisant un ratchet (clé à cliquet) de dimensions appropriées, comme on le voit ici:

Clé à cliquet utilisée pour enlever et remettre une tige d’anode

(Prendre la précaution de couper l’arrivée d’eau de même que l’alimentation en gaz ou en électricité, ouvrir un robinet d’eau chaude à l’étage; actionner la soupape de sécurité pour laisser écouler un peu d’eau).

Les dimensions de la tête de l’anode étant standard, on n’a pas à s’inquiéter de cet aspect lorsqu’il faut la changer. Notons que pour retirer et installer la tige d’anode, le ratchet doit habituellement être prolongé par un tuyau de d’acier dont l’effet de levier est indispensable.

Une fois la tige d’anode retirée, on la nettoie à fond de façon à exposer le métal à l’action des sels minéraux de la cuve et donc à protéger celle-ci de leurs effets destructeurs. Quand elle est trop « mangée », on la remplace par une tige d’anode de même longueur, de préférence en magnésium. (Une tige d’anode rigide peut normalement s’acheter dans un centre de rénovation.)

Si l’espace au-dessus du chauffe-eau est réduit, il faut penser à mettre en place une tige d’anode flexible. Si on n’en trouve pas sur le marché local, il faut penser à commander sur Internet, où Amazon est actuellement incontournable. Voici de quoi a l’air une tige d’anode flexible:

Tige d’anode flexible

Si on refuse de s’associer à Amazon (entreprise réputée pour traiter très mal son personnel), on peut acheter une tige d’anode rigide en aluminium (plus souple que le magnésium) et la transformer en tige d’anode semi-flexible.

Il faut d’abord retirer la tige d’anode originale:

Procédure:

Retirer le bouchon de plastique marqué ANODE. Retirer l’isolant juste au-dessous pour libérer la tête de l’anode. Dévisser lentement la tige d’anode en tournant dans le sens anti-horaire, à l’aide d’un ratchet prolongé par un tuyau d’acier d’un pouce. Tirer l’anode au maximum vers le haut. Enserrer l’anode avec des pinces grip (pince-étau) près du trou dont on l’a retirée. Protéger les filets du trou en question avec une guenille. Couper l’anode avec une scie à fer au-dessus des pinces grip (on veut retenir la partie inférieure de l’anode pour éviter qu’elle tombe dans la cuve une fois coupée). Enlever la partie supérieure de l’anode. Retirer, à l’aide des pinces grip, la partie de l’anode encore immergée. Retirer la guenille et essuyer avec soin les filets du « trou ».

Il faut maintenant déterminer la longueur de l’anode à installer, qui ne peut pas toujours être identique à la longueur de celle qu’on vient de retirer (30 pouces ou 76 centimètres, souvent, pour un chauffe-eau au gaz de 50 gallons). Dans le cas qui nous occupe, la nouvelle anode devra être d’une longueur maximale de 26 pouces, soit le double de la section supérieure de l’anode que nous avons enlevée.

Il faut donc couper notre anode d’aluminium à 26 pouces. Puis, en plein milieu, il faut faire deux traits de scie à fer à 3/8 pouce de distance l’un de l’autre (profondeur: 3/8 pouce), l’objectif étant de faciliter le pliage.

On fait l’équivalent de l’autre côté, mais cette fois-ci, il faut retirer le métal découpé (3/8  » par 3/8") à l’aide de la scie à fer, qu’on place à 45 degrés. On plie alors l’anode d’aluminium à l’endroit des incisions: les incisions extérieures s’écartent un peu; le métal retiré de l’autre côté facilite le pliage.

Voici une illustration un peu grossière de ce qui précède:

Tige d’anode en aluminium, avec les incisions qui permettent de la plier

Il s’agit ensuite d’insérer la nouvelle anode dans le chauffe-eau, en la pliant plus ou moins selon l’espace dont on dispose au-dessus du chauffe-eau. À mesure que l’anode entre dans le chauffe-eau, on la redresse, en prenant appui sur les côtés du « trou », qui n’est est pas affecté, car il est d’un métal beaucoup plus dur que l’aluminium. On revisse lentement l’anode à l’aide du ratchet. On vérifie ensuite que tout est étanche avant de remettre le chauffe-eau en marche.

