REVÊTEMENT DE MÉTAL SUR UN TOIT EN PENTE

1) Introduction

Le présent article résume une recherche préalable à des travaux de toiture sur une petite maison à toit en pente.  On cherche ici à couvrir le toit avec un revêtement durable, de l’ordre de 50 ans. Examinons les différentes possibilités, tout en présentant les particularités du toit qui nous intéresse ici.  Il y aura évidemment lieu d’examiner aussi quelques questions connexes.  Espérons que cet article-synthèse sera aussi utile à d’autres personnes peu satisfaites des matériaux les plus facilement accessibles.

2) Le bardeau d’asphalte

Quand il s’agit de refaire le revêtement d’un toit en pente dont le support en plywood est par ailleurs en bon état, on pense immédiatement aux bardeaux d’asphalte.  Relativement  peu coûteux, les bardeaux d’asphalte ont l’avantage de coller les uns sur les autres, même si cet avantage s’estompe avec le temps. On peut ajouter un peu d’asphalte fibreux sous les bardeaux pour les rendre encore plus étanches, notamment au pourtour du toit.  Mais, hélas, les bardeaux d’asphalte sont peu durables, malgré les garanties des fabricants.  Une garantie de 25 ans, par exemple, ne permet guère de dépasser 15 ans.  Certains fabricants ont un dossier encore plus mauvais, notamment BP.  Leurs produits durent à peine quelques années et ils sont peu portés à honorer leurs garanties.  D’où des décisions judiciaires qui leur ont imposé de verser des dédommagements appréciables à des clients déçus.

On aurait pu espérer que les bardeaux d’asphalte laminés dits «architecturaux», changent la donne, eux qui sont actuellement en passe d’occuper le marché.  Mais il semble qu’un de ses fabricants, la compagnie américaine GAF, fasse aussi l’objet de poursuites, au moins pour certaines variantes de ses bardeaux «architecturaux».

Alors, si on veut un peu de durabilité, il faut se résigner à chercher ailleurs.

3) Le bardeau de métal

À première vue, un bardeau plus résistant, en aluminium ou en acier, pourrait avantageusement remplacer le bardeau d’asphalte.  Mais le bardeau d’aluminium est fragile et le bardeau d’acier (pré-peint)  peut rouiller s’il subit des éraflures.  Surtout, les bardeaux de métal sont simplement enclenchés l’un dans l’autre, comme on peut le voir à https://www.youtube.com/watch?v=bMePY76kqNM.

Hélas, la pluie ne se contente pas de tomber en ligne droite; le vent la pousse aussi de tous côtés et elle peut même être poussée vers le haut.  Toute forme de bardeaux peut donc provoquer des fuites; un spécialiste qui signe LCD et qui semble très sérieux avance même ceci: «dire qu’une toiture de métal ne fuira jamais, cela ne s’applique certainement pas aux bardeaux de métal, sous lesquels l’eau peut être soufflée comme sous tout autre bardeau» (that metal roofing will not ever leak, that certainly does not apply to metal shingles, which can get water blown in under just like any other shingle) (anwers.angieslist.com … q65128…).  Les bardeaux d’aluminium (et, incidemment, de cuivre) sont encore plus à risque, car ils sont plus susceptibles de se déformer.  Plusieurs amateurs de bardeaux de métal sont arrivés à cette conclusion de manière douloureuse, et coûteuse, comme on peut le voir, par exemple, sur le site roofery.com.

