RESTAURATION D’UN MUR DE BRIQUES

Nous allons considérer ici qu’un mur de briques a autrefois été recouvert de peinture et qu’on veut lui redonner son apparence naturelle, entre autres pour permettre à la brique de «respirer», c’est-à-dire pour favoriser l’évacuation de l’humidité qui peut s’accumuler derrière la brique.  Certes, on pourrait toujours faire refaire entièrement le mur de briques.  Mais cela implique des coûts importants et il n’est pas sûr que de tels travaux vont respecter le style de la maison.  Ici, on choisit d’économiser et de restaurer plutôt que de rénover.

Première étape: décaper le mur de briques

Pour décaper un mur de briques, il faut utiliser le décapant à peinture le plus puissant qu’on puisse trouver.  La technique consiste à étendre du décapant sur une petite partie du mur, à attendre quelques minutes, puis à retirer la peinture ramollie à l’aide d’un grattoir.  On termine l’opération en passant une brosse d’acier sur les briques et en neutralisant les résidus de décapant avec un jet d’eau.  Si une section de peinture résiste au décapant, il faut se résigner à utiliser un grinder (une meuleuse angulaire) muni d’une brosse rotative pour retirer cette peinture par frottement.  Cette dernière opération, il faut le noter, a l’inconvénient d’enlever une partie de la glaçure qui recouvre la brique.

(petite meuleuse angulaire, small angle grinder en anglais, qui aide à vider les joints de briques et qui peut être équipée d’une brosse métallique pour enlever par frottement une peinture récalcitrante)

Deuxième étape: creuser les joints de briques

En retirant la peinture qui recouvre la brique, on retire aussi la peinture qui aidait à tenir en place les joints de mortier qui entourent chaque brique.  Il faut donc les refaire.  Mais pour cela, il faut d’abord creuser les joints sur au moins ¾ pouce (2 centimètres) de profondeur.  On commence ce travail en reprenant le grinder, cette fois muni d’une meule à maçonnerie de 4½ pouces, et en le passant sur les joints de briques.  (Noter que cette opération fait beaucoup de poussière.  Il faut protéger ses poumons en portant un masque à poussière, de préférence le masque N-100, par exemple, de la compagnie 3-M.  Il faut aussi s’enfermer dans une sorte de serre en plastique pour éviter de trop empoussiérer les voisins; si la chose s’avère impossible, on peut au moins travailler par temps pluvieux, car la pluie abat la poussière.)  On complète le creusage de joints en utilisant un clou de 4 ou 5 pouces et un marteau.  L’enlèvement des débris peut se faire à la brosse ou au jet d’eau.

Troisième étape: remplir les joints de briques à l’aide d’un mélange à mortier

Il est recommandé d’acheter des sacs de mélange à mortier chez un fournisseur achalandé, de façon à obtenir un produit relativement frais.  Les spécialistes suggèrent souvent un mortier à base de chaux, plus flexible, et qui donc peut mieux tenir le coup quand la maison «travaille» (c’est-à-dire bouge un peu pendant un certain nombre d’années après sa construction).  Mais si la maison est assez âgée pour avoir fini de «travailler», un mortier standard fait l’affaire et on peut même lui ajouter un peu de colle à béton pour le rendre plus dur.

On peut ajouter un colorant au mélange à mortier.  Si la brique est rouge, par exemple, on peut intégrer un colorant à béton rouge, qui rapproche la couleur des joints de mortier de celle de la brique elle-même.  Le nettoyage en sera facilité à la fin de l’opération: normalement, on utilise pour ce faire de l’acide muriatique, fortement déconseillée dans les environnements où se trouvent de jeunes enfants, et qui exige par ailleurs le port d’un masque à émanations de chlore; mais si la couleur des joints de briques ne jure pas trop avec celle de la brique, on peut se contenter de laver les briques au fur et à mesure que le travail avance et donc éviter l’emploi d’un produit toxique comme d’acide muriatique.

La pose effective du mélange à mortier suppose un minimum d’habilité, qui se développe rapidement en faisant le travail.  On prépare le mélange en petite quantité, par exemple dans une casserole à gâteaux de neuf pouces par neuf pouces.  Remplir la casserole aux trois-quarts avec le mélange à mortier; ajouter une cuillerée de colorant; ajouter un peu de colle à béton; verser progressivement de l’eau sur le tout; brasser avec une truelle:

L’emploi de la truelle permet de former une pâte homogène aussi consistante qu’un mélange à gâteaux.  Laisser ensuite reposer quelques minutes.