Il n’est pas rare que ce travail un peu pénible permet de prolonger la durée de vie d’un chauffe-eau jusqu’à près de 20 ans. Mais il faut savoir ignorer les rappels des compagnies d’assurances, surtout préoccupées d’éviter les réclamations. Or justement, il ne peut y avoir de réclamation ici, puisqu’il n’y a pas de dégâts possibles. Quant aux astuces de l’industrie du chauffe-eau (y compris les avis que l’entretien de la tige d’anode ne change rien à la durée de vie d’un chauffe-eau), il faut les attribuer au désir de garder les actionnaires heureux, et, par conséquent, les clients moins heureux.

Bref, il est difficile d’éviter d’entretenir régulièrement un chauffe-eau, à moins qu’on soit locataire d’un immeuble à logements qui a déjà ses procédures. Une fois par mois, on vérifie la soupape de surpression et on fait couler une certaine quantité d’eau afin de réduire débris et saletés. Quant à la tige d’anode, il faut la retirer une fois par an pour la nettoyer à fond. Si on doit la remplacer, il faut parfois opter pour une tige d’anode en aluminium qu’on transforme si nécessaire en tige d’anode semi-flexible. Au prix demandé pour les travaux de plomberie ces temps-ci, peu de gens refuseraient de prolonger de façon importante la durée de vie de leur chauffe-eau, au moins s’ils ont un minimum d’habileté et de goût pour les travaux d’entretien.

UNE GÉNÉRATRICE URBAINE POUR FAIRE FACE À DES PANNES PROLONGÉES

Dans un article précédent, il a été question de l’installation d’une génératrice d’urgence pour faire face aux pannes d’électricité. Il s’agissait alors de garder en fonction quelques circuits électriques seulement, par le biais d’une génératrice portative fonctionnant à l’essence. On envisageait même un branchement simplifié, peu coûteux, utilisé par nos voisins américains.

Sur ce dernier point, les développements espérés tardent à se matérialiser. Cela veut dire que dans nos régions, il faut toujours faire installer un commutateur de transfert complexe et coûteux, mais qui a l’avantage, semble-t-il, d’être plus sécuritaire. Avec la panne qui a affecté plusieurs régions du Québec (dont la région de Montréal) pendant le congé de Pâques 2023, on a vu clairement que les pannes liées au verglas étaient loin d’être une chose du passé. C’est donc toute la question des génératrices électriques qu’il faut revoir. Et dans ce contexte, l’espoir que le nécessaire simplifié de verrouillage (interlock kit) moins coûteux paraît étrangement académique.

En effet, la panne récente nous a rappelé que l’alimentation électrique n’est pas nécessairement très fiable. Les intempéries, la demande excessive, les exportations vers le sud, et même les tentatives de sabotage doivent désormais accaparer l’attention. Première conclusion: il faut résister au tout électrique. En effet, si tout est électrique et que l’électricité manque, tout s’arrête, même les autos électriques. Et si les autos hybrides (essence-électricité) devraient encore recevoir nos suffrages, la filière gazière ne devrait pas non plus être abandonnée trop vite, n’en déplaise aux écologistes les plus convaincus. Il serait peu judicieux, en effet, de mettre tous nos œufs dans le même panier en matière énergétique.

Tout ça pour dire que si le charbon, comme le mazout (le diesel) et ses variantes, doivent être peu à peu abandonnés parce que trop polluants, il faudrait garder un accès, peut-être limité, au gaz naturel comme solution de secours (de même qu’au gaz propane pour les régions où les canalisations de gaz naturel ne sont pas présentes).

Pour ce qui concerne les génératrices d’urgence, il faut maintenant penser à des génératrices fixes, plus puissantes, qui se branchent autant que possible sur les canalisations de gaz naturel déjà en place (ou qui se branchent sur un réservoir de gaz propane si nécessaire).

Pour une maison standard équipée d’une entrée électrique de 200 ampères, on pourrait penser à une génératrice fixe de 20 000 watts (20 kilowatts) qui pourrait prendre la relève du réseau d’Hydro-Québec en cas de besoin et qui serait en mesure de répondre à la plupart des besoins d’une famille de trois ou quatre personnes.