4) La toiture de métal à joints debout

Les bardeaux de métal (dans toutes leurs versions) étant exclus, il faut se tourner vers une autre forme de produit résistant, mais autrement que sous forme de bardeaux.  On pense aussitôt à ces longues lisières des métal coloré qu’on peut admirer sur certaines maisons ancestrales et qui semblent défier le temps.  En fait ce produit (Note 1) est toujours en usage; on l’appelle métal à toiture à joints pincés ou à joint debout (tenus en place, de préférence, par des vis cachées, ou dissimulées), soit en anglais standing seam metal roof, hidden fasteners.  Voici un exemple:

standing-seam-metal-roof-house

Autre exemple, d’une construction plus récente:

2016-09-26-11_37_10-small-rock-house-with-standing-seam-roof-pictures-recherche-google

5) Le métal de recouvrement

Écartons d’emblée le zinc, le cuivre et l’acier inoxydable, beaucoup trop coûteux.  On pourrait penser à l’aluminium, qui a la grande qualité de ne pas rouiller.  Mais il a aussi un défaut d’importance: il prend beaucoup d’expansion sous l’effet de la chaleur.  Un spécialiste estime ce taux d’expansion à 1%, soit le double de l’acier; voir les p. 20-21 de: http://rci-online.org/wp-content/uploads/2016/04/13PR-CRCD-Low-SlopeMetalRoofing.pdf

Voilà peut-être une raison qui expliquerait pourquoi les couvreurs québécois utilisent peu l’aluminium, une autre raison étant que certains estiment ce métal trop cassant (et peut-être un peu trop durable!).  Même si c’est à contre cœur, il faut oublier l’aluminium et opter pour la tôle galvanisée, le matériau de prédilection des couvreurs de nos régions quand ils font des toits de métal (Note 2).

6) La partie en forte pente du toit

On a affaire ici à une petite maison dont le toit est en forte pente (16:12, soit au-delà de 45 degrés) pour la plus grande partie de ses 1 000 pieds carrés:

(vue à partir du nord-est, puis du nord-ouest)

maisonjc-street-view-modifie-oct-16

(autre vue à partir du nord-ouest)

Pour ses sections à forte pente, notre toit métallique devra suivre l’usage local et être en acier galvanisé (ou pré-peint), produit communément appelé tôle. À l’article 9.26.13.1 a), le code québécois de construction impose une épaisseur minimale de 0,33 millimètre (0.01 pouce), soit de gauge (prononcé «guédg(e») 32.  Les règles en vigueur en Alberta, plus exigeantes pour ce qui regarde l’épaisseur, parlent plutôt d’une épaisseur minimale de 0,8 millimètre (0.03 pouce, soit de gauge 23) (https://www.arcaonline.ca/manual/mr-section-2-architectural-standing-seam-metal-roofing).

Il vaudrait évidemment mieux opter pour les pratiques albertaines et utiliser, si possible, un produit de 0,8 millimètre, soit de gauge 23.  Diverses entreprises, indiquées plus loin, utilisent notamment du métal de gauge 24.  Il est possible que de l’acier de gauge 26 fasse l’affaire; éviter autant que possible, en tout cas, de l’acier de gauge 28 ou 30, un peu trop minces et donc plus susceptible de défoncer sous l’effet de la corrosion.  (Pour parler de l’épaisseur du métal, on utilise la notion de calibre, ou de gauge: plus le chiffre est élevé, plus le métal est mince; pour les équivalences, voir Note 3).

Lors de la discussion avec les entrepreneurs, il ne faut pas oublier de parler des avalanches de neige qui risquent de tomber d’un toit en métal.  Pour ralentir la neige, on installe, au bord du toit, des ancrages de métal qu’on appelle contrôleurs à neige, ou arrêts-neige (snow guards en anglais) .

Ces ancrages peuvent avoir l’aspect suivant:

SNOW GUARDS - Rocky mountains.png

(On voit ici divers modèles de petits arrêts-neige (snow guards en anglais) d’une entreprise américaine spécialisée: Rocky Mountain Snow Guards)

D’autres produits ont plutôt l’aspect d’une clôture à neige (mais ils n’inspirent pas confiance à tout le monde):

Snow Guards, style clôture.png

(Photo d’un contrôleur à neige en forme de clôture, ou de barrière, empruntée au site de l’entreprise américaine Rocky Mountain Snow Guards)

7) Installation d’un toit métallique à joints debout

Pour installer un toit à joints debout en acier, on procède, de façon générale, comme ceci: (https://www.youtube.com/watch?v=BMWjyqdK8YA).  Voici, par ailleurs, une méthode d’installation où on montre comment procéder, pas à pas, pour installer un toit en acier à joints debout (Metal Roofing Info-Metal Roofs.Info).  Mais il n’est guère envisageable, pour des amateurs, de se lancer dans ce genre de projet complexe, qui exige une formation et une expérience poussées.  Si, pour une raison ou pour une autre, on tient à réaliser soi-même une toiture métallique, il vaudrait mieux se rabattre sur une méthode artisanale comme celle-ci (complétée par celle-ci), qui «fait la job», mais n’a guère plus de prétentions.