Juste avant de mettre le mélange dans les joints, on humidifie ceux-ci avec un vaporisateur à eau, afin de favoriser l’adhérence.  Puis, on met un peu de mélange sur la truelle et on le pousse à l’intérieur du joint en utilisant un outil métallique long et mince:

Pour finir, on lisse le mélange à mortier à l’aide d’un outil métallique arrondi qui convient à l’écart entre les briques:

Note importante: il faut éviter de refaire des joints de briques quand la température est sous le point de congélation.  Si c’est absolument indispensable, remplacer l’eau par du lave-glace, c’est-à-dire du liquide à vitres d’auto, qui contient de l’antigel.

Comme indiqué plus haut, le nettoyage se fait de préférence en passant un linge mouillé sur les briques, puis en les essuyant avec un linge sec, de façon à éviter d’employer le nettoyant inutilement puissant qu’est l’acide muriatique.

Évidemment, on peut vouloir refaire les joints d’un mur de briques qui n’a jamais été peint.  (Avec le temps, en effet, le mortier tend à se transformer en poussière de béton.)   Il s’agit alors de commencer le travail à la deuxième étape du présent article.

En tout état de cause, il faut respecter le plus possible «la vérité des matériaux» (Pugin, architecte anglais du 19e siècle), ce qui implique que la brique apparaît comme elle est, dans sa beauté parfois un peu rustique.

Quelques illustrations supplémentaires:

 

(mur de briques rouges dont les joints ont été creusés et nettoyés)

(mur de briques rouges dont les joints ont été remplis d’un mélange à mortier coloré en rouge; le nettoyage a été fait avec un linge mouillé de façon à éviter l’emploi de l’acide muriatique; les défauts de la brique ne sont nullement dissimulés, avec l’objectif de respecter «la vérité des matériaux»)

(ici, les briques portent une peinture particulièrement récalcitrante, qu’il a fallu ensuite frotter énergiquement en utilisant un outil électrique)

UNE ALTERNATIVE AU PLAFOND DE PANNEAUX DE GYPSE

Les panneaux de gypse, pratiques mais plutôt lourds, sont couramment utilisés pour la finition des murs à l’intérieur des maisons.  Ils le sont aussi pour les plafonds, mais ils posent alors deux problèmes: il faut les soulever, à plat, jusqu’à 7 ou 8 pieds du sol, ce qui n’est pas une mince affaire; de plus, en cas d’infiltrations d’eau à partir du toit ou de l’étage supérieur, il faut s’attendre à ce qu’ils s’imbibent d’eau et qu’il faille en retirer de grandes sections.

Il existe une alternative au plafond de gypse: c’est la plafond en tuiles de carton de 12 pouces par 12 pouces.  Ces tuiles, de finition unie ou à motifs, sont légères et peu coûteuses.  On les fixe, à l’aide d’une forte brocheuse (ou agrafeuse) sur des lattes de bois d’un pouce par trois pouces, où elles s’emboitent facilement l’une dans l’autre.  On commence le travail sur un côté du plafond et on le termine de l’autre côté.  Une fois le travail terminé, il faut mettre en place une moulure en bois (de préférence concave), question d’esthétique.

(Ci-haut, une tuile de plafond SILENCIO; noter les prolongements, en bas et à droite, qui permettent l’emboîtement et la fixation du produit)

Si une partie du plafond a besoin de réparation, par exemple parce qu’il s’est imbibé d’eau, on retire les tuiles détériorées et on les remplace par des nouvelles.  Il est préférable, alors, de prévoir terminer dans un coin, pour faciliter la pose des tuiles et minimiser l’enlèvement et la remise en place de la moulure.

Ces temps-ci (2014), certaines grandes surfaces vendent de telles tuiles, sous le nom de tuiles de plafond SILENCIO, lesquelles sont fabriquées par la compagnie BP.  (Comme indiqué ailleurs, cette information est fournie strictement pour faciliter la recherche du matériau, et n’a aucun objectif de publicité.)