Au nombre des fabricants de ce type d’appareil, on compte: Generac, Kohler, Cummins et Briggs & Stratton. Quand on vit dans la région de Montréal, les deux derniers doivent être oubliés, car ils n’y disposent à peu près pas de concessionnaires. Generac, dont la publicité est très tapageuse, s’attire de nombreuses critiques, assez bien reflétées par le site américain The Garage Journal, dans sa section Generators. Il faut donc se rabattre sur la marque Kohler, qui par ailleurs semble jouir d’une bonne réputation.

Faut-il le rappeler, l’installation et l’entretien d’un appareil de ce type doivent être confiées à des professionnels, essentiellement des concessionnaires autorisés des produits Kohler. Deux sont actifs dans le grand Montréal: Lagacé Électrique dans la région de Vaudreuil-Dorion et Ludec Électrique dans la région de Terrebonne. C’est donc à l’un ou l’autre de ces distributeurs Kohler qu’il faudra s’adresser, quand l’affluence provoquée par la panne d’avril 2023 se sera un peu calmée.

Examinons les caractéristiques d’une génératrice Kohler 20RCA(L) d’à peu près cette puissance de 20 kilowatts:

elle peut fonctionner au gaz naturel (sa puissance est alors de 18 kW, soit 18 000 watts)

elle s’installe à l’extérieur (sur une base de béton ou de gravier),

elle protège toute la maison,

elle est garantie pour 5 ans,

elle est équipée d’un moteur Kohler de 999 centimètres cubes,

elle est faite d’aluminium en grande partie (pour résister aux intempéries),

elle vient avec un commutateur de transfert compatible (modèle RXT)

à 50% de sa puissance, elle consomme 4.6 mètres cubes de gaz naturel à l’heure (8 mètres cubes à sa puissance maximale), soit un coût horaire de 27.5 cents x 4.6 = 1.27$ (27.5 cents x 8 mètres cubes = 2.20$ à la puissance maximale),

et, point important si on est proche du voisinage, elle n’est pas trop bruyante (66 décibels lors de la vérification hebdomadaire, 70 décibels à pleine vitesse).

Voici une photo de cet appareil, prise à la même source:

Génératrice Kohler modèle 20RCA(L)

Une courte vidéo donne une idée de l’intérieur de l’appareil. Quant à l’installation comme telle, on peut en avoir une idée ici.

Noter qu’une batterie de 12 volts (pour le démarrage) doit être achetée séparément.

Pour notre part, nous envisageons d’installer cette génératrice Kohler devant une petite maison d’un étage et demi, à proximité de l’entrée électrique et de l’entrée de gaz. Voici une photo, pour donner une idée des lieux:

Emplacement prévu pour installer une génératrice Kohler 20RCA(L), à proximité des entrées de gaz et d’électricité (Noter que la fenêtre, au-dessus, devra absolument rester fermée lorsque l’appareil sera en marche.)

Si, comme on l’a dit, l’installation d’une génératrice fixe doit nécessairement être confiée à des professionnels du domaine, il est important de savoir quoi demander et de pouvoir comprendre minimalement les principes de base de l’installation, autant que les bases du fonctionnement de l’appareil.

Nous envisageons de demander le respect scrupuleux des instructions du fabricant, mais d’aller au-delà quand cela nous paraît nécessaire.

Voici un aperçu des principales étapes de l’installation d’une génératrice Kohler 20RCA(L), dont on peut se faire une une idée préalable ici.

Première étape:

Le fabricant suggère d’installer l’appareil sur du gravier ou sur une base de béton, préfabriquée ou coulée sur place. Quant à nous, nous allons demander de construire une base de bois traité de 18 pouces de hauteur qui sera remplie de gravier et qui sera susceptible de recevoir une dalle de béton préfabriquée aux dimensions de l’appareil (47 pouces par 26 pouces). Voici de quoi pourrait avoir l’air cet ensemble en début d’élaboration:

Base en bois traité, que nous proposons de surélever à 18 pouces

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=fLjHPKkIMWo)

La raison est que l’appareil, pour l’essentiel, est un moteur de 999 centimètres cubes, qui fonctionne au gaz naturel, qui a besoin d’un apport d’air pour fonctionner (et pour se refroidir) et qui doit évacuer des résidus de combustion:

Entrée d’air du côté droit de l’appareil et évacuation des résidus de gaz naturel du côté gauche de l’appareil

(Source: https://resources.kohler.com/power/kohler/residential/pdf/adv9746.pdf)

Or il pourrait devoir se mettre en marche au moment où le sol est couvert de neige. Il faut donc éviter que les orifices d’entrée et de sortie d’air, situés aux deux extrémités de l’appareil soient bloqués par la neige. D’où l’idée de surélever l’appareil au niveau recommandé pour les prises de courant extérieures, soit 18 pouces.

Deuxième étape:

Relier solidement l’appareil à sa base de béton à l’aide de boulons préalablement fixés au béton, autant pour la stabilité de l’appareil que pour rendre la vie difficile à d’éventuels voleurs:

Trous pour passer les boulons visant à tenir l’appareil bien en place

(Source: https://resources.kohler.com/power/kohler/residential/pdf/adv9746.pdf)

Troisième étape:

Il faut maintenant brancher le tuyau d’alimentation en gaz naturel. Un tuyau flexible muni d’une valve se branche sur une conduite de gaz naturel et se fixe sur l’arrière de l’appareil, comme l’indique la main tendue sur l’illustration qui suit:

Branchement de l’arrivée du gaz naturel

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=j7xrTnGxcZE)

Le branchement de l’arrivée de gaz naturel se fait sur le bouton rouge qu’on voit clairement ici:

Bouchon rouge où se fait le branchement du gaz naturel

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=fLjHPKkIMWo)

Quatrième étape:

Les branchements électriques exigent l’installation d’un commutateur de transfert automatique (fourni avec l’appareil) à côté du panneau électrique, comme on le voit, à droite, sur cette illustration:

À gauche, le panneau électrique de la maison; à droite, le commutateur de transfert automatique qui vient avec l’appareil

Le panneau de 200 ampères de la maison est alors relié au commutateur de transfert automatique:

À gauche, le panneau électrique de la maison, dont le couvercle a été retiré; à droite, le commutateur de transfert automatique qui vient avec l’appareil, dont le couvercle a aussi été retiré

Puis les branchements se font à l’appareil, en prenant soin de passer les câbles dans des gaines (grises) flexibles, capables d’absorber les vibrations de l’appareil, comme on le voit au-dessus du branchement du gaz sur cette illustration:

En haut, à gauche, gaines grises contenant les câbles de branchement électrique

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=j7xrTnGxcZE)

Note: le commutateur de transfert automatique, ici, ne contient pas de disjoncteurs. C’est qu’en cas de panne, toute la maison sera alimentée. Si la charge s’avérait trop lourde, il nous faudra fermer certains circuits en mettant à OFF les disjoncteurs correspondants. (Il est possible, cependant, de demander l’installation d’un commutateur contenant des disjoncteurs.)

Pour plus de détails sur les branchements électriques, voir la section Electrical, page 23 et suivantes du document suivant: https://documents.unboundsolar.com/media/evYzW2Sa-24020UL20Installation.pdf

Cinquième étape:

On met en place la batterie de 12 volts qu’il faut acheter à part, après consultation avec les installateurs. On retire d’abord le panneau droit de l’appareil, on met la batterie en place, on recouvre les bornes d’un produit anti-corrosion et on fait les branchements:

Installation de la batterie du côté droit de l’appareil

(Source: https://www.youtube.com/watch?v=fLjHPKkIMWo)

Note: dans nos régions, il est important que la batterie soit protégée du froid, afin qu’elle puisse démarrer sans problème en cas de besoin. Il s’agit de l’emmaillotter dans une protection prévue à cet effet. Un branchement électrique se met en marche, au besoin, pour la garder à la température qui convient.

(Source: https://resources.kohler.com/power/kohler/residential/pdf/g6130.pdf

En fait, d’autres parties de l’appareil devraient aussi être protégées du froid, comme on le voit sous le titre Cold Weather Package, à la page 43 du document suivant: https://documents.unboundsolar.com/media/evYzW2Sa-24020UL20Installation.pdf

Il s’agit maintenant de mettre l’appareil en marche et de tester son fonctionnement. Pour ce faire, l’électricien va couper l’alimentation électrique au compteur, pour simuler une panne d’électricité. L’appareil, commandé par le commutateur de transfert automatique, va se mettre en marche et alimenter la maison en électricité. Si ensuite on remet en marche le panneau électrique, on voit que la génératrice s’arrête peu après, sa fonction étant remplie.