Notons qu’il faut absolument installer une sous-couche imperméable avant de procéder à l’installation d’un toit métallique.  Cela signifie qu’il faut mettre, sur le plywood du toit, une membrane autocollante, par exemple la  membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema; au-dessus de cette sous-couche, on étend (parfois, mais pas toujours) un papier colophane rouge, illustré un peu plus loin (en anglais red rosin paper), facilement disponible en grande surface, qui permet d’éviter que le papier feutre colle au métal et l’empêche de se dilater et de se contracter au gré de la température.

Dans le cas qui nous occupe ici, le revêtement en bardeaux d’asphalte est encore en bon état et partout bien étanche. Il serait peut-être envisageable de le conserver, quitte à y disposer des lattes afin de rendre sa surface bien plane.  Mais les quelques couvreurs consultés ont clairement indiqué qu’ils tenaient à mettre le support de toiture (le pontage) à nu, avant d’y installer une membrane autocollante sur laquelle seront fixés les panneaux métalliques à joints debout, puis, le cas échéant, les ancrages destinés à retenir la neige l’hiver.  Par ailleurs, l’installation d’un papier colophane rouge entre la membrane autocollante et le revêtement de métal ne paraît pas indispensable.

8) La partie à faible pente du toit

Passons maintenant à la partie du toit qui recouvre une annexe à l’arrière de la maison.  (C’est ce qu’on appelle souvent un toit en appentis.)   On aperçoit cette partie du toit, celui d’une rallonge en fait sur la photo suivante:

maisonjc-vue-arr-ruelle-oct-16

Cette partie du toit est à très faible pente, soit 3:24 (1,5: 12), c’est-à-dire à peine un pouce et demi d’élévation pour une distance horizontale de 12 pouces. L’espace entre ce petit toit et le bas de la fenêtre qui la surplombe est très restreint.

On aurait pu envisager une solution artisanale pour ce toit en appentis.  Mais heureusement, le couvreur retenu a accepté d’emblée de l’inclure dans les travaux initialement prévus pour le toit en forte pente seulement.

9) La réglementation municipale

La réglementation municipale se contente, en milieu urbain, de fixer des normes pour les toits plats (de moins de 2:12).  Sur ce genre de toit, il faut en principe installer un matériau blanc, ou encore un matériau dont l’indice de réflectance (des rayons du soleil)  est d’au moins 66, ce qui en pratique oblige à se rapprocher du blanc standard (d’indice 100, alors que l’indice de réflectance du noir est de 0).  La raison est que les toits plats peuvent augmenter l’effet îlots de chaleurs et qu’ils sont rarement bien isolés.

Mais ici, la couleur retenue pour le toit en forte pente devrait aussi être celle du toit à faible pente, d’autant plus que ce toit plat est bien isolé.  Voir les solutions possibles avec les services municipaux.

10) Les gouttières

Une question qui a son importance doit être brièvement abordée ici.  Il s’agit des gouttières qu’on juge parfois utile d’installer pour éloigner l’eau des fondations et afin d’en récupérer une partie pour l’arrosage extérieur.  Il faut savoir que les gouttières peuvent être endommagées ou même emportées lorsque la neige dévale brusquement d’une toit de métal à forte pente.  Et il apparaît que les barrières à neige ne règlent pas tout.

Il semble que les gouttières de toit de métal doivent être installées assez bas pour que la neige glisse au-dessus des gouttières sans les toucher.  C’est l’opinion, illustrée d’un schéma, de l’animateur de radio montréalais Jon Eakes, qui a une longue expérience en matière de construction-rénovation.  Chose intéressante, un jugement de la Cour des petites créances du 22 novembre 2010 (paragraphes 34-36) fait état d’un rapport d’expert qui confirme la position de Jon Eakes en disant qu’au bas d’un toit de métal à forte pente, les gouttières doivent être installées «d’une manière dont le débord du toit dépasse celui de la gouttière».

Par ailleurs, un entrepreneur nous confirme, généreusement, ce 6 avril 2018, que les gouttières au bas d’un toit métallique en forte pente doivent préférablement être légèrement inclinées vers l’extérieur.

Exemple d’une gouttière légèrement inclinée vers l’extérieur:

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L’entrepreneur qui a attiré l’attention sur cet aspect est M. Ralph Villeneuve, propriétaire de l’entreprise Docteur Gouttières, de Ville St-Laurent (tél.: 514-792-6516);  NEQ: 2261714382; RBQ: 5582-0971-01; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 7 avril 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 7 avril 2018; n’apparaît pas sur la liste des entreprises qui ont dû, dans le passé, verser des indemnités à des clients, ni sur la liste de celles pour qui il y a une réclamation en cours; ne semble pas avoir été impliquée dans des causes devant la Cour des petites créances au 7 avril 2018; site Internet: http://www.drgouttieres.com/.

11) Les entrepreneurs

Une importante: à quel entrepreneur doit-on confier la réalisation de notre toit en acier pré-peints à joints verticaux?

Voici une liste non exhaustive d’installateurs qui travaillent à Montréal, dont les noms ont été glanés ici et là:

1- Les artisans du toit, à Montréal et à Mont St-Hilaire, en Montérégie (tél.: 514-662-6280), jeune entreprise qui fait différents types de toit, dont des toits métalliques; NEQ (Note 4): 170585674: RBQ: 5702-6924-01; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 26 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; utilise la membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema (communication du propriétaire le 1er mars 2018); site Internet: http://artisansdutoit.com/.

3- Couvreur G. P. Inc., à Laval (tél.: 450-661-6456); NEQ: 2265991655; RBQ: 8399-4377-33;  entreprise qui fait l’installation de diverses toitures dont des toitures en acier; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 29 mars 2018; site Internet: http://www.couvreurgp.com/.

3- Ferblanterie Lucien St-Onge, à Montréal (LaSalle) (tél.: 514-891-3868); entreprise spécialisée en couverture ancestrale, recommandée par une personne très informée, qui travaille dans le secteur; NEQ: 1161546107; RBQ: 8297-6747-33; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 15 février 2018;  n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; fait des toitures en acier de gauge 26, avec des pans (panneaux) d’une longueur de 8 pieds et des joints horizontaux; une membrane est disposée sous le métal (informations obtenues du propriétaire le 12 octobre 2016); cet entrepreneur ne dispose pas d’un site Internet et mise sur le bouche à oreille.

4- Ferblanterie MBR, à Repentigny (tél.: 450-657-4716); contact: Pascal Grenier, au 514-346-3691; entreprise qui installe diverses toitures métalliques, dont des toitures à joints debout; NEQ: 1164267719; RBQ: 8351-2905-58; n’apparaît pas dans  la base de données de l’OPC le 26 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; installe une membrane autocollante Lastobond Shield de Soprema, puis le métal en bandes de 8 pieds et finalement des barrières à neige fixées sur les joints debout (informations obtenues du propriétaire le 28 février 2018); site Internet: http://www.ferblanteriembr.com/.