En résumé, il est raisonnable de penser à s’équiper d’une génératrice d’urgence même quand on habite une maison située en milieu urbain. Dans les régions où elles sont accessibles (et où les tremblements de terre sont rares), les canalisations de gaz naturel sont à privilégier. Et le fabricant Kohler, avec son modèle 20RCA(L) offre de bonnes garanties de fiabilité, si toutefois on a l’intention de bien entretenir son produit. Évidemment, tout cela coûte cher, très cher.

CONTINENT-GLOBE: S’ABSTENIR OU SE PRÉPARER À AGIR

Un jour ou l’autre, dans la vie, on est appelé à devoir aider une personne à se déplacer. S’il s’agit de courtes distances, c’est le fauteuil de transport qui s’avère l’option la plus pratique. Un coup d’œil sur les fauteuils disponibles sur le marché permet d’en identifier un qui attire l’attention par sa construction solide et le sérieux apparent de ses garanties. C’est le fauteuil de transport CGT, modèle de luxe, de la compagnie Continent-Globe. Si l’on ajoute qu’il s’agit d’une entreprise locale, qui fabrique aussi d’autres fournitures médicales de bonne qualité, on est aussitôt conquis.

Voici d’abord une photo de ce fauteuil, tel qu’on le trouve ici:

On notera en particulier les roues arrière de 12 pouces de diamètre, munies d’un système de freinage aux roues, mais aussi aux poignées, de même que les accoudoirs amovibles autant que les appuis-pied. Bref, on sort de chez le détaillant avec la certitude d’avoir réglé un problème pour un bon bout de temps.

Hélas, on déchante vite. En effet, les roues avant (de 8 pouces de diamètre) ont la détestable habitude de flageoler de gauche à droite, de faire des bye-byes en quelque sorte, au point de rendre la poussée difficile, et même de la bloquer complètement lorsqu’il devient nécessaire d’accélérer un peu.

Prenant la formulation des garanties au sérieux, vous vous présentez chez le détaillant et vous faites valoir que les roues avant semblent souffrir d’un problème de conception auquel il faudrait remédier. Vous vous faites offrir un remplacement des roues avant, pourtant neuves, sans plus. Si vous communiquez avec le fabricant lui-même, c’est le silence radio, y compris quand vous prenez la peine d’écrire une lettre (une vraie lettre) expliquant le problème autant qu’il vous est possible de le faire.

Autrement dit, autant le fabricant que le détaillant se fichent complètement du service après vente et ignorent allègrement les garanties. Entre-temps, vous avez toujours une personne à déplacer et vous devez trouver un expédient pour faire fonctionner convenablement ce maudit fauteuil de transport qui vous avait paru à l’achat rien de moins que la huitième merveille du monde.

Regardant autour de vous, vous remarquez que certains utilisateurs de fauteuils roulants un peu sportifs ajoutent une cinquième roue à leur véhicule:

De plus, il est possible d’ajouter un adaptateur pour fixer cette cinquième roue (appelée freewheel en anglais) à un fauteuil pliant comme le vôtre:

Petit problème: cet équipement d’appoint coûte plus cher que votre fauteuil de transport déjà de luxe. De plus, avec ou sans adaptateur, cet ajout doit supporter au moins la moitié du poids total, puisqu’il fonctionne en remplaçant les roues avant, lesquelles se soulèvent légèrement quand vous l’utilisez. Alors, il tiendra le coup combien de temps, cet ajout? Ce n’est peut-être pas pour rien qu’il est garanti pour un an seulement …

Finalement, vous vous dites qu’il vous faut mettre la main à la pâte et faire en sorte qu’à court terme, le fauteuil de transport soit utilisable. Et voici le résultat de vos efforts:

Tout simplement, vous avez placé deux longueurs de 2 x 4 sous la structure avant (ici, en cèdre, bois qui se travaille très facilement), après avoir mis le fauteuil tête en bas sur une chaise:

Vous avez rogné une section ou l’autre avec un ciseau à bois, histoire de mettre l’assemblage aussi à l’horizontale que possible.