5- Gestion S. Plourde, à St-Édouard-de-Napierville, en Montérégie (tél.: 514-939-6150); entreprise spécialisée en couvertures ancestrales; NEQ: 1169588325; RBQ: 8278-4836-19; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; site Internet: http://ferblantier.ca/

6- Lussier Revêtements métalliques, à Longueuil (tél.: 450-445-1411); contact: Joe Steben au 514-809-7590; entreprise qui fabrique et installe des toitures en acier, de calibre 24 ou 26; NEQ: 1142933770; RBQ: 3026-9526-70; n’apparaît pas dans la base données de l’OPC le 15 février 2018, n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018, mais apparaît dans le répertoire de l’ACQ; site Internet: http://www.rmlussier.com. Noter qu’à deux reprises, dans le passé, les tribunaux ont donné raison à cette entreprise contre d’autres entreprises qui refusaient de la payer.

7- Revêtements métalliques J. C. Lefrançois, à Charlemagne-Repentigny (tél.: 450-581-2155); NEQ: 1149555592;   RBQ: 8264-3438-22; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; apparaît dans le répertoire de l’AERMQ; site Internet: http://www.revetements-jcl.com

8- Toiture ancestrale-Contact aluminium, à St-Amable, en Montérégie (tél.: 514-942-3517); NEQ: 2244430486; RBQ: 2388-3200-53; n’apparaît pas dans la base de données de l’OPC le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; n’installe pas de toiture en aluminium, mais le fait en zinc (30$ le pied carré) et en acier galvanisé gauge 24 ou 26, avec des pans sans joint horizontaux (informations obtenues du propriétaire le 13 octobre 2016); site Internet: http://www.toituresancestrales.ca., où on trouve notamment qu’ils installent des pans nervurées ou rainurées (numéro 2), de même que des barrières à neige.

9- Toitures D.L. Mat, à Pointe-aux-Trembles et Repentigny (tél.: 514-704-9793); NEQ: 1168068592; RBQ: 5645-8912-01; cette entreprise fait plusieurs types de toiture, dont des toitures en métal; entrevue sur vidéo par l’un des propriétaires concernant  les frais à prévoir  à https://soumissionrenovation.ca/refaire-toiture/; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 15 février 2018; n’apparaît pas dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018; cette entreprise installe des produits Vicwest, notamment les pans Prestige, qui semblent de bonne qualité; d’anciens clients se disent très satisfaits à 77% (10 sur 13) ou très insatisfaits à 23% (3 sur 13); site Internet: http://www.toituresdlmat.com/toitures-dacier

10- Toitures PME, à Mirabel, au nord de Montréal (tél.: 450-430-3563); NEQ: 1166328691; RBQ: 5605-2954-01; cette entreprise fait plusieurs types de toiture, dont des toitures en métal; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 15 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 15 février 2018;  site Internet: http://toiturespme.com/.

11- Les toitures Tôle-Bec, à Laval (tél.: 450-661-9737), entreprise spécialisée en toitures traditionnelles, mais qui installe aussi des toitures métalliques à joints debout; NEQ: 1141837139; RBQ: 2617-6594-75; apparaît dans la base de données de l’OPC, sans mention défavorable le 26 février 2018; apparaît dans le bottin de l’APCHQ le 26 février 2018; site Internet: http://www.tole-bec.com/

Comme on le sait, il faut demander au moins trois soumissions à autant d’entrepreneurs.  On aura pris la précaution de vérifier si des plaintes apparaissent au dossier de ces entreprises.  Mais d’ores et déjà, on peut noter qu’au 14 février 2018, aucune des entreprises citées ici n’apparaît, sur le site de la RBQ, dans la liste de celles qui, depuis 2009, ont dû verser des indemnités à des clients, ni sur la liste de celles pour qui il y a une réclamation en cours, ni d’ailleurs fait l’objet d’une interdiction de soumissionner sur des contrats publics. Il importe aussi de consulter les décisions des tribunaux, qui sont accessibles en ligne depuis 2000.  Il est évidemment risqué de retenir les services d’une entreprise condamnée à répétition, par exemple, par la Cour des petites créances.  On a évité ici de citer une entreprise qui a déjà eu ce genre de problème.