Puis, vous avez fixé deux roues pivotantes de 5 pouces sur l’assemblage, en prenant la précaution d’utiliser sous les roues des blocs destinées à surélever l’avant du fauteuil (pour éviter que les anciennes roues avant problématiques ne touchent le sol).

Tout l’assemblage tient en place grâce à des tire-fond de 4 pouces et demi:

Une maladresse permet ici de voir (à droite) jusqu’où s’enfoncent les tire-fond.)

Vous avez utilisé des roues Everbilt faites pour des surfaces de bois, de tuiles ou de béton, qui ont la particularité de pivoter à l’horizontale et non à la verticale comme les roues flageolantes du fauteuil:

Il vous reste à remettre le fauteuil dans son sens habituel, après avoir mis en place deux bouts de feuillard destinée à lier solidement l’assemblage de bois à la structure du fauteuil.

Il faut alors utiliser des coins de bois pour parfaire le niveau, autant de gauche à droite que de l’avant à l’arrière. Cette opération est indispensable pour que les roues pivotent sans effort et qu’en plus, toutes deux touchent le sol de façon identique, sans que l’une soit plus haute que l’autre:

Désormais, votre fauteuil est fonctionnel, pour peu que vous ayez lubrifié les axes et les roulements à billes des roues, par exemple avec un lubrifiant léger comme le WD-40, ou mieux avec le Prolab PL-100 (le favori de certains serruriers). Vous pouvez vous rire, du moins pour le moment, de Continent-Globe et de ses garanties bidon.

Si vous songez toutefois à vous tourner vers l’Office de la protection du consommateur (et éventuellement vers la Cour des petites créances), préparez-vous à travailler un peu pour savoir d’abord si Continent-Globe apparaît toujours au Registre des entreprises du Québec.

À tout événement, votre fauteuil fera peut-être un jour l’objet d’un rappel, comme cela se voit souvent dans l’industrie automobile. Et entre-temps, vous avez en main un bon outil, dont l’avant-train, il est vrai, est un peu bricolé. Dites-vous que vous avez en quelque sorte participé à la grande marche en avant de l’humanité!

ACCÉLÉRER UN RENVOI D’EAU DE LAVABO

Il arrive souvent qu’un renvoi d’eau de lavabo paraisse bien lent, au point qu’on ait parfois envie de retirer la crépine qui retient les saletés.

Sans doute, on peut utiliser une méthode chimique pour nettoyer le tuyau, ou encore une méthode plus douce comme celle décrite ici.

Mais on peut s’impatienter au point de vouloir aérer la plomberie du lavabo, même si elle n’a pas été conçue pour cela lors de son installation.

On peut aussi envisager de remplacer le tuyau d’évacuation de 1 1/2 pouce par un tuyau de 2 pouces. En effet, les éviers se cuisine sont équipés d’un renvoi d’eau de 2 pouces et ils fonctionnent plus efficacement.

Il faut se souvenir que les éviers de cuisine évacuent la plupart du temps de l’eau chaude ou tiède, parfois accompagnée de savon à vaisselle, un dégraissant efficace au point où les plombiers s’en servent pour nettoyer leurs mains des saletés qui s’y incrustent.

Par ailleurs, quand on se résigne à démonter le renvoi d’eau d’un lavabo (de même que le tuyau qui y est joint), on tombe sur une couche gluante qui recouvre l’intérieur du tuyau autant que l’intérieur du renvoi d’eau qu’il prolonge.

C’est cette couche gluante qui cause tout le problème et qui doit être éliminée.

Et rien n’est plus simple.

Il suffit de verser copieusement du savon à vaisselle dans le lavabo (Ivory fait tout à fait l’affaire). Puis on verse 3 ou 4 seaux d’eau très chaude dans le lavabo (en retirant temporairement la crépine).

Et là, miracle! Le renvoi du lavabo élimine l’eau comme un charme.

Évidemment, cette médecine doit être répétée de temps en temps. Le principal problème est de s’en souvenir!