On peut avoir la tentation de se fier aux évaluations colligées par Google; mais il faut les considérer attentivement avant de tirer des conclusions, car des manipulations sont possibles.  Ainsi, une entreprise (non citée ici) qui a été impliquée dans plusieurs poursuites devant la Cour des petites créances, où elle est loin d’avoir toujours eu le beau rôle, aligne pourtant un nombre impressionnant de commentaires élogieux sur Google.  Dans ce cas, il faut évidemment donner priorité au dossier éventuel de l’entreprise devant les tribunaux.  Dans d’autres cas, les évaluations, positives ou négatives, ont un accent d’authenticité qui invite à les prendre en compte.

Sur un plan plus terre à terre, il ne faut pas être surpris si les retours d’appels des entreprises contactées tardent à entrer, ou n’entrent pas du tout.  Quant il s’agit d’un toit en pente, visible de la rue, l’entrepreneur peut taper l’adresse sur un moteur de recherche, regarder les photos sur Street View et décider que le contrat ne l’intéresse pas (projet pas assez important, espace de travail réduit, beaucoup de découpage à prévoir dans les sections de métal).  Les plus courtois vont vous téléphoner pour vous communiquer leur décision, par exemple en demandant un prix au-dessus du marché pour être bien sûrs de se débarrasser de vous.  Les moins courtois vont tout simplement laisser tomber le dossier, sans vous donner plus de nouvelles.  Certains, encore pires, vont vous reprocher de contacter un trop grand nombre d’entrepreneurs et de leur faire perdre leur temps. Mais il y un aspect positif à la chose: les entrepreneurs les moins intéressants s’éliminent d’eux-mêmes.

Avec un peu de patience et de chance, on finit par trouver la perle rare, à la fois en termes de prix et en termes de qualifications professionnelles.  En plus du bouche à oreille, qui n’a aucun substitut (même pas un site Internet très bien fait), c’est la rencontre en face à face qui est décisive: rien de surprenant à ce que certains tentent de s’y soustraire quand elle ne leur paraît pas indispensable.

Par ailleurs, au cas où une expertise sur le toit serait nécessaire, ou encore si l’installation d’une membrane élastomère était retenue, penser à un entrepreneur sérieux comme Pareco+, à Lachine, sur l’île de Montréal (tél.: 514-488-4882);  site Internet: http://www.pareco.ca.

12)  Que demander aux entrepreneurs?

Voici quelques-uns des points à aborder avec chacun des entrepreneurs retenus:

– Installe-t-il des revêtements en acier pré-peint sur de petits toits à forte pente d’environ 1000 pieds carrés? (Faire l’adaptation à la situation concrète au besoin.)

– Utilise-t-il du métal de gauge 24 (plus épais et donc plus solide que le gauge 26 souvent utilisé)?

– Installe-t-il des pans (prononcé «pannes») sans joints?  S’il installe, par exemple, des  pans de 8 pieds, les joints sont-ils raisonnablement étanches? (Comme indiqué plus haut, les pans, ou panels, sont les panneaux verticaux d’acier pré-peint, qui ont une largeur de 12 pouces ou plus.)

– Comment les pans sont-elles fixées? (On veut ici que les attaches soient invisibles et permettent les légers mouvements du métal.)

Exemple de pan dont les attaches sont invisibles:

pan toit 2.png

(On fixe la partie droite du panneau à l’aide des trous et on place la partie gauche d’un nouveau panneau par dessus cette partie droite.)

– Les pans sont-elles plates ou portent-elles des nervures ou rainures destinées à les renforcer?  Ces renforcements sont-ils discrets (pour éviter les nervures des grands bâtiments industriels)?

Exemple de pan discrètement renforcé par 4 nervures (ou rainures):

pan de toit

– Quelle sorte de membrane installe-t-il sur le pontage?  (Privilégier, si possible, les produits de la Compagnie Soprema, fabriqués à Drummondville.) Cette membrane est-elle parfaitement étanche, y compris autour des cheminées et ventilateurs de toit?   (Noter que le mot «pontage» désigne le support de bois, souvent en plywood ¾, qui recouvre les chevrons du toit et soutient l’actuel revêtement en bardeaux d’asphalte.)

– Juge-t-il utile de mettre un papier colophane rouge entre la membrane et le métal, pour éviter que la membrane colle au métal? (Selon le type de membrane qu’il compte installer, l’entrepreneur jugera peut-être le papier colophane superflu, surtout si la membrane envisagée est déjà recouverte d’un papier.)

– Est-il en mesure, pour prévenir les avalanches, d’installer des arrêts-neige au bas des pans de métal?

– Quelle garantie offre-t-il sur les produits qu’il installe?  (Dans ce secteur, la garantie porte habituellement sur la peinture et peut atteindre 40 ou 50 ans; quant au travail, il peut être garanti pour 5 ou 10 ans.)

– Quelles sont les couleurs disponibles? (Une couleur pâle limiterait l’absorption des rayons du soleil, mais il faut aussi tenir compte de l’agencement des couleurs du toit et de la maison elle-même.)

 

13) Conclusion

Résumons-nous. Notre projet consiste à couvrir de métal un toit d’environ 1000 pieds carrés.  La plus grande partie du toit est en forte pente, mais une section arrière est à pente très faible.  Nous optons pour une toiture en métal à joints debout, de préférence à tout type de bardeaux.  Le cuivre, le zinc et l’acier inoxydable étant trop coûteux, nous aimerions nous tourner vers l’aluminium, mais nous nous plions à l’usage local consistant à privilégier l’acier pré-peint, d’autant plus que l’aluminium prend beaucoup d’expansion sous l’effet de la chaleur.  Pour la section à forte pente, nous retenons donc la tôle pré-peinte, de calibre (ou gauge) 24 (ou, au pis aller, 26).  Pour la section à faible pente, nous choisissons la même option.  Quant au fini, il pourrait être rouge, pour s’harmoniser avec le revêtement de brique de la maison.  Pour ce qui regarde les garanties offertes par les entrepreneurs, on pourrait penser à 10 ans pour le travail et 50 ans pour les matériaux.  Dans le cas du toit à forte pente, les bardeaux d’asphalte devront être enlevés; mais pour le toit à faible pente, dont les bardeaux ont été badigeonnés d’asphalte fibreux pour assurer leur imperméabilité, la chose pourrait être difficile.

Si on écartait l’idée de couvrir de métal la partie à faible pente du toit, il faudrait sans doute se résigner à utiliser une membrane élastomère.  Malgré tout, cette membrane pourrait durer 20 ou 30 ans, ce qui se rapproche en fin de compte du 50 ans espéré pour le métal.  En tout état de cause, on est loin du 150 ans promis par des couvreurs particulièrement exubérants!

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(Note 1)

En plus du toit à joints debout pincés, il faudrait parler du toit à la canadienne et du toit à baguette, tous deux revêtements métalliques traditionnels.  Mais ces techniques ne semblent guère utilisées actuellement que pour réparer des toitures déjà existantes.  L’entreprise Les toitures Tôle-Bec fournit d’intéressants détails sur cette question.

(Note 2)

Pour en savoir plus sur les avantages et désavantages des matériaux de toiture en métal: http://www.classicmetalroofs.com/docs/Insiders_Guide.pdf

(Note 3)

Pour les équivalences d’épaisseur de métal entre calibre ou gauge, pouces et millimètres, voir: http://www.onlineconversion.com/gauge_sheet_metal.htm

(NOTE 4)

Voici le sens de quelques abréviations:

NEQ: numéro d’entreprise au Registre des entreprises du Québec.

RBQ: numéro de licence d’une entreprise à la Régie du Bâtiment du Québec.

OPC: Office de protection du consommateur du Québec.

ACQ: Association de la construction du Québec (regroupement de 15 000 entrepreneurs du secteur institutionnel, commercial et industriel).

APCHQ: Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (association à adhésion volontaire qui regroupe 17 000 entreprises de construction résidentielle au Québec).

ACQ: Association de la construction du Québec (regroupement de 15 000 entrepreneurs du secteur institutionnel, commercial et industriel).

AERMQ: Association des entrepreneurs en revêtements métalliques du Québec.